mercredi 20 novembre 2019

Film - 4.8/5 - Les Éblouis - 2019

 


Elle a passé l’enfance et l’adolescence dans une communauté religieuse aux desseins pervers. Avec «Les Éblouis», l’actrice Sarah Suco passe de l’autre côté de la caméra avec un film puissant.

« Ce film, confie Sarah, voilà dix ans que je le porte. Il me fallait du temps et de la distance. Si je l'avais fait à 25 ans ou même à 30, ça aurait été trop tôt et ma colère n'aurait pas été suffisamment apaisée. » Et pour cause : « Les Éblouis » qui réunit aussi Camille Cottin, Éric Caravaca et Jean-Pierre Darroussin, tous trois franchement exceptionnels, est inspiré de sa propre histoire d'enfance et d'adolescence.

Elle et sa fratrie ont intégré, selon le vœu de leurs parents, une communauté « charismatique » aux ambitions cachées… peu catholiques. Sous la conduite d'un prêtre (Darroussin), berger de ses agneaux, lesquels attendent la bonne parole en bêlant vraiment, ses parents, le clan familial s'est coupé du monde extérieur.

« Oui, j'allais à l'école, raconte l'actrice qui a passé dix ans, entre ses 8 et 18 ans, dans cet univers aux drastiques règles de soumission. Mais lorsque je revenais on m'affirmait que l'extérieur était gouverné par le Diable. Nous étions trop petits pour ne pas croire nos parents. Nous n'avions pas de radio, pas de télévision. J'ai découvert l'existence de Michael Jackson à 18 ans ! » L'anniversaire de sa fuite.

« J'ai décidé qu'il fallait que je me sauve et que je sauve ma peau. Je me suis un peu cassé le dos en sautant du mur, mais j'étais de nouveau vivante. » Problème : ses frères et sœurs, auxquels elle dédie son film, étaient, eux, toujours à l'intérieur, menacés des pires gestes. D'autant qu'aux actes de pédophilie s'ajoutait le violent déni des familles.

 

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