samedi 30 avril 2011

Conférence sur le livre de Virginie Girod - La sexualité dans la Rome antique

 

La sexualité dans la Rome antique

Les mythes fondateurs de Rome ont-ils induit des pratiques sexuelles particulières ? Ces pratiques ont-elles évolué entre la République et l'Empire ? Y a-t-il eu un bouleversement des rapports sexuels entre hommes et femmes à l'époque d'Auguste ?

Fresque érotique provenant de la maison des Vettii à Pompei, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco en 1997.
Fresque érotique provenant de la maison des Vettii à Pompei, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco en 1997. Crédits : Dea / Archivio J. Lange - Getty

Pour connaître la vie sexuelle des Romains, n'ayant pas de témoignages autobiographiques, nous sommes souvent contraints de nous appuyer sur des représentations littéraires ou des légendes, qui nous éloignent obligatoirement de la réalité vécue. On peut aussi s'appuyer sur des sources juridiques, des textes médicaux ou philosophiques, qui peuvent apporter un point de vue complémentaire, mais ce n'est dans tous les cas jamais exhaustif, comme le souligne Géraldine Puccini.

Des pratiques sexuelles romaines

Pour parler de sexualité dans la Rome antique, il faut avant toute chose se remettre en tête deux points importants, pour éviter toute forme d'anachronisme. D'abord, le fait que la sexualité romaine est totalement phallocentrique : on ne conçoit pas de sexe sans pénis et sans pénétration. Ensuite, le fait que le terme même de sexualité n'existe en réalité pas à cette époque, pas plus donc que l'hétéro- ou l'homosexualité. Ces catégories modernes ne correspondent pas du tout à la sexualité antique, en tant qu'elles sont fondées sur le sexe biologique du partenaire, alors que ce qui compte dans la Rome antique, c'est d'une part le statut social, et d'autre part le rôle (actif ou passif) joué dans la relation sexuelle.

Rappelons par ailleurs que la sexualité romaine est marquée par une forte dichotomie : les matrones romaines ne sont chargées que du sexe à visée procréative, alors que les prostituées, elles, sont chargées du sexe du plaisir - c'est à elles qu'il revient d'apaiser les pulsions sexuelles des Romains. De surcroît, des règles très strictes encadrent l'acte sexuel : il faut se retirer du regard des autres - même au bordel -, et la nudité complète ne peut être que le fait des prostituées, les matrones devant quant à elles toujours garder une nuisette.

Quant à l'apprentissage de la sexualité, il se fait pour les jeunes garçons uniquement, puisque la jeune fille romaine ne doit découvrir la sexualité que lors de sa nuit de noces - nuit où elle est conduite au lit nuptial par la pro-nuba, une matrone qui lui donne quelques conseils juste avant la rencontre avec son futur mari. Les jeunes hommes, en revanche, sont encouragés pendant leur célibat à s'éduquer auprès de prostituées, de courtisanes, ou d'affranchi(e)s : auprès de femmes qui connaissent déjà bien le sexe. 

  https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-l-histoire/histoire-de-la-sexualite-44

Livre - Belles du Louvre - Vincent Pomarède


A travers les représentations de reines, de princesses, de bourgeoises et de paysannes, ce sont toutes les civilisations qui défilent devant nous, ainsi que leur réalité politique, économique et sociale ; à travers les figures de déesses, de nymphes, de vierges ou de saintes, ce sont toutes les religions de l'histoire du monde qui se révèlent dans leur différence et leur complémentarité ; à travers les images d'épouses, de mères, de maîtresses, de femmes offertes ou de liseuses mélancoliques, c'est l'intimité, l'infini et le mystère de la féminité que les artistes sont parvenus à décrire.  



Table ronde : Belles du Louvre

Livre - Caligula - Messaline, la putain impériale - Jean-Noël Castorio


 Cette biographie est par ailleurs la première à examiner la légende, toujours vivante, du personnage. Archétype du tyran pour les hommes du Moyen Âge et de la Renaissance, des-pote de pacotille pour Alexandre Dumas, incarnation de l'absurdité de l'existence pour Albert Camus, transformé en anarchiste couronné par le cinéma, Caligula n'a en effet jamais cessé de nourrir les interrogations sur le rapport qu'entretient l'être humain au pouvoir, non plus que de susciter le scandale

 

 

 

 


 «Dès qu'elle sentait son mari endormi..., la putain impériale s'encapuchonnait et s'évanouissait dans la nuit... Camouflant ses cheveux noirs sous une perruque blonde, elle gagnait un bordel moite aux rideaux rapiécés où un box lui était affecté, elle s'y exhibait nue... Elle faisait goûter ses caresses à qui entrait, se faisait payer sa passe, renversée, ouverte, une foule la besognait et y déchargeait, et quand le bordelier libérait enfin ses filles, elle s'en allait tristement, n'ayant pu qu'être la dernière à fermer boutique, brûlante encore de la tension de sa vulve raide...» Ainsi le poète latin Juvénal brosse-t-il dans sa sixième satire le portrait de Messaline (v 20 apr. J-C- 48 apr J-C), l'épouse dépravée de l'empereur Claude, qui fut accusée d'avoir secrètement divorcé de son époux pour convoler en secondes noces avec son amant et finit tragiquement poignardée. Pour la postérité, elle incarnera désormais, comme Julie, Agrippine, ou plus tard Théodora, la figure par excellence de la concupiscence sans limites, du désir féminin incontrôlé et incontrôlable, et ne cessera de hanter l'imaginaire occidental à partir de la fin du Moyen Age. Romanciers, dramaturges, peintres, cinéastes et psychiatres, qui en feront l'archétype de la nymphomane et l'érigeront au rang d'icône de l'ère décadente, exploiteront à l'envi sa légende noire. Mais quelle femme se cache vraiment derrière ces stéréotypes ? Dans cette première biographie française consacrée à cette figure hautement symbolique, Jean-Noël Castorio explore avec talent les multiples facettes d'un mythe qui, de Boccace à Alfred Jarry, en passant par Rodin ou Federico Fellini, a toujours fasciné.

Un jour dans l'Histoire - Messaline, la putain impériale

Jean-Noël Castorio, maître de conférences en histoire ancienne à l’Université du Havre. Spécialiste d’histoire romaine. Il est l'auteur d'une biographie de l'impératrice Messaline, intitulée "Messaline, la putain impériale" publiée chez Payot 2015. Nous sommes au premier siècle de notre ère. Le poète latin Juvénal, dans sa sixième satire, écrit : « Dès qu’elle sentait son mari endormi…, la putain impériale s’encapuchonnait et s’évanouissait dans la nuit… Camouflant ses cheveux noirs sous une perruque blonde, elle gagnait un bordel moite aux rideaux rapiécés où un box lui était affecté, elle s’y exhibait nue… Elle faisait goûter ses caresses à qui entrait, se faisait payer la passe, renversée, ouverte, une foule la besognait et y déchargeait, et quand le bordelier libérait enfin ses filles, elle s’en allait tristement, n’ayant pu qu’être la dernière à fermer boutique, brûlante encore de la tension de sa vulve raide… » Ainsi donc Juvénal brosse le portrait de Messaline.

 

Livre - Rome réinventée - Jean-Noël Castorio

 


Rome : un fantasme, une énigme, un grand livre d’images qui a traversé les siècles, jusqu’aux séries d’aujourd’hui, aux jeux vidéo ou aux bandes dessinées. Dès la Renaissance, artistes et écrivains n’ont cessé en effet de puiser à la source intarissable de l’Antiquité. Gustave Flaubert dédia plusieurs années de son existence à la rédaction de Salammbô, Federico Fellini retrouva son énergie créatrice lors du tournage du Satyricon, Cléopâtre, Spartacus ou Jules César donnèrent au cinéma ses plus grands succès publics, l’empereur Hadrien fournit à Marguerite Yourcenar la matière d’un best-seller et Oscar Wilde érigea l’éphèbe Antinoüs au rang de porte-étendard homosexuel…
C’est l’objet de cet ouvrage que de montrer, à travers une dizaine d’œuvres d’art, comment la référence à l’histoire romaine a nourri l’imaginaire collectif occidental, dessiné les contours de notre univers culturel, structuré nos représentations politiques, notre conception de la religion, du destin, ou encore des rapports entre l’homme et la femme. Et comment l’effondrement de l’Empire n’a cessé d’être un miroir dans lequel les sociétés projetaient les angoisses de leur temps.

Rome, cette évidence...

