Ouvrage irrévérencieux et d'un humour inattendu chez le père du protestantisme français et pour le 500e anniversaire de sa naissance en 2009, ce traité des reliques, publié en 1543, recense les reliques de saints dont, à son époque, le monde chrétien s'enorgueillissait. Il ironise sur les innombrables croix et couronnes d'épines, les corps de saints en double ou triple exemplaire, les vêtements et autres objets intacts depuis 1500 ans, tous objets de jalousie et de pèlerinage.
Pour Calvin, il s'agit par là de se débarrasser du culte des idoles pour s'attacher à dieu seul. Ce texte, s'il fait appel à la raison pour repousser l'idolâtrie, est aussi un texte de combat, un pamphlet théologique au service de la foi seule. Il témoigne enfin d'une maturité de la langue française qui le place entre Rabelais et Montaigne, autres grandes figures de la renaissance.
Jean Calvin
Il voyait la vraie sagesse dans une double connaissance : celle de Dieu, celle de soi. Réformateur, théologien, prédicateur, pédagogue, Jean Calvin (1509-1564) participe à la mise en place de structures religieuses, sociales, politiques ou économiques appelées à se développer pendant des siècles. Depuis Genève, son rayonnement s’étend sur l’Europe tout entière. Inventeur d’un art d’écrire qui est une sorte de « rhétorique de la simplicité », il est considéré comme l’un des créateurs de la langue française classique. Derrière la légende – souvent noire –, se cache un individu complexe et un immense écrivain.
Jean Calvin 1509-1564, dit Calvin, est l'un des principaux théologiens français du protestantisme - ou encore, de la « Réforme ».
Après des études de droit, Calvin rompit avec l'église catholique romaine vers 1530. Du fait des persécutions contre les protestants en France, Calvin se réfugia à Bâle en Suisse où il publia la première édition de son œuvre maîtresse, l'Institution de la religion chrétienne en 1536. La même année, il fut recruté par Guillaume Farel pour aider à la réforme de l'église à Genève. Le conseil municipal résista à l'application des idées de Calvin et de Farel et les deux hommes furent expulsés. À l'invitation de Martin Bucer, Calvin se rendit à Strasbourg où il devint pasteur d'une église de réfugiés français. Il continua de soutenir le mouvement réformateur à Genève et fut finalement invité à revenir dans la ville.
Après son retour, Calvin introduisit une nouvelle liturgie et des idées politiques novatrices malgré l'opposition de plusieurs puissantes familles de la ville qui tentèrent de s'opposer à son autorité en particulier via le procès de Michel Servet. L'arrivée de réfugiés favorables à Calvin et de nouvelles élections permirent néanmoins d'évincer ses opposants du conseil municipal. Calvin passa les dernières années de sa vie à promouvoir la Réforme à Genève et dans toute l'Europe.
Calvin était un polémiste et un écrivain apologétique infatigable qui provoqua de nombreuses controverses. Il échangea également des lettres cordiales et favorables avec de nombreux réformés comme Philipp Melanchthon et Heinrich Bullinger. En plus de l'Institution, il rédigea des essais sur la plupart des livres de la Bible de même que des traités de théologie et des confessions de foi. Il réalisait régulièrement des sermons dans tout Genève. Calvin fut influencé par la tradition augustinienne qui le poussa à disserter sur les concepts de prédestination et de la souveraineté absolue de Dieu dans la rédemption et dans la damnation. Les écrits et les prêches de Calvin ont fourni la base de la branche de la théologie qui porte son nom. Les églises réformées et presbytériennes ont depuis propagé la pensée de Calvin dans le monde entier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire