Cette biographie est par ailleurs la première à examiner la légende, toujours vivante, du personnage. Archétype du tyran pour les hommes du Moyen Âge et de la Renaissance, des-pote de pacotille pour Alexandre Dumas, incarnation de l'absurdité de l'existence pour Albert Camus, transformé en anarchiste couronné par le cinéma, Caligula n'a en effet jamais cessé de nourrir les interrogations sur le rapport qu'entretient l'être humain au pouvoir, non plus que de susciter le scandale
«Dès qu'elle sentait son mari endormi..., la putain impériale
s'encapuchonnait et s'évanouissait dans la nuit... Camouflant ses
cheveux noirs sous une perruque blonde, elle gagnait un bordel moite aux
rideaux rapiécés où un box lui était affecté, elle s'y exhibait nue...
Elle faisait goûter ses caresses à qui entrait, se faisait payer sa
passe, renversée, ouverte, une foule la besognait et y déchargeait, et
quand le bordelier libérait enfin ses filles, elle s'en allait
tristement, n'ayant pu qu'être la dernière à fermer boutique, brûlante
encore de la tension de sa vulve raide...» Ainsi le poète latin Juvénal
brosse-t-il dans sa sixième satire le portrait de Messaline (v 20 apr.
J-C- 48 apr J-C), l'épouse dépravée de l'empereur Claude, qui fut
accusée d'avoir secrètement divorcé de son époux pour convoler en
secondes noces avec son amant et finit tragiquement poignardée. Pour la
postérité, elle incarnera désormais, comme Julie, Agrippine, ou plus
tard Théodora, la figure par excellence de la concupiscence sans
limites, du désir féminin incontrôlé et incontrôlable, et ne cessera de
hanter l'imaginaire occidental à partir de la fin du Moyen Age.
Romanciers, dramaturges, peintres, cinéastes et psychiatres, qui en
feront l'archétype de la nymphomane et l'érigeront au rang d'icône de
l'ère décadente, exploiteront à l'envi sa légende noire. Mais quelle
femme se cache vraiment derrière ces stéréotypes ? Dans cette première
biographie française consacrée à cette figure hautement symbolique,
Jean-Noël Castorio explore avec talent les multiples facettes d'un mythe
qui, de Boccace à Alfred Jarry, en passant par Rodin ou Federico
Fellini, a toujours fasciné.
Un jour dans l'Histoire - Messaline, la putain impériale
Jean-Noël Castorio, maître de conférences en histoire ancienne à
l’Université du Havre. Spécialiste d’histoire romaine. Il est l'auteur
d'une biographie de l'impératrice Messaline, intitulée "Messaline, la
putain impériale" publiée chez Payot 2015.
Nous sommes au premier siècle de notre ère. Le poète latin Juvénal, dans
sa sixième satire, écrit : « Dès qu’elle sentait son mari endormi…, la
putain impériale s’encapuchonnait et s’évanouissait dans la nuit…
Camouflant ses cheveux noirs sous une perruque blonde, elle gagnait un
bordel moite aux rideaux rapiécés où un box lui était affecté, elle s’y
exhibait nue… Elle faisait goûter ses caresses à qui entrait, se faisait
payer la passe, renversée, ouverte, une foule la besognait et y
déchargeait, et quand le bordelier libérait enfin ses filles, elle s’en
allait tristement, n’ayant pu qu’être la dernière à fermer boutique,
brûlante encore de la tension de sa vulve raide… » Ainsi donc Juvénal
brosse le portrait de Messaline.
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