Les mythes et les légendes ont la vie dure, surtout lorsqu'on parle de Rome. Comment distinguer le vrai du faux dans une histoire qui se confond avec la littérature ?. Pour Tite-Live il semble que c’est la finalité didactique de l’histoire qui importe : « Ce qui est le plus important et le plus profitable dans la connaissance de l’histoire, c’est qu’elle fournit des exemples instructifs que l’on peut examiner comme un monument du passé qui serait exposé en pleine lumière. » Peu importe alors l’imprécision et l’inexactitude du récit ? Peu importe la part de légende ? Il n’est pas toujours facile d’avoir une idée exacte de la réalité du monde antique. Simplement parce qu'encore aujourd’hui on a hérité de certains historiens, de certains poètes, de certains artistes d'une coutume, celle de faire de Rome une œuvre d’art : un espace d’éclosion de l’imaginaire, une tragédie dont le déroulement est tout entier déterminé par la fin, un film qui nous fait passer par toutes les émotions, une toile aux couleurs franches mais aux contours flous qui nous saisit et nous interpelle. Bref, l’antiquité et particulièrement l'antiquité romaine est un chef d’œuvre. Jean-Noël Castorio, auteur de Rome réinventée, est interrogé par Mari-Gwenn Carichon. L'invité : Jean-Noël Castorio vient de publier Rome réinventée, l'Antiquité dans l'imaginaire occidental, de Titien à Fellini aux éditions Vendémiaire (448 pages, 24 €), qu'il introduit par le propos choc suivant: L’antiquité n’existe pas. Il est maître de conférence en histoire ancienne à l’université du havre et notamment connu pour deux biographies : Messaline, la putain impériale (Paris, Payot, 2015, 463 pages, 26,00€) et Caligula au cœur de l’imaginaire tyrannique (Paris, Ellipses, 2017, 480 pages, 24.50€).

Livre - Néron - Catherine Salles

 Lucius Domitius Ahenobarbus est né le 15 décembre 37 à Antium et mort le 9 juin 68 à Rome. Plus connu sous le nom de Néron, il est le cinquième et dernier empereur romain de la dynastie julio-claudienne. Prince poète, chanteur et musicien, organisateur de célébrations sportives et artistiques, il cultive un grand sens esthétique. Cependant sa sensibilité n'efface en rien son autre facette : celle d'un despote cruel, matricide et pyromane.
Durant des siècles, Néron a été l'emblème du crime et de la perversité, si bien qu'il est difficile pour les historiens d'en établir une autre image. Faut-il alors, comme Suétone, s'en tenir à un portrait à charge ?

Spécialiste de l'Antiquité romaine, Catherine Salles démêle la vérité de la légende et dresse avec talent, dans cette biographie sans complaisance, le portrait d'un empereur qui, derrière le mythe, demeure aujourd'hui encore largement méconnu.


Néron: esthète... et pyromane?

Né sous le nom de Lucius Domitius Ahénobarbus le 15 décembre 37 à Actium, Néron est le dernier empereur romain de la dynastie julio-claudienne. Homme de pouvoir cruel, personnage pervers, esthète sadique, Néron est souvent invoqué comme le symbole du mal. Déjà Pline l’Ancien au Ier siècle après J-C, en l’associant à Caligula le consacrait « fléau du genre humain ». Et pourtant, la rigueur historique et la finesse d’analyse, nous découvrent un personnage plus en relief : on ne peut comprendre Néron sans comprendre sa famille et son enfance, associer uniquement la cruauté de l’empereur à un sadisme malsain et voire en lui exclusivement un poète maudit et mauvais. Savez-vous que ce n’est pas Néron qui a brûlé Rome ? Que l’empereur que l’on voit souvent comme exclusivement cruel et avide de sang était aimé de son peuple ? Que ce souverain était raffiné et cultivé ? Nous recevons au micro de Storiavoce, Catherine Salles, qui vient nous proposer un portrait de Néron et dégrossir la vision simpliste qu’on a souvent du personnage. L'invité: Catherine Salles est agrégée de lettres classiques et grande spécialiste de l’Antiquité. Elle a enseigné les lettres et la civilisation latine à Paris X et vient de publier une très belle biographie de l’empereur romain Néron (Néron, Perrin, 2019, 228 p. Elle a déjà écrit de nombreux ouvrages consacrés à l’Antiquité et la mythologie: Le grand incendie de Rome, 64 ap. J.-C., (Tallandier, 2015, 256 p.), Lire à Rome, (Les Belles Lettres, 2008, 316 p.)


Livre - Constantin le Grand : Empereur romain, empereur chrétien (306-337) - Pierre Maraval

 


La conversion de Constantin au christianisme est un moment décisif, tant pour l'histoire de la Chrétienté occidentale et de Byzance, que pour celle de l'Empire romain. Sa victoire sur Maxence, le 28 octobre 312 au pont Milvius, est restée célèbre puisque c'est à la veille de la bataille que Constantin aurait vu une croix lumineuse. Les conséquences sont immenses et l'Empire donne ainsi à l'église chrétienne une position officielle. En 352 sera réuni, à son initiative, le premier concile œcuménique pour mettre un terme à l'hérésie arienne qui déchirait l'Eglise. Cet empereur au long règne (306-337), maître tout-puissant de l'Empire après plusieurs guerres contre ses rivaux, rétablit la monarchie héréditaire. Homme politique d'exception, Constantin est aussi un grand bâtisseur. Constantinople, la ville qui porte son nom, sera pour onze siècles la capitale politique, culturelle et artistique de l'Empire romain d'Orient, le centre d'une brillante civilisation. A sa mort, après avoir favorisé de nombreuses réformes politiques, monétaires et fiscales, sociales et religieuses, Constantin laisse derrière lui un empire pacifié.

Livre - L'Empereur Justinien - Pierre Maraval

 


Une histoire de l’Empire romain d’Orient sous le règne de Justinien, au vie siècle.
Justinien a marqué de son empreinte l’Antiquité tardive. Sous son autorité, l’Empire, réformé, brille par de grandes réalisations. La construction de Sainte-Sophie, la reconquête de l’Afrique du Nord et de l’Italie, l’instauration d’un code législatif pérenne sont quelques-unes de ses grandes oeuvres. Cependant, si Justinien a été le dernier empereur à avoir réuni les deux parties de l’Empire romain, c’est au prix de l’appauvrissement de sa partie orientale. Et sa codification du droit romain n’a pas supprimé de grandes injustices sociales.
Cadre du règne, établissement de nouvelles lois, guerres de reconquêtes ou guerres défensives, réalisations architecturales, problèmes sociaux et économiques, politique religieuse : Pierre Maraval nous décrit ici le quotidien de l’Empire et décrypte une des plus grandes figures de l’histoire byzantine.

Justinien, le lieutenant de Dieu (482 - 565)

Justinien ou Justinien le Grand (latin : Imperator Caesar Flavius Petrus Justinianus Sabbatius Augustus, grec ancien : Φλάβιος Πέτρος Σαββάτιος Ἰουστινιανός), né vers 482 à Tauresium, près de Justiniana Prima en Illyrie, et mort le 15 novembre 565 à Constantinople, est un empereur romain d'OrientN 1 ayant régné de 527 jusqu'à sa mort. Il est l'une des principales figures de l'Antiquité tardive. Que ce soit sur le plan du régime législatif, de l'expansion des frontières de l'Empire ou de la politique religieuse, il a laissé une œuvre considérable.
D'origine modeste, il parvient au faîte du pouvoir grâce à l'action de son oncle et empereur Justin Ier dont il est l'un des principaux conseillers avant de devenir son successeur. Si son arrivée au pouvoir n'est pas sans troubles, puisqu'il doit faire face à la sédition Nika, il impose progressivement son autorité sur un Empire qui, depuis sa fondation, est constamment sur la défensive face aux assauts de nombreux adversaires et tente de faire perdurer l'héritage de Rome, au travers du projet de la renovatio imperii (« restauration de l'Empire »).
Justinien est souvent considéré comme le plus grand empereur de l'histoire de l'Empire byzantin ou encore comme le dernier grand empereur romain, avant que l'Empire romain d'Orient ne commence à se différencier de l'Empire romain dont il est le continuateur direct. Il est le dernier empereur à chercher à rétablir l'unité et l'universalité de l'Empire romain,


L’histoire d’amour entre Justinien et Théodora est racontée par Procope de Césarée (vers 500-565), dans L’Histoire secrète.
Un récit qui manque sans doute d’objectivité mais qui pourrait bien inspirer Hollywood !

Pamphlet critiquant le despotisme de l'empereur Justinien et de sa femme Theodora, ainsi que la stratégie de Bélisaire. Achevé vers 550 mais non publié du vivant de son auteur. 

 

Livre - Théodora : Prostituée et impératrice de Byzance - Virginie Girod

 

Fille de montreur d'ours de l'hippodrome de Constantinople, prostituée ambitieuse et énergique, séductrice à la fois belle et intelligente : il n'est pas possible de trouver, dans toute l'Antiquité, destin de femme aussi prodigieux que celui de Théodora.
L'époque de Théodora, le VI e siècle, était celle de la splendeur de l'Empire byzantin, qui avait repris le flambeau de la civilisation romaine dans l'ensemble du monde méditerranéen. Théodora commença par devenir la maîtresse du futur empereur, âgé de dix-sept ans de plus qu'elle. Il s'attacha si bien à elle qu'en dépit de toutes les pressions, il l'épousa et fit d'elle l'impératrice de Byzance, l'associant à son gouvernement en toute légalité.
On imagine la violence des réactions du monde exclusivement masculin qui l'entourait.
Lorsque de surcroît elle se mêla de politique, se mit à limoger et à nommer les hauts fonctionnaires et les chefs militaires, empêcha Justinien d'abdiquer devant une très puissante révolte, le força à inclure dans la loi (le fameux Code Justinien) des dispositions "féministes" sur le mariage, le divorce, l'adultère et la prostitution, et lorsqu'enfin elle se permit de nommer le nouveau pape, elle essuya une haine universelle dont les chroniques de l'époque se font l'écho et que la plupart des historiens modernes reproduisent sans autre forme d'examen.
Avec son sens critique aigu, Virginie Girod, spécialiste du monde gréco-romain, a repris tous les textes originaux pour dresser un portrait équilibré et équitable de cette femme à la vie époustouflante.

Théodora: un mythe féminin


Nous sommes en 532, dans la capitale de l'Empire romain d'Orient, Constantinople. A cette époque, le pouvoir impérial est en crise: la révolte gronde dans les rues de la ville, prête à remplacer l'empereur Justinien par un nouvel élu. Or, dans cette crise -une des plus graves de l'histoire de l'empire - une personne retourne la situation au profit de l'empereur. Cette personne est une femme, épouse de l'empereur: Théodora. Personnage romanesque et de théâtre, Théodora n'en reste pas moins un personnage de notre histoire qu'il est difficile au chercheur d'aborder au regard de la pauvreté des sources. Spécialiste de l'Antiquité, l'historienne Virgine Girod a relévé ce défi dans une biographie qui laisse autant d'ombres que d'éclats, de mystères que de grandeurs.  

 

Un jour dans l'histoire - Théodora, prostituée et impératrice de Byzance

 Éprise de pouvoir, courtisane, prostituée, elle va gravir tous les échelons jusqu’au sommet de l’Etat. Mais que savons-nous réellement de Théodora impératrice de Byzance ?

 

vendredi 29 avril 2011

Livre - Satyricon - Pétrone

Le Satiricon est un tableau de la vie quotidienne sous Néron. Au long des tribulations de trois jeunes Romains, s’affirment deux thèmes épicuriens : la sérénité devant la mort et le mépris des superstitions.
L'histoire de ces 3 jeunes hommes, Encolpe et Ascylte, ainsi que du jeune amant du premier, l'adolescent Giton, se déroule dans une Rome décadente (très certainement avant la fin du Ier siècle).
Encolpe a été frappé d'impuissance par le dieu Priape alors que son ami et rival, Ascylte, convoite l'amour de Giton. Au cours de leurs pérégrinations, ils sont invités à un splendide festin organisé par un riche affranchi, Trimalcion, de chez qui ils parviennent à s'enfuir.
Après une nouvelle dispute entre Encolpe et Ascylte au sujet de Giton, ils se séparent. Giton part avec Ascylte, mais retrouve ensuite Encolpe qui a alors rencontré le poète Eumolpe. Ils embarquent et font naufrage, à la suite d'une tempête, près de Crotone. Encolpe fait ensuite la rencontre de Circé, une habitante de Crotone, mais, frappé de nouveau d'impuissance, il décide d'aller se faire soigner chez Œnothéa, prêtresse de Priape.
A ce jour, l'identité de l'auteur du Satyricon demeure toujours l'objet de polémiques.

PÉTRONE (vers 27-66) – Une vie, une œuvre [2000]

Par Simone Douek et Annie Flavel. Émission diffusée pour la première fois sur France Culture le 04.06.2000.


Pétrone né à Marseille ? - 66 (en latin : Petronius Arbiter) est un écrivain romain, auteur supposé du Satyricon. Il est généralement (mais pas unanimement) identifié avec le Pétrone (Titus Petronius Niger) de la cour de Néron.
Un portrait nous en est donné dans les Annales de Tacite. Toutefois, d'autres hypothèses quant à son identité ont été formulées.
Le Satyricon, que la tradition littéraire attribue à Pétrone, est considéré comme l'un des premiers romans de l'histoire de la littérature..
Oeuvre fragmentaire, il constitue une satire sociale, qui est, grâce à la psychologie des personnages et l'observation réaliste, une véritable innovation littéraire.
Pétrone est également l'auteur de poèmes, bien que certains de ceux qui lui furent attribués se soient révélés ne pas être de sa main. On lui attribue également des fragments narratifs, retrouvés au cours des siècles et supposés intégrer le récit du Satyricon.
L'esthétique de Pétrone est essentiellement parodique et satirique : ses écrits interrogent le monde romain par la dérision et le travestissement. Cependant, nombre de spécialistes lui reconnaissent un message social novateur, un style littéraire innovant et une recherche dans l'observation réaliste qui en fait l'un des auteurs précurseurs du roman.
La richesse lexicale de son oeuvre constitue un témoignage particulièrement précieux pour l'étude des différents registres de langue du latin au premier siècle.
Pétrone a influencé la littérature, le cinéma et la musique. Henryk Sienkiewicz, dans son roman Quo vadis ? (1895), fait de Petronius Arbiter un personnage clé de l'intrigue alors que Federico Fellini adapte le Satyricon en 1969. Le compositeur italien Bruno Maderna en a composé un opéra en un acte. Plus généralement, la vie de Pétrone et son esthétique ont inspiré de nombreux auteurs tels, par exemple, Henry de Montherlant, Laurence Sterne, Tobias Smollett, Henry Fielding ou encore Marcel Schwob.

PÉTRONE – Une vie, une Œuvre : vers 27-66 ap. J.-C. (France Culture, 2000)

Voici la publication du lundi, jour dédié aux poètes de l'Antiquité : L'émission "Une vie, une Œuvre" diffusée le 4 juin 2000 sur France Culture. Avec : Florence Dupont, Paul Veyne, Thierry Éloi, René Martin, Françoise Quignard, Philippe Moreau.

Livre - L'art d'aimer - Ovide

 

L’Europe semble avoir oublié qu’elle aussi a forgé en son temps des manuels de sexualité, à l’instar du Kama Sutra indien ou de la Prairie parfumée arabe : comme si les vertus du christianisme avaient nettoyé la littérature de tels vices... Le seul texte qu’il nous reste, c’est l’Art d’aimer d’Ovide, sorte de guide pratique de séduction destiné au deux sexes, où Ovide y enseigne également à faire survivre l’amour à la passion...
Ainsi est-il urgent de (re)lire l’Art d’aimer. D’abord parce que notre société manque cruellement d’une quelconque philosophie amoureuse, époque où la pornographie a détrôné tous les autres manuels amoureux. En effet, le monde de consommation tente de nous faire accroire à une singulière équation: la liberté d’expression - le fait de montrer des corps nus faire l’amour pour de l’argent - serait égal à la liberté des corps qui s’expriment dans ces films... Or, rien n’est plus faux et hasardeux. L’Art d’aimer permet de penser notre vie amoureuse sur le mode de la liberté.
D’autre part, avec son opus pratique, Ovide subvertit les catégories amoureuses, ce dont se souviendront bien après lui, les romanciers courtois du XIIe siècle, tels Chrétien de Troyes : l’homme devient l’esclave de sa maîtresse, son servus et la femme devient la domina. Ainsi naquit le « service d’amour », où l’homme doit montrer à sa bien aimée sa valeur - virtus - amoureuse. L’amour comme la guerre, la métaphore est d’Ovide, demande de la vigueur, de la persistance et... de la folie.
Enfin, c’est un livre qui fait partie du panthéon des ouvrages censurés. Non pas qu’Auguste ait ordonné une véritable interdiction. Mais un ordre d’exil à l’encontre d’Ovide, condamné à habiter au bord de la Mer Noire, pour avoir commis cet ouvrage déjà si immoral en son temps. Il ne s’en remettra jamais. Il fallait y penser. Quoi de plus dur pour un séducteur que de se retrouver au beau milieu de nul part, lui dont la vie sociale est la seule raison de vivre.
La présente édition reprend la magnifique traduction de M. Heguin de Guerle et M. F. Lemaistre pour le compte des éditions Classiques Garnier en 1927.
Ce livre s’adresse à tous ceux soucieux de construire une sexualité libre et heureuse, loin du diktat ambiant des mœurs amoureuses. Dans le pur plaisir de soi et de l’autre.

 

OVIDE – Une Vie, une Œuvre : 43 av. J.-C./18 ap. J.-C. (Émission de radio, France Culture, 2008)


Ovide 43av-17, en latin Publius Ovidius Naso est un poète latin qui vécut durant la période qui vit la naissance de l'Empire romain.
Son surnom Naso lui vient de son nez proéminent. Il naît un an après l'assassinat de Jules César, est adolescent lorsqu'Auguste s'empare du pouvoir pour transformer la République en Empire, et meurt trois ans après ce premier empereur.
Dès son jeune âge, il est attiré vers la poésie ; il consentit toutefois à étudier le droit à Rome, pour obéir à la volonté de son père.
Il est l'auteur de plusieurs œuvres qui ont fait date dans la littérature latine. On distingue trois grandes périodes: les œuvres de jeunesse, à inspiration élégiaque et érotique, parmi lesquelles "Les Amours", "l'Art d'aimer", "les Héroïdes", "Les Remèdes à l'amour" et les "Produits de beauté pour la femme" ; les œuvres à inspiration épique, "les Métamorphoses" et "les Fastes" ; enfin, les œuvres d'exil, "les Tristes" et "les Pontiques". Il est également l'auteur d'une tragédie aujourd'hui perdue, "Médée", et d'un "Contre Ibis" et des "Halieutiques".
Les raisons de son exil restent mystérieuses : les propos subversifs tenus dans "l'Art d'aimer" sont la raison principale invoquée par les critiques. Selon d'autres, il aurait été le témoin d'une scène à laquelle il n'aurait pas dû assister, ou encore il aurait œuvré au sein d'un complot contre l'empereur.  

