vendredi 30 octobre 2020

Livre - Petit pays - Gaël Faye

 


En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire.

Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages...

J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »

Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

jeudi 29 octobre 2020

Théatre - La Vérité - 2011 - Florian ZELLER


 Quoi ?
La première franche comédie de Florian Zeller, catégorie vaudeville virant à l'aigre. Où Pierre Arditi trompe sa femme (Christiane Millet) avec l'épouse (Fanny Cottençon) de son meilleur ami (Patrice Kerbrat). Ce qui n'aurait rien d'ennuyeux si la maîtresse ne se mettait en tête de tout raconter à son mari.  

Comment? Les classiques du genre montés sur des roulettes: lit, canapé, whisky. Le tout fluide et élégant. 

Donc? Chargé de compenser la faiblesse de l'argument, Arditi fait le cabot mais ne mord pas. 

Le meilleur de la pièce tient dans les scènes où Patrice Kerbrat, mari trompé, tire son épingle du jeu et active son petit air fin. 

Quant au clou, il sauve la soirée. Juste à temps.   

 

 

 

mercredi 28 octobre 2020

Film - Séraphine - 2008

 


Séraphine est un film franco-belge de Martin Provost sorti en 2008. Il conte l'histoire de la peintre autodidacte Séraphine de Senlis (de son vrai nom Séraphine Louis, interprétée par Yolande Moreau), de 1912, année de sa rencontre avec le collectionneur Wilhelm Uhde, à son internement à l'asile psychiatrique, en 1932.

En 1912, le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, premier acheteur de Picasso et découvreur du douanier Rousseau, loue un appartement à Senlis pour écrire et se reposer de sa vie parisienne. Il prend à son service une femme de ménage, Séraphine, 48 ans. Quelque temps plus tard, il remarque chez des notables locaux une petite peinture réalisée sur bois. Sa stupéfaction est grande d'apprendre que l'auteur n'est autre que Séraphine. S'instaure alors une relation poignante et inattendue entre le marchand d'art d'avant-garde et la femme de ménage visionnaire.

vendredi 23 octobre 2020

Livre - Homo deus - Une brève histoire de l'avenir - Yuval Noah Harari

 

 

Sapiens retraçait l’histoire de l’humanité. Homo Deus interroge son avenir. Que deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu’adviendra-t-il de l’État providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l’emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ? Homo Deus nous dévoile ce que sera le monde d’aujourd’hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l’argent, l’égalité et la liberté, s’allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l’Homo Sapiens devient un Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin.
Best-seller international – plus de 200 000 exemplaires vendus en France, traduit dans près de 40 langues – Sapiens interrogeait l’histoire de l’humanité, de l’âge de la pierre à l’ère de la Silicon Valley. Le nouveau livre de Yuval Noah Harari offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle. Yuval Noah Harari est docteur en Histoire, diplômé de l’Université d’Oxford. Aujourd’hui, il enseigne dans le département d’Histoire de l’université hébraïque de Jérusalem et a remporté le « prix Polonsky pour la Créativité et l’Originalité » en 2009 et en 2012. Acclamé par Barack Obama et Mark Zuckerberg, son ouvrage Sapiens est devenu un phénomène international : traduit dans près de 40 langues et présent dans toutes les listes de bestsellers à travers le monde.

mercredi 21 octobre 2020

Peintre - Torii Kiyonaga - Japon


 

 

 

 Torii Kiyonaga  (1752-1815), souvent désigné sous le seul nom de Kiyonaga, est un artiste de l'estampe japonaise (gravure sur bois), de l'école Torii.

 

 

 


Il est l'un des grands maîtres de l’ukiyo-e, innovant dans de nombreux domaines. Sur le plan technique, il abandonne rapidement le petit format chūban en faveur du format ōban. 

 

Il a également fréquemment recours à des compositions sous forme de diptyques, voire de triptyques, qui accroissent considérablement les possibilités des estampes en matière de composition.

 

 

 

 

 


 Sur le plan stylistique, le type de femmes qu'il peint — saines et vigoureuses, loin de la gracilité de celles de Harunobu — et l'harmonie de ses compositions le fait parfois considérer comme marquant l'apogée de l’ukiyo. 



 

mardi 20 octobre 2020

Livre - Sapiens : Une brève histoire de l'humanité - Yuval Noah Harari


 l y a 100 000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d'hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.
Comment notre espèce a-t-elle réussi à dominer la planète ? Pourquoi nos ancêtres ont-ils uni leurs forces pour créer villes et royaumes ? Comment en sommes-nous arrivés à créer les concepts de religion, de nation, de droits de l'homme ? À dépendre de l'argent, des livres et des lois ? À devenir esclaves de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse ? Et à quoi ressemblera notre monde dans le millénaire à venir ?

Véritable phénomène d'édition, traduit dans une trentaine de langues, Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur. Professeur d Histoire à l'Université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari mêle l'Histoire à la Science pour remettre en cause tout ce que nous pensions savoir sur l'humanité : nos pensées, nos actes, notre héritage... et notre futur.


Sapiens Une Brève Histoire De l'humanité [Yuval Noah Harari]

lundi 19 octobre 2020

Film - 3/5 - Meurtres à Pont-l'Evêque - 2020

  


Meurtres à Pont-l'Evêque

France 3 lance Meurtres à Pont l’Evêque avec au casting Antoine Hamel, Arnaud Binard ou encore Elodie Frenck. Les lieux de tournage sont Caen, Beuvron en Auge, Trouville et Pont l’Evêque dans le Calvados. 

Le juge Daniel est un magistrat devenu célèbre après l'affaire du braquage d'un fourgon à Lisieux dans les années 1980. Or, il est retrouvé pendu dans l'ancienne prison de Pont L'Evêque, surnommée la Joyeuse Prison. Julien et Franck Roussel, deux frères que tout oppose, sont contraints d'enquêter sur ce crime qui les renvoie à l'origine de leur discorde. En effet, ils sont tous les deux amoureux de Marion Letellier, la greffière de la victime.

 

dimanche 18 octobre 2020

Film - Blink - 1994


Blink ou Les yeux de braise au Québec est un film américain réalisé par Michael Apted, sorti en 1994.
Aveugle depuis son enfance, Emma recouvre peu à peu la vue grâce à une double greffe de la cornée. Elle découvre ainsi un monde déroutant, aux contours incertains. C'est dans ce tourbillon d'images floues qu'elle entrevoit le meurtrier de sa voisine, un violeur et assassin en série dont elle pourrait bien devenir la victime...


 •  Madeleine Stowe (VF : Micky Sébastian VQ : Marie-Andrée Corneille) : Emma Brody
•  Aidan Quinn (VF : Eric Herson-Macarel VQ : Jean-Luc Montminy) : Détective John Hallstrom

samedi 17 octobre 2020

Emily DICKINSON – Lettre à la poétesse - 1830-1886

 


Emily DICKINSON – Lettre à la poétesse (France Culture, 2008)

Lien pour écouter: https://www.youtube.com/watch?v=bSrhlNb9y_0&t=4s

 

 

Voici la publication du vendredi, jour dédié aux inspirations de la Poésie française : L’émission « Carnet nomade », par Colette Fellous, diffusée le 9 mars 2008 sur France Culture. Invités : Christian Bobin et Claire Malroux.

vendredi 16 octobre 2020

Livre - Dix heures et demie du soir en été - Marguerite Duras

 


L'Espagne. L'été.

Pierre et Maria, leur petite fille Judith et leur amie Claire sont en vacances, en route vers Madrid. Un violent orage les force à s'arrêter et à trouver un abri dans l'hôtel déjà surpeuplé d'une petite ville où un crime passionnel vient de défrayer la chronique: Rodrigo Paestra vient en effet de tuer sa femme et l'amant de celle-ci, avant de prendre la fuite par les toits. Dans la chaleur étouffante de la nuit, l'amour entre Maria et Pierre s'étiole à mesure que le désir monte entre Claire et Pierre et que Maria s'étourdit à grand renfort de petits verres de manzanilla... Et dans la chaleur étouffante de la nuit où elle ne parvient pas à dormir, Maria aperçoit une silhouette sur le toit d'une maison voisine: Rodrigo Paestra. Rencontre sans parole, improbable et éphémère

mercredi 14 octobre 2020

Auteur - Joyce Carol Oates - Américaine 1938

 


Joyce Carol Oates
est une poétesse, romancière, nouvelliste, dramaturge et essayiste américaine.

Son père est dessinateur industriel et sa mère, femme au foyer. Sa grand-mère paternelle vit avec la famille et est très proche de Joyce, qui l'évoquera dans son roman "La Fille du fossoyeur" ("The Gravedigger's Daughter", 2007).

