jeudi 26 avril 2012

Photographe - Ralph Morse

 Ralph Morse (1917-2014) photographe américain, né à Manhattan, il grandit dans le Bronx, vivant avec sa mère et sa sœur dans un appartement avec peu de moyens. A quinze ans, il commence à travailler dans une pharmacie en livrant des commandes le jour et le soir jusqu'à 23h00 en préparant des sandwichs pour la restauration. Au lycée « DeWitt Clinton », il participe au journal de son école en tant que journaliste. 

Pour le Life, il réalise de nombreux reportages pendant la Seconde Guerre mondiale, il couvre la guerre du Pacifique, le raid de Doolittle sur Tokyo, le débarquement à Guadalcanal , suit le débarquement en Normandie, l’avancée du général George Patton à travers la France jusqu 'à la libération de Paris avec le général Charles De Gaulle.

Les tondues de Valognes (Ralph Morse) 


Les valeureux FFI à l'oeuvre, selon la légende de Ralph Morse pour l'une de ces photographies prises à Valognes et publiées pour le magazine américain Life !





« En ce temps-là, pour ne pas châtier
les coupables, on maltraitait des
filles. On allait même jusqu’à les
tondre. »

Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés
Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête
Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté
Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.

                     Paul Éluard - Comprenne qui voudra dans son recueil Le rendez-vous allemand (1944)
















"Réaction de colère. Je revois, devant la boutique d'un coiffeur de la rue de Grenelle, une magnifique chevelure féminine gisant sur le pavé. Je revois des idiotes lamentables tremblant de peur sous les rires de la foule. Elles n'avaient pas vendu la France, et elles n'avaient souvent rien vendu du tout. Elles ne firent, en tous cas, de morale à personne. Tandis que les bandits à face d'apôtre, les Pétain, Laval, Darnand, Déat, Doriot, Luchaire, etc. sont partis. Certains même, connaissant leur puissance, restent tranquillement chez eux, dans l'espoir de recommencer demain".
Paul Éluard - Commentaire qui accompagnait le poème Comprenne qui voudra lors de sa parution dans les Lettres Françaises (2 décembre 1944)

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