L'art d'aimer d'Ovide

L'art d'aimer d'Ovide n'est pas un livre comme les autres. En effet, l'auteur offre à ses lecteurs un ars de la séduction qui reste d'une profonde actualité. Pourtant, Ovide était avant tout un homme du droit puisqu'il fut juge. Mais sa carrière ne le passionne guère. Il consacre son temps de l'otium à l'écriture. L'art d'aimer est une de ses oeuvres les plus connues. Au cours de cette émission, Virginie Girod nous la présente. Interrogée par Christophe Dickès, elle répond aux questions suivantes: - Qui était Ovide? - Qu'est-ce que l'Otium à l'époque antique? - Quel a été sa vie conjugale et amoureuse? - Pourquoi a t'il été assigné à résidence par Auguste? - Son oeuvre était-elle dérangeante pour l'époque? - Existe t'il un art de séduire chez Ovide? - Quelle est la place de la femme dans son oeuvre? Notre professeur: Docteur en histoire, Virginie Girod a travaillé sous la direction de Yann Le Bohec. Elle est spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité dans l’Antiquité romaine. En 2013, elle publie un ouvrage très remarqué: Les Femmes et le sexe dans la Rome antique qui a été réédité dans la collection de poche Texto des éditions Tallandier. Chez Tallandier, elle est aussi l’auteur d’une biographie consacrée à la mère de l’empereur Néron, Agrippine la Jeune et à l’impératrice Théodora. L'Art d'aimer est disponible dans une édition des Belles Lettres intitulée de l'amour et comprenant aussi Les Amours et Les remèdes de l'Amour.

Livre - Les femmes et le sexe dans la Rome antique - Virginie Girod

 


Dans une épigramme adressée à sa femme, Martial écrivait : "je veux bien que tu sois une Lucrèce pendant le jour tout entier, mais c’est une Laïs qu’il me faut la nuit". Il décrit en vers tout le paradoxe de l’érotisme féminin dans l’antiquité romaine. Comme une même femme ne peut pas être tout à la fois le parangon de la chasteté et une amante débauchée, Virginie Girod montre comment les femmes furent classées en catégories, selon leur statut social qui définissait ainsi ce qu’il leur était possible de faire ou non dans leur vie sexuelle. La "matrone" se trouve cantonnée dans son rôle reproducteur de l’élite, et il est rare qu’elle soit un objet érotique. Ce dernier rôle est rempli auprès du mâle romain par des esclaves, des affranchies, des courtisanes : il n’y a même pas adultère en pareil cas. Le statut social détermine totalement la sexualité et l’imaginaire qui va avec. Rien de plus étranger à cette société dure et fermée que l’épanouissement personnel. Le corps érotique et le corps reproducteur étaient-ils deux choses résolument différentes ou pouvaient-ils se réunir dans une improbable symbiose ? Comment la sexualité était-elle vécue au quotidien selon que l’on était une femme honnête ou non ? Que représentaient en réalité la sexualité et ses pratiques aux yeux des Romains ? Les Romains du Ier siècle ont-ils vraiment été les personnages débauchés, prompts à commettre toutes les transgressions pour le plaisir de leurs sens comme veulent nous le faire croire les péplums du XXe siècle ou ont-ils été les artisans de notre société occidentale en imaginant des normes sexuelles qui sont les ancêtres de celles d’aujourd’hui ? A l’aide d’une documentation considérable, Virginie Girod répond à ces questions pour apporter une nouvelle réflexion sur ce que certains ont appelé l’émancipation féminine des Romaines.

 

La sexualité dans la Rome antique (Sylvie Laigneau-Fontaine, Géraldine Puccini & Virginie

 

 

Livre - Agrippine : Sexe, crimes et pouvoir dans la Rome Impériale - Virginie Girod

 

Agrippine la Jeune appartient à la lignée des femmes dangereuses, des empoisonneuses, des séductrices, entre Médée et Lady Macbeth. Son plus grand crime ? Avoir porté un monstre à la tête de Rome ! Car Agrippine la Jeune est la mère de Néron, le tyran qu'on accusa de tous les vices, le premier persécuteur des chrétiens. Pour déposer la couronne de lauriers sur la tête de son fils et gouverner Rome à ses côtés, Agrippine souilla ses mains du sang d'innocents, s'offrit à des hommes de toutes conditions pour mieux les manipuler. Hélas, Néron, une fois son pouvoir bien établi, assassina sa démiurge de mère. Mais l'historiographie est trompeuse. Derrière la criminelle sensuelle, derrière la mère indigne, se cache une femme résiliente et intelligente, une femme politique redoutable, déterminée et machiavélique. Le destin d'Agrippine est incroyable. D'illustre naissance, descendante à la fois d'Auguste, de Marc Antoine et de Jules César, elle révolutionna la fonction d'impératrice et prit part au gouvernement de Rome envers et contre tous en dépit de sa condition de femme. Et si c'était là sa plus grande transgression ?

 

Qu'il me tue, pourvu qu'il règne!

Elle a été la femme la plus puissante depuis la fondation de Rome jusqu’au début du IIIe siècle. Considérée comme une criminelle sensuelle, une femme froide, une mère indigne mais surtout comme une politique redoutable, calculatrice et manipulatrice, à côté de laquelle le prince de Machiavel fait figure de débutant…. Bref un personnage à la réputation des plus sombres… Et pourtant, l’historiographie contemporaine commence non pas à la réhabiliter mais à lui donner une image plus conforme à sa réalité. Cette femme avait un nom, il s’agit d’Agrippine la jeune, la fille de l’imperator Germanicus et la mère de Néron. Storiavoce vous propose de sortir des légendes qui, au fil des siècles se sont construites autour d’elle avec Virginie Girod, interrogée par Christophe Dickès.

 

jeudi 28 avril 2011

Livre - Les voyages d'Hadrien - Dimitri Tilloi-d`Ambrosi

 

Qu'ils soient humbles ou illustres, l'histoire romaine regorge de voyageurs ayant parcouru les immensités des routes impériales. Hadrien est probablement le plus célèbre d'entre eux. L'essentiel de son règne s'accomplit loin de Rome, des rives de la Méditerranée jusqu'aux confins du monde.
Voyager lui permet d'exercer son pouvoir et d'unifier un Empire à vocation universelle. Ses pérégrinations le conduisent à rencontrer les soldats des frontières et les notables des grandes cités. Savants et lettrés, riches marchands ou simples citoyens des quatre coins du monde : le voyage est propice aux rencontres en tout genre.
Au fil de son périple, les villes s'embellissent et les défenses de l'Empire se consolident, sous la protection des dieux. Prince érudit et curieux, il nous invite à redécouvrir les pyramides d'Égypte, à nous émerveiller des splendeurs de la Grèce ou à contempler les ruines de l'antique cité de Troie.
Ce voyage sur les pas d'Hadrien nous permet d'embrasser l'immensité et la vie quotidienne d'un Empire à son apogée, en même temps qu'il nous donne à voir le génie politique et la sensibilité esthétique d'un homme exceptionnel.

 

Les voyages d'hadrien

De tous les règnes impériaux, celui d’Hadrien fait figure d’exception. En effet, le successeur de Trajan fut un grand voyageur. A la fois pour des raisons politiques et militaires mais aussi religieuses et culturelles ou même “touristique”, il parcourt un empire à son apogée. Prince érudit et curieux, il nous invite à redécouvrir les pyramides d’Égypte, à nous émerveiller des splendeurs de la Grèce ou à contempler les ruines de l’antique cité de Troie. Historien, Dimitri Tilloi d’Ambrosi nous emmène sur les pas de cet empereur nomade en nous donnant à voir le génie politique et la sensibilité esthétique d’un homme exceptionnel. Il est interrogé par Christophe Dickès. L'invité: Agrégé et docteur en histoire, spécialiste de l’Antiquité, Dimitri Tilloi-D’Ambrosi est chargé de cours à l’université Lyon III. Ses recherches portent sur l’alimentation, la diététique et la médecine à l’époque romaine. Il a publié aux éditions Arkhé: L’Empire romain par le menu (Prix Anthony Rowley). Chez le même éditeur, il vient de consacrer une étude sur les voyages d’Hadrien: Les Voyages d’Hadrien, sur les traces d’un empereur nomade

 

Livre - Vies des douze Césars - Suétone

 


La Vie des douze Césars (en latin De uita duodecim Caesarum libri) est une œuvre de Suétone, auteur latin du haut empire.