Elle travaille pour le journal de son lycée, le Williamsville South High School, dont elle sort diplômée en 1956. Elle obtient alors une bourse pour l'Université de Syracuse et gagne, avec "In the Old World" (1959), le concours de la nouvelle universitaire organisé par le magazine Mademoiselle. Elle sort diplômée en 1960, puis obtient une maîtrise universitaire en Lettres de l'Université du Wisconsin à Madison en 1961.

Peu après, elle épouse Raymond J. Smith, un étudiant de la même université qu'elle qui deviendra professeur de littérature anglaise, puis rédacteur et éditeur. En 1962, le couple s'installe à Détroit, au Michigan où elle enseigne. En 1963, elle publie son premier recueil de nouvelles, "By the North Gate" et, en 1964, son premier roman "With Shuddering Fall". C’est le début d’une œuvre prolifique et riche.

En 1968, le couple s’installe à Windsor en Ontario, au Canada, où Joyce Carol Oates obtient un poste à l’université et où ils créeront, en 1974, la revue littéraire Ontario Review. Son roman "Eux" ("Them"), paru en 1969, reçoit le National Book Award en 1970.

En 1978, sans abandonner la publication de leur revue, Joyce Carol Oates et son mari s’installent près de l’Université de Princeton, au New Jersey, où elle obtient une chaire de création littéraire. Elle enseigne dans cette institution jusqu'en 2014.

Depuis 1963, Joyce Carol Oates a publié des romans, des essais, des nouvelles et de la poésie. Au total plus de soixante-dix titres. Elle a aussi écrit plusieurs romans policiers sous les pseudonymes de Rosamond Smith et de Lauren Kelly. Elle a figuré deux fois parmi les finalistes du prix Nobel de littérature.

Son roman "Blonde" (2000) inspiré de la vie de Marilyn Monroe est publié pratiquement dans le monde entier et lui a valu les éloges unanimes de la critique internationale, tout comme le roman "Les Chutes" ("The Falls", 2004) grâce auquel elle remporte en France le Prix Femina étranger.

Elle suscite aussi la controverse à plusieurs reprises, notamment avec son roman de littérature d'enfance et de jeunesse intitulé "Sexy" (2005), qui aborde de front les thème de l'adultère, de la pédophilie.

lundi 12 octobre 2020

Théâtre - Le Malade imaginaire - 2008

 


Le Malade imaginaire est un téléfilm français réalisé par Christian de Chalonge, diffusé le 13 novembre 2008 sur France 3.

Saignées et lavements sont le quotidien d'Argan, un riche bourgeois hypocondriaque, autour duquel les praticiens s'affairent. Afin d'avoir un docteur à demeure, ce malade imaginaire décide d'unir sa fille Angélique à Thomas Diafoirus, un jeune médecin. Or la jeune femme est éperdument amoureuse de Cléante, un artiste sans le sou. Aidés par Toinette, la servante, les amants trompent la vigilance d'Argan…


  Christian Clavier : Argan

  Marie-Anne Chazel : Toinette

  Wladimir Yordanoff : Béralde

dimanche 11 octobre 2020

Auteur - Assia Djebar - 1936-2015


Assia Djebar (arabe : آسيا جبار) de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, (Né(e) à : Cherchell , le 30/06/1936 Mort(e) à : Paris , le 06/02/2015)   est une écrivaine algérienne d'expression française, auteur de romans, nouvelles, poésies et essais.

Née dans une famille de petite bourgeoisie traditionnelle algérienne, elle fait ses études à partir de 10 ans, au collège de Blida où elle commence à apprendre le grec ancien, le latin et l'anglais. En 1953, elle obtient le baccalauréat. En 1954, elle entre en khâgne à Paris (lycée Fénelon). L'année suivante, elle entre à l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, où elle choisit l'étude de l'Histoire.

En 1957, elle publie son premier roman, "La Soif", adoptant un nom de plume, Assia Djebar. Elle épouse l'écrivain Walid Carn puis quitte la France.

À partir de 1959, elle étudie et enseigne l'histoire moderne et contemporaine du Maghreb à la Faculté des lettres de Rabat. Le 1er juillet 1962, elle retourne en Algérie. Elle est professeur d'histoire à l'université d'Alger, jusqu'en 1965, où l'enseignement de l'histoire et de la philosophie passe en langue arabe.

De 1966 à 1975, elle réside le plus souvent en France (Paris), et séjourne régulièrement en Algérie. Elle écrit la pièce "Rouge l'aube" avec son premier mari. Elle se remarie avec Malek Alloula.

Elle réalise deux films, "La Nouba des Femmes du Mont Chenoua" en 1978 et "La Zerda ou les chants de l'oubli" en 1982. Son recueil de nouvelles "Femmes d'Alger dans leur appartement" est publié en 1980.

De 1995 à 2001, elle est directrice du Centre d'études françaises et francophones de Louisiane aux États-Unis. En 1999, elle est élue membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et le 16 juin 2005, à l'Académie française.

Depuis 2001, elle enseignait au département d'études françaises de l'université de New York.

samedi 10 octobre 2020

Musique - Te deum - Hector Berlioz

 Kazuki Yamada dirige l'Orchestre philharmonique, la Maîtrise et le Choeur de Radio France, le Choeur d'enfants de l'Orchestre de Paris, la Maîtrise de Notre-Dame de Paris et le Choeur de l'Armée française dans le Te Deum de Berlioz. Extrait du concert donné le 25 mai 2019 à la Philharmonie de Paris.


Hector Berlioz décida de composer le Te Deum pour le sacre de Napoléon III mais son œuvre ne fut pas retenue. C’est donc pour la cérémonie d’inauguration de l’Exposition universelle de 1855 que le Te Deum fut créé sous la direction du compositeur. Ce fut une création aux dimensions imposantes: neuf cents exécutants (dont cent soixante instrumentistes et six cents enfants), un orgue spécialement créé pour l’occasion, des solistes de renom…

 

L’œuvre emprunte plusieurs passages à sa Messe solennelle, écrite vingt-cinq ans plus tôt. Elle reprend également deux des partitions inachevées du compositeur : la symphonie Retour de l’armée d’Italie et la Fête musicale funèbre à la mémoire des hommes illustres de la France. Aux auto-emprunts s’ajoutent également des traces des voyages du compositeur : la Russie et ses magnifiques chœurs de la chapelle de Saint-Pétersbourg (entendus pendant la période où il composait le Te Deum), ainsi que Londres où il a été séduit par le concert d’une maîtrise d’enfants (ce qui l’a conduit à rajouter un chœur d’enfants à son œuvre). Le Te Deum est donc une œuvre quasi biographique.

Le Te Deum (« Nous te louons ») est à l’origine un hymne chrétien du Moyen Âge, chanté lors des cérémonies d’action de grâces. Si Berlioz reprend le texte liturgique d’origine, il aménage cependant l’ordre des versets.

Après une introduction jouant sur l’acoustique de l’église, l’œuvre débute sur deux hymnes de louanges à Dieu : celui du peuple (Te Deum laudamus) et celui des habitants célestes (Tibi omnes). Les deux pièces sont contrastées : si la première est fondée essentiellement sur un contrepoint, la seconde, scindée en trois parties autour d’un Sanctus en tutti, adopte une écriture plus variée. Les deux mouvements sont cependant unifiés par l’utilisation d’un même thème.

La prière d’appel à la miséricorde de dieu (Dignare), adopte un caractère contemplatif, grâce aux voix presque psalmodiées. L’aigu et le grave, comme le ciel et la terre, sont séparés : les basses martèlent en notes pédales les mots importants du texte tandis que les voix aiguës s’entrelacent en imitation.

Le diptyque qui suit est consacré au Christ : un hymne en son hommage (Christe, Rex gloriae) et une prière de supplication (Te ego quaesumus). L’hymne, très pompeux dans ses deux parties en tutti, reprend une idée mélodique rappelant un thème déjà entendu de la première louange du Te Deum. Les temps, bien marqués dans ces deux épisodes, contrastent avec la voix lisse des ténors dans la partie centrale. Ce passage transitoire annonce la douce quiétude de la prière qui suit, où alternent ténor solo et voix de femmes pianissimo, avant un choral final… a cappella (sans accompagnement instrumental).

Ce passage doux et épuré permet d’accentuer davantage le choc du Jugement dernier (Judex crederis). En effet, l’orgue, très fort subitement, apparaît dans cette conclusion dramatique avant les basses et les seize (!) cuivres. Le thème joué à l’orgue se transforme finalement en motif quasi-rythmique, répété fréquemment jusqu’au final à l’unisson.

jeudi 8 octobre 2020

Livre - Les Autonautes de la cosmoroute - Julio Cortazar

 


Un jour de mai 1982, Julio Cortázar et Carol Dunlop prennent l'autoroute du Sud en direction de Marseille. C'est le début d'une aventure et d'un jeu merveilleux, à la limite de la légalité, qui se déroulent pendant trente-deux jours sur l'A6. Les protagonistes sont l'écrivain, sa compagne et un vieux Combi Volkswagen, rebaptisé pour l'occasion Fafner, comme le dragon légendaire de Wagner. À l'instar des navigateurs anciens, nos deux explorateurs tiennent un journal de bord détaillé où ils décrivent non seulement tous les aléas du voyage mais également la flore et la faune étonnantes qu'ils trouvent sur l'autoroute, ainsi que les pièges et les menaces les plus abominables auxquels ils doivent faire face : sorcières, gendarmes, agents secrets, camions sinistres d'origine inconnue qui les doublent dangereusement et essaient de les écraser. Mais rien ne les arrêtera, pas même les règles strictes du jeu auquel ils jouent en secret. En fait, ils gagnent sur tous les tableaux, car les frontières entre rêve et réalité s'effacent graduellement au cours de ce voyage inattendu et poétique, qui devient au fil des pages une célébration sans fin de la vie. Jamais l'A6 n'a été un terrain aussi propice pour la littérature ni aussi fertile pour l'imagination : la tendresse, l'intelligence, l'amour et le rire se mélangent constamment dans les mille péripéties et mésaventures de ce livre joyeux, surprenant et unique.


Julio CORTÁZAR – Un siècle d'écrivains : 1914–1984 (DOCUMENTAIRE, 1998)

 

 

mardi 6 octobre 2020

Auteur - Lou Andreas-Salomé - 1861-1937


Lou Andreas-Salomé Allemande, (Né(e) à : Saint-Pétersbourg , le 02/12/1861 Mort(e) à : Göttingen , le 05/02/1937) née Louise von Salomé, était une femme de lettres allemande d'origine russe.

Son père Gustav Salomé (1804-1879) était issu d'une famille de huguenots originaire d'Avignon qui avait quitté la France après la Révolution française pour aller s'établir dans les pays baltes. A l'âge de six ans, il fut envoyé à Saint-Pétersbourg pour y recevoir une éducation strictement militaire. Après s'être distingué par sa vaillance au cours de l'insurrection polonaise de 1831, il fut élevé à la noblesse héréditaire par le tsar Nicolas 1er. En 1844, il épousa Louise Willm, née en 1823, qui lui donna six enfants : cinq garçons et, en 1861, une fille qu'ils prénommèrent Louise. Parlant et écrivant essentiellement en allemand, mais connaissant évidemment le russe et le français (langue de la haute société) et fréquentant l'école privée anglaise, elle n'en avait pas moins "le sentiment d'être russe".
À vingt et un ans, elle fait la rencontre de Friedrich Nietzsche, trente-huit ans, qui, durant l’année 1882, vit sa seule véritable histoire d’amour dans une escapade à trois avec Paul Rée, un philosophe juif qui demande Lou en mariage. C'est finalement Elisabeth Nietzsche, la sœur du philosophe, qui écarte la jeune Russe, ce que son frère ne lui pardonnera jamais. Nietzsche sombre alors dans une profonde dépression et écrit "Ainsi parlait Zarathoustra" (Also sprach Zarathustra, 1883-1885).
En 1886, elle rencontre l'iraniste Friedrich Carl Andreas (1846-1930). Il tombe amoureux d'elle, au point de menacer de se suicider si elle refuse de l'épouser. Elle consent au mariage à la condition qu'il ne soit jamais consommé sexuellement. Le mariage est célébré en 1887.
Femme libre avant son temps, en 1897, à trente-six ans, elle rencontre Rainer Maria Rilke, qui a quatorze ans de moins qu'elle. Leur relation amoureuse dure trois ans puis se transforme en une amitié. Toutefois, parmi l'ensemble de ses rencontres, celle avec Sigmund Freud, en 1911, durant les années de naissance de la psychanalyse, demeure la plus marquantes. Lou enrichit la théorie de ses propres analyses et commence à pratiquer la psychanalyse chez elle à Göttingen, où elle vit avec son mari depuis 1903.
Ses rencontres avec des figures de premier plan de la culture germanique de son temps ont fait ombrage à la connaissance de son œuvre autant méconnue que profondément originale. Y voisinent des romans, des essais, une autobiographie qu'elle a voulue posthume, Ma vie (1951).

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur

 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérienc...