samedi 10 octobre 2020

Musique - Te deum - Hector Berlioz

 Kazuki Yamada dirige l'Orchestre philharmonique, la Maîtrise et le Choeur de Radio France, le Choeur d'enfants de l'Orchestre de Paris, la Maîtrise de Notre-Dame de Paris et le Choeur de l'Armée française dans le Te Deum de Berlioz. Extrait du concert donné le 25 mai 2019 à la Philharmonie de Paris.


Hector Berlioz décida de composer le Te Deum pour le sacre de Napoléon III mais son œuvre ne fut pas retenue. C’est donc pour la cérémonie d’inauguration de l’Exposition universelle de 1855 que le Te Deum fut créé sous la direction du compositeur. Ce fut une création aux dimensions imposantes: neuf cents exécutants (dont cent soixante instrumentistes et six cents enfants), un orgue spécialement créé pour l’occasion, des solistes de renom…

 

L’œuvre emprunte plusieurs passages à sa Messe solennelle, écrite vingt-cinq ans plus tôt. Elle reprend également deux des partitions inachevées du compositeur : la symphonie Retour de l’armée d’Italie et la Fête musicale funèbre à la mémoire des hommes illustres de la France. Aux auto-emprunts s’ajoutent également des traces des voyages du compositeur : la Russie et ses magnifiques chœurs de la chapelle de Saint-Pétersbourg (entendus pendant la période où il composait le Te Deum), ainsi que Londres où il a été séduit par le concert d’une maîtrise d’enfants (ce qui l’a conduit à rajouter un chœur d’enfants à son œuvre). Le Te Deum est donc une œuvre quasi biographique.

Le Te Deum (« Nous te louons ») est à l’origine un hymne chrétien du Moyen Âge, chanté lors des cérémonies d’action de grâces. Si Berlioz reprend le texte liturgique d’origine, il aménage cependant l’ordre des versets.

Après une introduction jouant sur l’acoustique de l’église, l’œuvre débute sur deux hymnes de louanges à Dieu : celui du peuple (Te Deum laudamus) et celui des habitants célestes (Tibi omnes). Les deux pièces sont contrastées : si la première est fondée essentiellement sur un contrepoint, la seconde, scindée en trois parties autour d’un Sanctus en tutti, adopte une écriture plus variée. Les deux mouvements sont cependant unifiés par l’utilisation d’un même thème.

La prière d’appel à la miséricorde de dieu (Dignare), adopte un caractère contemplatif, grâce aux voix presque psalmodiées. L’aigu et le grave, comme le ciel et la terre, sont séparés : les basses martèlent en notes pédales les mots importants du texte tandis que les voix aiguës s’entrelacent en imitation.

Le diptyque qui suit est consacré au Christ : un hymne en son hommage (Christe, Rex gloriae) et une prière de supplication (Te ego quaesumus). L’hymne, très pompeux dans ses deux parties en tutti, reprend une idée mélodique rappelant un thème déjà entendu de la première louange du Te Deum. Les temps, bien marqués dans ces deux épisodes, contrastent avec la voix lisse des ténors dans la partie centrale. Ce passage transitoire annonce la douce quiétude de la prière qui suit, où alternent ténor solo et voix de femmes pianissimo, avant un choral final… a cappella (sans accompagnement instrumental).

Ce passage doux et épuré permet d’accentuer davantage le choc du Jugement dernier (Judex crederis). En effet, l’orgue, très fort subitement, apparaît dans cette conclusion dramatique avant les basses et les seize (!) cuivres. Le thème joué à l’orgue se transforme finalement en motif quasi-rythmique, répété fréquemment jusqu’au final à l’unisson.

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