Il s'agit des biographies des douze premiers imperatores de Rome ayant porté le nom et le titre de César, de Jules César à Domitien.

Chaque biographie ne suit pas un schéma chronologique, mais est organisée en une succession de rubriques : origine familiale, naissance et carrière avant l'avènement, son avènement et les présages annonciateurs de son avènement, magistratures exercées, campagnes militaires, œuvre législative et judiciaire, générosités envers le peuple, description physique et caractère, mort et présages annonciateurs de sa mort, etc.. On souligne généralement la richesse et parfois la qualité des informations de Suétone, qui a eu accès à des archives impériales en raison de ses fonctions. La succession des biographies donne une histoire continue de l'Empire romain, de la fin de la République à la fin de la dynastie flavienne.

Il n'en reste pas moins que Suétone se montre parfois peu critique et n'hésite pas à colporter rumeurs et calomnies. Ce faisant il exprime aussi les opinions d'une partie du sénat et des chevaliers qui lui étaient associé, et présente souvent le régime impérial sous son jour le plus sombre. Ses biographies doivent donc être lues en connaissance de cause : elles sont des portraits orientés, biaisés. La postérité de cette œuvre fut immense et contribua largement à créer le cliché d'empereurs romains sanguinaires, débauchés, décadents ou fous, en particulier pour quelques figures marquantes : Tibère et ses débauches dans l'île de Capri, Caligula et ses folies, Néron...



Suétone 70-122 (en latin Caius Suetonius Tranquillus) est un polygraphe et un érudit romain.

Biographe et historien romain, ses écrits représentent une source essentielle d'informations sur la vie des douze premiers Césars et sur les hommes de lettres romains. Son œuvre fut si renommée que son approche biographique donna le ton des ouvrages historiques pendant longtemps.

Fils d'un tribun militaire, ami et protégé de Pline le Jeune, Gaius Suetonius Tranquillus s'intéressa à la grammaire, à la rhétorique et à l'histoire littéraire. Un autre mécène, Septicius Clarus, l'introduisit auprès de l'empereur Hadrien, qui le nomma conservateur aux archives puis le prit comme secrétaire. Suétone fut disgracié vers 122.

On peut supposer que Suétone utilisa les documents et la correspondance auxquels il eut accès pour écrire la "Vie des douze Césars" (v. 121), son œuvre la plus célèbre. Il y raconte la vie des empereurs du Ier siècle apr. J.-C., de Jules César à Domitien. Si cet ouvrage contient des informations inestimables, il ne peut être toutefois considéré comme un témoignage objectif, Suétone ne faisant pas la distinction entre les opinions et les faits.

Suétone est également l'auteur de "De Viris Illustribus" ("Des hommes illustres", 106-113), que l'on connaît par les extraits qui nous sont parvenus, consacrés surtout à des grammairiens et à des rhétoriciens, et par l'utilisation qu'en ont fait des auteurs anciens.

Livre - La véritable histoire des douze Césars - Virginie Girod

 


La véritable vie des douze premiers Césars au sein d’une Rome antique impitoyable.
Sous le principat d’Hadrien (117-138), l’historiographe Suétone travaille au palais comme secrétaire et bibliothécaire. Grâce aux archives impériales qu’il consulte librement, il entreprend d’écrire les biographies des premiers Césars, de Jules César à Domitien, retraçant ainsi près de cent-cinquante ans d’histoire qui ont bouleversé l’histoire de Rome. Son œuvre, la Vie des douze Césars, riche de détails intimes sur les maîtres de Rome, est une source essentielle demeurée célèbre en dépit de ses nombreuses exagérations et inexactitudes. En replaçant les premiers empereurs dans leur contexte social, politique et surtout familial, Virginie Girod, forte de sa connaissance intime de la période, met avec talent ses pas dans ceux de Suétone et raconte leur véritable saga faite de trahisons, de manipulations et d’amours déçues.
Comment Auguste et Vespasien ont-ils pris Rome en passant pour des modèles de vertu ? Pourquoi Tibère, Caligula et Néron ont-ils sombré dans la tyrannie ? Claude était-il un idiot ou un administrateur génial ? Les empereurs ont-ils réellement subi l’influence de leurs affranchis ? Et les femmes dans tout cela ? Peut-on seulement envisager que des impératrices telles que Livie ou Agrippine aient été plus éperdues de pouvoir que les hommes ?

De chapitre en chapitre, les mythes sur les Césars volent en éclats, laissant place à leur humanité dans toute sa complexité.


Les 12 Césars: Auguste et César

Sous le principat d’Hadrien (117-138), l’historiographe Suétone travaille au palais comme secrétaire et bibliothécaire. Grâce aux archives impériales qu’il consulte librement, il entreprend d’écrire les biographies des premiers Césars, de Jules César à Domitien, retraçant ainsi près de cent-cinquante ans d’histoire qui ont bouleversé l’histoire de Rome. Son œuvre, la Vie des douze Césars, riche de détails intimes sur les maîtres de Rome, est une source essentielle demeurée célèbre en dépit de ses nombreuses exagérations et inexactitudes. En replaçant les premiers empereurs dans leur contexte social, politique et surtout familial, Virginie Girod, forte de sa connaissance intime de la période, met avec talent ses pas dans ceux de Suétone et raconte leur véritable saga faite de trahisons, de manipulations et d’amours déçues. Elle présente pour les auditeurs de Storiavoce un [Cours d'Histoire] qui leur est consacré. Dans ce premier volet d'une série qui en comptera trois, elle aborde les règnes de césar et d'Auguste. Elle est interrogée par Christophe Dickès. Notre professeur: Docteur en histoire, Virginie Girod a travaillé sous la direction de Yann Le Bohec. Elle est spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité dans l’Antiquité romaine. En 2013, elle publie un ouvrage très remarqué: Les Femmes et le sexe dans la Rome antique qui a été réédité dans la collection de poche Texto des éditions Tallandier. Chez Tallandier, elle est aussi l’auteur d’une biographie consacrée à la mère de l’empereur Néron, Agrippine la Jeune et à l’impératrice Théodora.

Entretiens - La Foi prise au Mot - Saint Paul

 


Saint Paul et le dessein de Dieu (1/4) L'Espérance du retour du Christ

La Foi prise au mot propose comme chaque année une série d'Avent. Cette année, elle est consacrée à l'apôtre Paul et au thème central de sa théologie : le projet de Dieu pour l'humanité. Dans le cadre de cette première émission, Régis Burnet discute, avec le père Éric Morin et le père Erwan Chauty, de la première épître aux Thessaloniciens. Ces écrits de Paul constituent un chemin d'espérance : ils annoncent la résurrection des corps et la venue du Seigneur à la fin des temps.

 

Deuxième épisode de la série d’Avent sur Saint Paul le dessein de Dieu. Après avoir prêché sur l’espérance du retour du Christ dans son épître aux Thessaloniciens, saint Paul souligne l’importance de la foi dans le Christ ressuscité, foi qui doit habiter toute notre vie. Cet épisode propose une réflexion autour de l’épître aux Galates : est-ce qu’il suffit d’obéir aux prescriptions de la loi pour être sauvé, sans que Dieu ait à intervenir ? Quelle place faire à Dieu dans nos vies ? Régis Burnet reçoit le père Éric Morin et le père Claude Tassin.

Saint Paul et le dessein de Dieu (3/4) Le temps de l'église

 

Si l’épître aux Galates est une ode à la charité, celle destinée aux Thessaloniciens nous encourage à vivre d’espérance. Dans ce troisième épisode de la série d’Avent sur saint Paul et le dessein de Dieu, Régis Burnet reçoit le père Éric Morin et Roselyne Dupont-Roc, bibliste, pour évoquer l’épître aux Corinthiens, témoin d’une crise entre l’apôtre et la communauté de Corinthe. Comment se comporter dans le monde alors qu’on a la certitude du projet de Dieu pour l’humanité ? Comment participer à l’unité de l’Église ? Où l’on voit que la communauté n’a de sens que fondée sur le Christ.

 

 Saint Paul et le dessein de Dieu (4/4) Le Plan de Dieu

Dernier des quatre épisodes de la série d’Avent intitulée « saint Paul et le dessein de Dieu », animée par Régis Burnet et ses invités qui ont suivi un ordre chronologique avec différentes épîtres de saint Paul. Cette fois, le Paul de la maturité se lit dans la lettre aux Romains. Considérant son apostolat en Orient achevé, Paul tourne ses yeux vers l’Occident et vers sa capitale : Rome. Pour préparer son arrivée, il rédige une lettre qui présente et récapitule toute l’histoire du Salut et de l’espérance chrétienne ; et nous mène ainsi jusqu’à Noël.

