Ralph Morse (1917-2014)
photographe américain, né à Manhattan, il grandit dans le Bronx,
vivant avec sa mère et sa sœur dans un appartement avec peu de
moyens. A quinze ans, il commence à travailler dans une pharmacie en
livrant des commandes le jour et le soir jusqu'à 23h00 en préparant
des sandwichs pour la restauration. Au lycée « DeWitt
Clinton », il participe au journal de son école en tant que
journaliste.
Pour
le Life, il réalise de nombreux reportages pendant la Seconde
Guerre mondiale, il couvre la guerre du Pacifique, le raid de
Doolittle sur Tokyo, le débarquement à Guadalcanal , suit le
débarquement en Normandie, l’avancée du général George Patton à
travers la France jusqu 'à la libération de Paris avec le
général Charles De Gaulle.
Les tondues de Valognes (Ralph Morse)
Les valeureux FFI à l'oeuvre, selon la légende de Ralph Morse pour l'une
de ces photographies prises à Valognes et publiées pour le magazine
américain Life !
« En ce temps-là, pour ne pas châtier
les coupables, on maltraitait des
filles. On allait même jusqu’à les
tondre. »
Comprenne
qui voudra
Moi mon
remords ce fut
La
malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime
raisonnable
À la robe
déchirée
Au regard
d’enfant perdue
Découronnée
défigurée
Celle qui
ressemble aux morts
Qui sont
morts pour être aimés
Une fille
faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir
crachat des ténèbres
Une fille
galante
Comme une
aurore de premier mai
La plus
aimable bête
Souillée et
qui n’a pas compris
Qu’elle est
souillée
Une bête
prise au piège
Des
amateurs de beauté
Et ma mère
la femme
Voudrait
bien dorloter
Cette image
idéale
De son
malheur sur terre.
Paul Éluard - Comprenne qui voudra dans son recueil Le rendez-vous allemand (1944)
"Réaction
de colère. Je revois, devant la boutique d'un coiffeur de la rue de
Grenelle, une magnifique chevelure féminine gisant sur le pavé. Je
revois des idiotes lamentables tremblant de peur sous les rires de la
foule. Elles n'avaient pas vendu la France, et elles n'avaient souvent
rien vendu du tout. Elles ne firent, en tous cas, de morale à personne.
Tandis que les bandits à face d'apôtre, les Pétain, Laval, Darnand,
Déat, Doriot, Luchaire, etc. sont partis. Certains même, connaissant
leur puissance, restent tranquillement chez eux, dans l'espoir de
recommencer demain".
Paul Éluard - Commentaire qui accompagnait le poème Comprenne qui voudra lors de sa parution dans les Lettres Françaises (2 décembre 1944)
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