 

Livre - Epîtres de saint Paul - Paul Delatte

" Qui lit saint Paul aujourd'hui perçoit non seulement une forte personnalité au caractère parfois difficile, une belle intelligence, un homme complètement donné au Christ... mais aussi un souffle missionnaire impressionnant et communicatif : " Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! " (1 Co 9,16). Grâce à lui, l'Évangile s'est répandu autour du bassin méditerranéen comme une traînée de poudre. Rien de tel que de méditer dans le Nouveau Testament les textes pauliniens, pour réveiller en nous l'élan missionnaire en découvrant la personnalité exceptionnelle de l'Apôtre des Nations. La trajectoire de son ministère, de ses voyages et de ses fondations montre à quel point la Parole est " vivante, énergique, et plus coupante qu'une épée à deux tranchants; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles..." (He 4, 12)... Cardinal philippe barbarin, archevêque de Lyon. 


Commentaire complet des lettres de l'Apôtre qui se recommande spécialement par sa richesse spirituelle, 2 tomes en un volume. Relié, 1986, 15,5 x 22,8, 798 + 610 p. À part la vie de dom Guéranger, les oeuvres éditées de dom Delatte niétaient pas d'abord destinées à la publication. Durant trente ans, le troisième abbé de Solesmes dispensa à ses moines un riche enseignement puisé surtout dans la Sainte Écriture et dans la tradition patristique. Presque tous les livres du Nouveau Testament furent ainsi commentés, mais ce sont surtout les épîtres de saint Paul qu'affectionnait dom Delatte et, une fois démis de sa charge, en 1921, il travailla lui-même à préparer l'ouvrage qui parut de 1923 à 1927 en 4 tomes ayant pour titre Les Épîtres de saint Paul replacées dans le milieu historique des Actes des Apôtres. Aujourd'hui encore, il reste l'un des meilleurs commentaires spirituels des épîtres. Cette édition date de 1986.

 

 

Les épîtres de Paul ou épîtres pauliniennes sont un ensemble de treize lettres attribuées à l'apôtre Paul de Tarse et adressées à différentes communautés chrétiennes du Ier siècle. Une quatorzième lettre, l'épître aux Hébreux, œuvre d'un auteur anonyme, leur est parfois ajoutée. Elles ont rapidement été intégrées au canon des Écritures. Dès la fin du Ier siècle, la plupart des communautés chrétiennes utilisaient ces textes dans leur liturgie. 

Treize épîtres canoniques sont présentes dans le Nouveau Testament. Elles s'adressent à différentes communautés chrétiennes de l'Empire romain ainsi qu'à des proches de Paul de Tarse.

Seules sept de ces treize épîtres attribuées à Paul sont jugées authentiques par la majorité des chercheurs : Rm, 1 Co, 2 Co, Ga, Ph, 1 Th et Phm. On les appelle « épîtres proto-pauliniennes ».

Les autres sont les trois « épîtres deutéro-pauliniennes », rédigées par des disciples directs de Paul (Ép, Col et 2 Th), et enfin les trois « épîtres trito-pauliniennes » ou « pastorales », dues à des disciples plus tardifs (1 Tm, 2 Tm et Tt)

Épitres  proto-pauliniennes

Épîtres deutéro-pauliniennes

 

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mercredi 27 avril 2011

Livre - Histoire de l'apôtre Paul: Ou, Faire chrétien le monde - Henri-Dominique Saffrey

 


Saül de Tarse, persécuteur de ceux qu'on appellera plus tard « chrétiens », marche sur la route de Damas quand la lumière et la voix venues du ciel le terrassent et en font un apôtre. Désormais il sera habité par la bonne nouvelle de Jésus-Christ ressuscité et plus rien ne pourra arrêter son élan. Cette Histoire de L'apôtre Paul nous permet de suivre pas à pas celui dont l'intention était de « faire chrétien le monde ».


L’auteur a pendant trente ans accom­pagné comme conférencier les pèleri­nages-croisières « Sur les pas de saint Paul ». Publiées d’abord en 1991, ces conférences sont ici offertes dans une nouvelle version revue et augmentée.
Depuis la prédication à Antioche en 44 où les disciples de Jésus prennent le titre de « chrétiens » et où Paul « a conquis le titre d’apôtre des nations païennes qu’il gardera à jamais », cette biographie très documentée se lit avec grand intérêt parce qu’elle rend bien compte du cheminement intérieur de Paul. Le martyre d’Étienne qu’il approu­ve est comme une première « énigme » qui « travaille » en lui la question du rapport aux païens et de l’identité chré­tienne. À l’Assemblée de Jérusalem en 49, il pose la question de l’évangélisation des incirconcis. C’est « la seule foi en Jésus et l’effusion de l’Esprit donnée par le baptême [qui] déterminent l’identité chrétienne ». À Athènes, le décalage en­tre l’Évangile et les philosophes se solde par l’échec de sa prédication. À Éphèse, confronté aux superstitions et aux idoles, il pressent le « conflit essentiel entre le Dieu des vivants et les idoles, entre la re­ligion chrétienne et la religion païenne ». Une fois les communautés établies, ses épîtres continuent à porter la trace de ses joies et de ses combats lorsqu’il doit faire face à des crises graves (cf. 2 Co). Dans les Actes des apôtres, Luc montre « comment, au fur et à mesure qu’elle se déroule dans le temps, la vie de l’apôtre Paul devient conforme au destin même de Jésus » pour « l’annonce de l’Évangile aux extrémités de la terre » (19,21).
Des appendices riches en repères chronologiques, historiques et exégéti­ques, et des index complètent cet ouvra­ge passionnant sur « cet homme en marche » qui se sait faible mais sauvé, et dont l’auteur montre bien l’« intention et le sens de toute sa vie : faire chrétien le monde ».
 

Saint Paul

Alors que débute à la demande de Benoît XVI l?année jubilaire dédiée à saint Paul, Régis Burnet nous propose de découvrir cet homme complexe, apôtre souvent mal connu et parfois incompris. En plateau : Marie-Françoise Baslez, historienne (Université de Paris XII) et auteur de « Saint Paul » (Fayard), et le père Eric Morin, prêtre du diocèse de Paris et auteur de « Saint Paul, serviteur de notre joie » (Parole et Silence). Emission du 29/06/2008

 

Film - ARTE - 10 Documentaires - L'Origine du christianisme

 Arte redonne accès à cette série emblématique, produite en 2003. Elle est devenue une référence d'une certaine vulgarisation de l'histoire des religions. L’origine du christianisme raconte en dix épisodes l’émergence d’une nouvelle religion entre l’an 30 et l’an 150 de notre ère : comment la mort de Jésus, crucifié par les Romains comme “roi des juifs”, a-t-elle servi de point de départ à la séparation irréversible entre les juifs et les chrétiens ? En compagnie des plus grands spécialistes en archéologie, épigraphie, histoire des religions ou linguistique, les réalisateurs interrogent les seuls témoins de cette histoire : les textes qui sont parvenus jusqu’à nous, et en tout premier lieu les épîtres de l’apôtre Paul et le livre des Actes des apôtres. Tout en créant un véritable récit épique, riche en rebondissements et autres fausses pistes, ils dressent un panorama passionnant des recherches contemporaines sur les débuts du mouvement chrétien et explorent les hypothèses les plus surprenantes qu'élaborent aujourd’hui les chercheurs du monde entier.

 


L'Origine du christianisme est une série documentaire en dix parties réalisées par Jérôme Prieur et Gérard Mordillat et diffusée sur Arte en 2003. Faisant suite à la série Corpus Christi qui a connu un grand succès d'audience et de critiques universitaires, elle est constituée d'entretiens qui analysent les origines du christianisme.

La série est composée de dix épisodes de 52 minutes chacun, produits en 2003 par Archipel 33 et Arte. 

 

 

 

Liste des épisodes

  1. Jésus après Jésus | L'origine du christianisme (épisode 1) | ARTE

    Vers l’an 30 à Jérusalem, Jésus est crucifié par les Romains. Trois siècles et demi plus tard, le christianisme devient la religion officielle de l’Empire. En combien de temps Jésus est-il devenu Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Dieu fait homme ? Jésus a-t-il fondé l’Église ? Après sa mort, est-ce Pierre, le chef des disciples, qui l’a remplacé à la tête de la communauté ? 

  2. Jacques le successeur de Jésus ? | L'origine du christianisme ( Episode 2) | ARTE

    Dans les premières années, pourquoi Jacques, appelé le “frère du Seigneur”, semble-t-il le véritable successeur de Jésus ? Jésus a-t-il eu des frères ? Mais pourquoi certains des Évangiles proclament-ils la virginité de Marie, la mère de Jésus ? Pourquoi sa famille pensait-elle que Jésus était “fou” ? Sa mère et ses frères étaient-ils opposés au groupe des douze disciples ? 

  3. Le royaume de Jésus | L'origine du christianisme (Episode 3) | ARTE

    Au lieu de se cacher ou de fuir en Galilée, les disciples de Jésus se regroupent à Jérusalem. Pourquoi courent-ils ce risque ? De son vivant, qu’attendaient les disciples de Jésus ? Qu’espèrent-ils toujours après la mort de leur maître ? Le royaume qu’il leur avait annoncé était-il un royaume présent ou à venir ? Était-ce le royaume d’Israël ou un royaume céleste ? Jésus ressuscité doit-il revenir ? Et quand ? 

  4. Querelle de famille après Jésus | L'origine du christianisme (Episode 4) | ARTE

    À Jérusalem, la communauté s’organise en attendant l’arrivée de la Fin des temps. Quel est le conflit qui déchire le groupe et oppose les “Hébreux” aux “Hellénistes” ? Qui était Étienne, leur chef, et le premier martyr après Jésus ? Pourquoi son exécution provoque-t-elle une rupture décisive à l’intérieur du mouvement ? Et son expansion hors des frontières de la Judée ? 

  5. Paul, l'avorton | L'origine du christianisme (Episode 5) | ARTE

    Paul, à en croire les Actes des Apôtres, aurait participé à la mise à mort d’Étienne, puis à la persécution des premiers juifs chrétiens. Paul s’est-il converti sur le chemin de Damas ? Qui était ce personnage du Nouveau Testament, à la fois auteur des épîtres qui portent son nom et héros du livre des Actes ? Pourquoi se nomme-t-il lui-même “l’avorton”, le dernier des derniers ? 

  6. CONCILE À JÉRUSALEM | L'origine du christianisme (Episode 6) | ARTE

    Dans les années 40, le mouvement des partisans de Jésus se répand à travers la diaspora juive. À Antioche comme ailleurs, une communauté rassemble des juifs, mais aussi des païens. Peuvent-ils vivre ensemble ? En 49 ou 50, une assemblée se tient à Jérusalem pour résoudre la question cruciale : faut-il être juif pour devenir chrétien ? Autrement dit, les hommes doivent-ils être circoncis ? Pourquoi Paul s’oppose-t-il alors à Pierre – le porte-parole des disciples – et à Jacques, le frère de Jésus ? 

  7. JOURS DE COLÈRE | L'origine du christianisme (Episode 7) | ARTE

    En 50 ou 51, de Corinthe, Paul envoie ses instructions à la communauté chrétienne de Thessalonique. C’est la première Épître aux Thessaloniciens, le texte le plus ancien du Nouveau Testament. Pourquoi Paul y dénonce-t-il les juifs comme les “ennemis de tous les hommes” ? Est-il l’instigateur de l’antisémitisme chrétien ? L’apôtre est-il réellement l’auteur de ces phrases ? 

  8. Le roman des origines | L'origine du christianisme (Episode 8) | ARTE

    À la fin du premier siècle, l’auteur de l’Évangile selon Luc écrit un deuxième livre, les Actes des Apôtres, pour raconter la naissance du mouvement chrétien. Le récit des Actes est-il un document d’archive ou bien l’histoire héroïque des premiers temps, revue et corrigée par un habile théologien ? Qui veut-il convaincre ? Les juifs ? Les craignant-Dieu ? Les élites romaines ? 

  9. Rompre avec le judaïsme | L'origine du christianisme (Episode 9) | ARTE

    Propagandiste de la foi en Jésus-Christ, l’apôtre Paul passe pour être l’inventeur du christianisme. A-t-il trahi Jésus ? A-t-il provoqué la rupture avec le judaïsme ? Ses épîtres ont-elles dès les années 50-60 le retentissement qu’elles auront plus tard ? Pourquoi le rôle de Paul dans l’histoire du christianisme doitil beaucoup à Marcion, un hérétique du IIe siècle ?

  10. L'échec des révoltes juives | L'origine du christianisme (Episode 10) | ARTE

    En 70, Jérusalem est prise par les légions romaines, le temple est détruit. En 135, la nation juive est écrasée. Quelles sont les conséquences de l’échec des deux révoltes des juifs ? Pourquoi le judaïsme prononce-t-il l’exclusion des chrétiens ? Pourquoi ces derniers refusent-ils de créer une religion séparée ? Pourquoi, vers l’an 150, le christianisme se déclare-t-il verus Israël, le “véritable Israël” ? Quelles conséquences cela entraîne-t-il pour les juifs ?

Livre - Vers la ressemblance - Denis Le Chartreux

 


En amont de tout discours théologique ou spirituel, le lecteur attentif trouve chez Denys une profonde réflexion sur la nature humaine, prise, écartelée dans ses contradictions. Pour Denys, l'homme est avant tout douloureusement marqué par sa condition d'exilé, état qui fait de lui un éternel pèlerin étranger à son propre monde. Si d'aventure il y trouve quelque beauté, il s'agit du reflet de la Beauté suprême. Nous abordons ici un thème cher au coeur de Denys, et pour lui l'une des plus fortes réalités de la nature humaine : créature faite à l'image de son Dieu, l'homme, si petit dans l'immense création, est tout revêtu de Sa Beauté, indicible participation. Le danger cependant resterait pour lui de s'attacher aux reflets plus qu'à la Beauté elle-même. C'est pourquoi il est tellement important pour lui de se souvenir sans cesse qu'il est mortel. Mais la connaissance de sa propre nature mortelle n'est pas une finalité pour l'homme : il a été créé pour connaître et aimer Dieu ; il est, lui le mortel, fait pour le Vivant. Au cœur de ces réflexions, nous trouvons un texte essentiel, le plus célèbre, le plus lu, le plus traduit dans l’œuvre de Denys, un texte aujourd'hui presque oublié: Des quatre fins de l'homme. Le pape Léon XIII lui-même en lisait, dit-on, un passage tous les jours, et en encouragea vivement la réédition.


Denys Le Chartreux,
Surnommé le "docteur extatique",
Né en 1408, à Ryckel, près de Loos dans le pays de Liège, il a pour nom de famille: van Leeuwen.
Après une première formation à Cologne, il entre à la Chartreuse de Roermond en 1423.
Plus tard il écrit des commentaires bibliques sur l'Ancien et le Nouveau Testament. Très influencé par les écrits du Pseudo-Denys, il est lui-même un mystique qui mérite d'être appelé "le Docteur extatique": ce qui ne l'empêche pas de prendre plus tard une part active dans la restauration de la discipline ecclésiastique.
En 1451, il accompagne Nicolas de Cuse dans une mission pour la réforme de l'Eglise et dans une prédication pour la croisade. Il meurt en 1471, âgé de 63 ans. Il n'est mentionné comme bienheureux que par quelques martyrologes de son Ordre. Né, il fut un grand écrivain mystique.

Livre - Proslogion - Anselme De Cantorbery

 


Le Proslogion, écrit par Anselme de Cantorbery en 1077 ou 1078 est sous-titré Allocution sur l'existence de Dieu.Ce bref et brillant texte théologique doit sa célébrité et sa fortune philosophique à une chose, exclusivement: une manière de démontrer l'existence de Dieu y est inventée, la preuve qu'on appellera métaphysique jusqu'à ce que Kant la nomme "ontologique". La plus audacieuse des preuves : celle qui n'aurait besoin de rien pour prouver que Dieu est, de rien que de l'idée de Dieu. Grande invention, et grande aventure de l'esprit, quand bien même il s'avérerait que la preuve ne prouve pas.Présentation et traduction inédite de Bemard Pautrat, suivies d'un dossier regroupant des textes de St Thomas, Descartes, Leibniz, Kant etc... sur la preuve ontologique.




Anselme de Cantorbéry ou saint Anselme est né à Aoste en 1033 (ou 1034 selon les sources) et mort le 21 avril 1109. Il est aussi parfois nommé Anselme d'Aoste, ou Anselme du Bec, selon qu'on veut insister sur son origine valdôtaine ou sur sa longue présence en France. De fait, Aoste faisait partie intégrante du domaine de la Maison de Savoie constitué en 1032.

Il fut un des plus grands écrivains mystiques de l'Occident médiéval, et considéré parfois comme le premier penseur scolastique. Canonisé en 1494, Anselme de Cantorbéry est proclamé docteur de l'Église en 1720.

Livre - Itinéraire de l'esprit vers Dieu - Saint Bonaventure

 


Composé en 1257 après une méditation de son auteur sur le mont Alverne, cet ouvrage mystique est divisé en sept chapitres, chacun correspondant à l'un des sept jours de la Création. Il propose une approche philosophique, théologique et mystique sur le chemin de l'élévation spirituelle vers Dieu, sous le patronage de saint François d'Assise. 

 

 

 

 

 

 


Né probablement aux alentours de 1217 et mort en 1274, il vécut au XIIIe siècle, à une époque où la foi chrétienne, profondément imprégnée dans la culture et dans la société de l'Europe, inspira des œuvres durables dans le domaine de la littérature, des arts visuels, de la philosophie et de la théologie. Parmi les grandes figures chrétiennes qui contribuèrent à la composition de cette harmonie entre foi et culture se distingue précisément Bonaventure, homme d'action et de contemplation, de profonde piété et de prudence dans le gouvernement.

Il s'appelait Jean de Fidanza. Comme il le raconte lui-même, un épisode qui eut lieu alors qu'il était encore jeune garçon, marqua profondément sa vie. Il avait été frappé d'une grave maladie, et pas même son père, qui était médecin, espérait pouvoir le sauver de la mort. Alors, sa mère eut recours à l'intercession de saint François d'Assise, canonisé depuis peu. Et Jean guérit.

La figure du Poverello d'Assise lui devint encore plus familière quelques années plus tard, alors qu'il se trouvait à Paris, où il s'était rendu pour ses études. Il avait obtenu le diplôme de Maître d'Art, que nous pourrions comparer à celui d'un prestigieux institut de notre époque. À ce moment, comme tant de jeunes par le passé et encore aujourd'hui, Jean se posa une question cruciale : « Que dois-je faire de ma vie ? ». Fasciné par le témoignage de ferveur et de radicalité évangélique des Frères mineurs, qui étaient arrivés à Paris en 1219, Jean frappa aux portes du couvent franciscain de la ville et demanda à être accueilli dans la grande famille des disciples de saint François. De nombreuses années plus tard, il expliqua les raisons de son choix : chez saint François et dans le mouvement auquel il avait donné naissance, il reconnaissait l'action du Christ. Il écrivait ceci dans une lettre adressée à un autre frère : « Je confesse devant Dieu que la raison qui m'a fait aimer le plus la vie du bienheureux François est qu'elle ressemble aux débuts et à la croissance de l'Église. L'Église commença avec de simples pêcheurs, et s'enrichit par la suite de docteurs très illustres et sages ; la religion du bienheureux François n'a pas été établie par la prudence des hommes mais par le Christ » (1).

Il revêtit l'habit franciscain

C'est pourquoi, autour de l'an 1243, Jean revêtit l'habit franciscain et prit le nom de Bonaventure. Il fut immédiatement dirigé vers les études, et fréquenta la Faculté de théologie de l'université de Paris, suivant un ensemble de cours de très haut niveau. Il obtint les divers titres requis pour la carrière académique, ceux de « bachelier biblique » et de « bachelier sentencier ». Ainsi, Bonaventure étudia-t-il en profondeur l'Écriture sainte, les Sentences de Pierre Lombard, le manuel de théologie de l'époque, ainsi que les plus importants auteurs de théologie, et, au contact des maîtres et des étudiants qui affluaient à Paris de toute l'Europe, il mûrit sa propre réflexion personnelle et une sensibilité spirituelle de grande valeur qu'au cours des années suivantes il sut transcrire dans ses œuvres et dans ses sermons, devenant ainsi l'un des théologiens les plus importants de l'histoire de l'Église. Il est significatif de rappeler le titre de la thèse qu'il défendit pour être habilité à l'enseignement de la théologie, la licentia ubique docendi, comme l'on disait alors. Sa dissertation avait pour titre Questions sur la connaissance du Christ. Ce sujet montre le rôle central que le Christ joua toujours dans la vie et dans l'enseignement de Bonaventure. Nous pouvons dire sans aucun doute que toute sa pensée fut profondément christocentrique.

Les ordres mendiants contestés

Dans ces années-là, à Paris, la ville d'adoption de Bonaventure, se répandait une violente polémique contre les Frères mineurs de saint François d'Assise et les Frères prédicateurs de saint Dominique de Guzman. On leur contestait le droit d'enseigner à l'Université, et l'on allait jusqu'à mettre en doute l'authenticité de leur vie consacrée. Assurément, les changements introduits par les ordres mendiants dans la manière d'envisager la vie religieuse, dont j'ai parlé dans les catéchèses précédentes, étaient tellement innovants que tous ne parvenaient pas à les comprendre. S'ajoutaient ensuite, comme cela arrive parfois même entre des personnes sincèrement religieuses, des raisons dues à la faiblesse humaine, comme l'envie et la jalousie. Bonaventure, même s'il était confronté à l'opposition des autres maîtres universitaires, avait déjà commencé à enseigner à la chaire de théologie des franciscains et, pour répondre à qui contestait les ordres mendiants, il composa un écrit intitulé La perfection évangélique. Dans cet écrit, il démontre comment les ordres mendiants, spécialement les Frères mineurs, en pratiquant les vœux de chasteté et d'obéissance, suivaient les conseils de l'Évangile lui-même. Au-delà de ces circonstances historiques, l'enseignement fourni par Bonaventure dans son œuvre et dans sa vie demeure toujours actuel : l'Église est rendue plus lumineuse et plus belle par la fidélité à la vocation de ses fils et de ses filles qui non seulement mettent en pratique les préceptes évangéliques mais, par la grâce de Dieu, sont appelés à en observer les conseils et témoignent ainsi, à travers leur style de vie pauvre, chaste et obéissant, que l'Évangile est une source de joie et de perfection.

Le conflit retomba, au moins un certain temps, et, grâce à l'intervention personnelle du Pape Alexandre IV, en 1257, Bonaventure fut reconnu officiellement comme docteur et maître de l'université parisienne. Il dut toutefois renoncer à cette charge prestigieuse, parce que, la même année, le Chapitre général de l'ordre l'élut ministre général.

Biographe officiel de saint François

Il exerça cette fonction pendant dix-sept ans avec sagesse et dévouement, visitant les provinces, écrivant aux frères, intervenant parfois avec une certaine sévérité pour éliminer les abus. Quand Bonaventure commença ce service, l'Ordre des Frères mineurs s'était développé de manière prodigieuse : il y avait plus de 30 000 frères dispersés dans tout l'Occident avec des présences missionnaires en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, et également à Pékin. Il fallait consolider cette expansion et surtout lui conférer, en pleine fidélité au charisme de François, une unité d'action et d'esprit. En effet, parmi les disciples du saint d'Assise, on enregistrait différentes façons d'interpréter le message et il existait réellement le risque d'une fracture interne. Pour éviter ce danger, le chapitre général de l'Ordre, qui eut lieu à Narbonne en 1260, accepta et ratifia un texte proposé par Bonaventure, dans lequel on recueillait et on unifiait les normes qui réglementaient la vie quotidienne des Frères mineurs. Bonaventure avait toutefois l'intuition que les dispositions législatives, bien qu'elles fussent inspirées par la sagesse et la modération, n'étaient pas suffisantes pour assurer la communion de l'esprit et des cœurs. Il fallait partager les mêmes idéaux et les mêmes motivations. C'est pour cette raison que Bonaventure voulut présenter le charisme authentique de François, sa vie et son enseignement. Il rassembla donc avec un grand zèle des documents concernant le Poverello et il écouta avec attention les souvenirs de ceux qui avaient directement connu François. Il en naquit une biographie, historiquement bien fondée, du saint d'Assise, intitulée Legenda Maior, rédigée également sous forme plus brève, et donc appelée Legenda Minor. Le mot latin, à la différence du mot italien, n'indique pas un fruit de l'imagination, mais, au contraire, « Legenda » signifie un texte faisant autorité, « à lire » de manière officielle. En effet, le Chapitre des Frères mineurs de 1263, qui s'était réuni à Pise, reconnut dans la biographie de saint Bonaventure le portrait le plus fidèle du fondateur et celle-ci devint ainsi la biographie officielle du saint.

Quelle est l'image de François qui ressort du cœur et de la plume de son pieux fils et successeur, saint Bonaventure ? Le point essentiel : François est un alter Christus, un homme qui a cherché passionnément le Christ. Dans l'amour qui pousse à l'imitation, il s'est conformé entièrement à lui. Bonaventure indiquait cet idéal vivant à tous les disciples de François. Cet idéal, valable pour chaque chrétien, hier, aujourd'hui et à jamais, a été indiqué comme programme également pour l'Église du troisième millénaire par mon prédécesseur, le vénérable Jean-Paul II. Ce programme, écrivait-il dans la Lettre Novo millennio ineunte, est centré « sur le Christ lui-même, qu'il faut connaître, aimer, imiter, pour vivre en lui la vie trinitaire et pour transformer avec lui l'histoire jusqu'à son achèvement dans la Jérusalem céleste » (n. 29) (a).

En 1273, la vie de saint Bonaventure connut un autre changement. Le Pape Grégoire X voulut le consacrer évêque et le nommer cardinal. Il lui demanda également de préparer un événement ecclésial très important : le IIe Concile œcuménique de Lyon, qui avait pour but le rétablissement de la communion entre l'Église latine et l'Église grecque. Il se consacra à cette tâche avec diligence, mais il ne réussit pas à voir la conclusion de cette assise œcuménique, car il mourut pendant son déroulement. Un notaire pontifical anonyme composa un éloge de Bonaventure, qui nous offre un portrait conclusif de ce grand saint et excellent théologien : « Un homme bon, affable, pieux et miséricordieux, plein de vertus, aimé de Dieu et des hommes... En effet, Dieu lui avait donné une telle grâce, que tous ceux qui le voyaient étaient envahis par un amour que le cœur ne pouvait pas cacher » (2).

Recueillons l'héritage de ce grand Docteur de l'Église, qui nous rappelle le sens de notre vie avec les paroles suivantes : « Sur la terre... nous pouvons contempler l'immensité divine à travers le raisonnement et l'admiration ; dans la patrie céleste, en revanche, à travers la vision, lorsque nous serons faits semblables à Dieu, et à travers l'extase... nous entrerons dans la joie de Dieu » (3).

 

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur

 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérienc...