vendredi 4 février 2022

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur


 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérience de l'imposture, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent donc plus ou moins systématiquement le mérite lié à leur travail et attribuent le succès de leurs entreprises à des éléments qui leur sont extérieurs (la chance, leurs relations, des circonstances particulières). Elles se perçoivent souvent comme des dupeurs-nés qui abusent leurs collègues, leurs amis, leurs supérieurs et s'attendent à être démasquées d'un jour à l'autre.

Livre - Un barrage contre l'Atlantique - Frédéric Beigbeder

 


Au hasard d’une galerie de Saint-Jean-de-Luz, Frédéric Beigbeder aperçoit un tableau représentant une cabane, dans une vitrine. Au premier plan, un fauteuil couvert d’un coussin à rayures, devant un bureau d’écrivain avec encrier et carnets, sur une plage curieusement exotique. Cette toile le fait rêver, il l’achète et soudain, il se souvient : la scène représente la pointe du bassin d’Arcachon, le cap Ferret, où vit son ami Benoît Bartherotte. Sans doute fatigué, Frédéric prend cette peinture pour une invitation au voyage. Il va écrire dans cette cabane, sur ce bureau.


Face à l’Atlantique qui à chaque instant gagne du terrain, il voit remonter le temps. Par vagues, les phrases envahissent d’abord l’espace mental et la page, réflexions sur l’écriture, la solitude, la quête inlassable d’un élan artistique aussi fugace que le désir, un shoot, un paysage maritime. Puis des éclats du passé reviennent, s’imposent, tels « un mur pour se protéger du présent ».

A la suite de "Un roman français", l’histoire se reconstitue, empreinte d’un puissant charme nostalgique : l’enfance entre deux parents divorcés, la permissivité des années 70, l’adolescence, la fête et les flirts, la rencontre avec Laura Smet, en 2004… Temps révolu. La fête est finie. Pour faire échec à la solitude, reste l’amour. Celui des siens, celui que Bartherotte porte à son cap Ferret. Et Beigbeder, ex dandy parisien devenu l’ermite de Guétary , converti à cette passion pour un lieu, raconte comment Bartherotte, « Hemingway en calbute », s’est lancé dans une bataille folle contre l’inéluctable montée des eaux, déversant envers et contre tous des millions de tonnes de gravats dans la mer. Survivaliste avant la lettre, fou magnifique construisant une digue contre le réchauffement climatique, il réinvente l’utopie et termine le roman en une peinture sublime et impossible, noyée d’eau et de soleil. La foi en la beauté, seule capable de sauver l’humanité.


Une expérience de lecture, unique et bouleversante, aiguisée, impitoyable, poétique, et un chemin du personnel à l’universel.

Livre - Immigration - Patrick Stefanini

 


L'immigration électrise périodiquement notre débat public. Mais son irruption sur la scène politique et médiatique se fait le plus souvent à partir de données anciennes, incomplètes ou habilement maquillées. Une méconnaissance de la réalité, entretenue par l'extrémisme d'un côté, par le politiquement correct de l'autre.

Ce livre dresse le tableau de l'immigration en France depuis vingt ans. Il permet d'en finir avec le déni soigneusement orchestré par quelques démographes ayant pignon sur rue, lesquels tentent d'occulter la réalité de la vague migratoire massive qui affecte notre pays.

Préfet de région et Conseiller d'État, Patrick Stefanini a consacré à ce problème une grande partie de sa vie professionnelle, dans les divers postes de responsabilité qu'il a occupés auprès de Robert Pandraud, Alain Juppé, Dominique de Villepin et enfin Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux. Il a retiré de cette expérience concrète des convictions fortes qu'il exprime ici sans détour. Il décrit l'impuissance de nos gouvernements à maîtriser l'immigration alors même que la France, affaiblie économiquement, a vu ses capacités d'accueil se restreindre et a laissé s'abîmer son modèle social. Il constate l'échec de nos efforts d'intégration en raison du chômage de masse, mais aussi du repli identitaire et de la poussée du fondamentalisme islamique chez les nouveaux immigrants.

Il formule aussi des propositions précises, à rebours des mots d'ordre simplistes des uns et de l'aveuglement des autres : contrôle des frontières extérieures de l'Europe, dépôt des demandes d'asile hors du territoire français, révision radicale de notre politique d'aide au développement, et enfin refonte des règles d'acquisition de la nationalité française.

C'est désormais la cohésion de notre société qui est en jeu. Pour reprendre le contrôle de l'immigration, Patrick Stefanini appelle à faire les choix devant lesquels la France recule depuis vingt ans.

jeudi 3 février 2022

Livre - Journal d'un paria - Ivan Rioufol


 Ivan Rioufol tient son bloc-notes dans les pages du Figaro depuis 2002. Mais c’est sans doute la première fois que toutes ses chroniques ont une telle continuité thématique, retraçant semaine après semaine pendant deux ans, les errances et l’amateurisme de nos dirigeants face à la pandémie.

Et quel spectacle rétrospectif ! Quel effarement quand on relit les déclarations pleines d’assurance du président et de ses ministres : « On ne fermera pas les frontières, ça n’aurait pas de sens » disait Olivier Véran,


« Tout le monde ne portera pas de masques en France » enchainait la mémorable Sibeth Ndiaye, à quoi répondait la fermeté du président « le passe sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français ».

Ces chroniques du gouvernement par la peur sont précieuses. Elles montrent que dans un pays où grandit l’intolérance, un esprit libre devient vite un paria. Elles sont aussi le verbatim de l’effondrement progressif des libertés et la mémoire de ce que nous avons subi, depuis l’interdiction faite aux familles d’accompagner leurs proches mourants jusqu’à l’interdiction pour les médecins de traiter la maladie.

Ces textes permettent de réaliser à quel point nous sommes passés d’une peur légitime dans les premiers mois à une peur pilotée, utilisée pour transformer la politique en hygiénisme d’État et dissimuler ainsi les vrais enjeux qui menacent le pays, inégalités, islamisme, désindustrialisation, face auxquels Emmanuel Macron sera resté totalement impuissant.

Livre - La nef des fous - Michel Onfray

 Un journal du Bas-Empire de notre civilisation qui s'effondre.

Sous la forme d'une éphéméride, et ce sur presque tous les jours de cette année 2020, je consigne chaque délire dont notre temps est capable.

Dans ce journal se croisent une petite fille de huit ans qui veut changer de sexe depuis l'âge de quatre ans ; des égorgeurs présentés comme de pauvres victimes d'elles-mêmes ; une jeune fille qui ne va plus à l'école et prophétise la catastrophe climatologique dont le clergé de son pays nous dit qu'elle est le Christ ; des femmes qui vendent des enfants pendant que d'autres les achètent ; l'Église catholique qui court après les modes du politiquement correct ; le journal Libération qui se dit progressiste en célébrant la coprophagie et la zoophilie ; des végans qui militent contre les chiens d'aveugles ; une anthropologue qui trouve qu'il y a trop de dinosaures mâles et pas assez de femelles dans les musées ; des pédophiles qui achètent des viols d'enfants en direct sur le Net ; un Tour de France qui commence au Danemark et un Paris-Dakar ayant lieu en Amérique du Sud ; un parfum élaboré par une femme à partir des odeurs de son sexe ; un chef de l'État qui, entre autres sorties, se félicite que ses ministres soient des amateurs ; Le Monde qui estime courageuse une mise en scène théâtrale qui présente Lucien de Rubempré en femme ; le pape et Tariq Ramadan pour qui le coronavirus est une punition divine – et autres joyeusetés du même genre... Entre rire voltairien et rire jaune, cette Nef des fous est un genre de journal du Bas-Empire de notre civilisation qui s'effondre.

Livre - La nef des fous, tome 2 - Michel Onfray

 


Les civilisations naissent, croissent, vivent, connaissent un temps de puissance, décroissent, chutent, tombent et disparaissent avant d'être remplacées par d'autres. Les plus lucides le savent, les plus intellectuellement encrassés le nient.

Notre civilisation judéo-chrétienne est en phase terminale. Il est politiquement sot et niais, sinon dangereux, de prétendre redonner de la santé et de la vitalité à un centenaire subclaquant. N'importe quel médecin promettant de remettre sur pied un vieillard cacochyme passerait illico pour un charlatan. Mais pour une civilisation, les vendeurs d'illusion font toujours florès.

Ce deuxième volume de La Nef des fous est le journal voltairien, au jour le jour, de cet inévitable naufrage. On y trouve tous les délires de notre fin de millénaire wokiste désireux de faire du passé table rase...

Film - 4.6/5 - Adieu Paris - 2021



 

« Adieu Paris » : Edouard Baer réunit huit vieilles gloires du cinéma à La Closerie des Lilas

Le réalisateur aux penchants dadaïstes livre un film désinvolte où s’enchaînent coups de colère ineptes et bons mots laborieux.






Animateur, acteur, auteur, réalisateur, Edouard Baer cultive sous ces diverses casquettes une persona que le public a volontiers adoptée : celle d’un dandy désinvolte, élégant et drôle qui regarde son époque avec la distance nécessaire pour ne surtout pas la prendre trop au sérieux. L’exercice est appréciable et agréable, mais s’expose inévitablement à une certaine usure, que Baer pallie, précisément, par la polyvalence et la finesse de son talent. Flirtant avec la pataphysique et l’absurde, affectionnant l’éloge du dérisoire et la mise en abîme du milieu bohémo-artistique, affichant des castings somptueux soumis au régime d’une improvisation réelle ou fictive, son œuvre de réalisateur est quant à elle insolite et parcimonieuse (quatre longs-métrages en vingt ans depuis La Bostella en 1999).


Adieu Paris irait-il trop loin dans la tendance déconstructiviste floue d’Edouard Baer ? On est en droit de se poser la question tant il semble difficile d’en rapporter le propos et d’en saisir l’esprit. La meilleure manière de décrire le film consisterait à le poser au plus près de son dispositif : Adieu Paris est un huis clos qui réunit huit vieilles gloires à La Closerie des Lilas, à l’occasion de la délibération d’un jury mondain qui remet un prix à une personne qui n’a rien fait de l’année. Pour rehausser le côté dadaïste de l’affaire, ce sont rien moins que Benoît Poelvoorde, François Damiens, Pierre Arditi, Daniel Prevost, Bernard Le Coq, Jean-François Stévenin, Jackie Berroyer et Bernard Murat qui s’y collent.



De quoi il s’ensuit à peu près rien, sinon le plaisir de voir des acteurs qu’on aime ainsi réunis. Pour le reste : des coups de colères ineptes et métronomiques, des bons mots laborieux, des perfidies et fâcheries de circonstance, de la bonne humeur faisandée, des acteurs qui ne savent pas quelle contenance adopter, un auteur qui ne semble lui-même pas avoir résolu de quel côté – entre la caricature un peu navrante et la tendresse réelle – son intrigue pencherait. L’impression, en un mot, que c’est quand même le travail qui a ici, tout bêtement, manqué.

Téléfilm - 4.6/5 - Le prix de la trahison 2020 avec Mimie Mathy


 Le Prix de la trahison ou Meurtres à Angoulême est un téléfilm policier français réalisé par François Guérin en 2020 sur un scénario de Laurent Mondy. Après Le Prix de la vérité (2017) et Le Prix de la loyauté (2019), c'est le troisième volet des enquêtes du capitaine Marie Jourdan, jouée par Mimie Mathy. Il fait partie de la collection Meurtres à.





Marie Jourdan a invité Paul Danceny pour fêter son 35e anniversaire de mariage à Angoulême, où elle habite. La fête est brutalement interrompue par des policiers qui arrivent pour arrêter Alex, le fils de Marie et Pierre ; il est père d’une petite fille et marié. Les policiers pensent que c’est Paul l’assassin de la journaliste locale, qui est aussi son amante. Elle va aussi découvrir que son mari a emprunté de l’argent sale à un malfaiteur pour payer son restaurant. Pour Marie et Paul, leur enquête ne sera pas du tout reposante, car ils vont découvrir plein de choses difficiles à digérer. La famille ne va pas survivre entièrement à ces épreuves.


Mimie Mathy : capitaine Marie Jourdan

Mathieu Delarive : commandant Paul Danceny

Patrick Raynal : Pierre Jourdan, époux de Marie

Livre - Le ministère des bras cassés - Marc Payet

 


Face à la crise du Covid, l'organisation du ministère de la Santé s'est révélée inefficace. Les ordres et les contre-ordres, les fausses prévisions, les ratés en tout genre se sont succédés.

Ce livre remonte dans le temps pour nous permettre de mieux comprendre les raisons du désastre. De nombreux témoignages, recueillis auprès de personnels en poste dans l'administration, mais aussi d'élus et de médecins, permettent de mettre en évidence les limites de la bureaucratie sanitaire à la française, et de répondre aux questions légitimes que tout le monde se pose :

Qui était le « vrai » ministre de la Santé pendant cette crise ? Le professeur Salomon, désormais connu de la France entière, a-t-il truqué une enquête officielle ? Le Président a-t-il été manipulé par un groupe d'infectiologues ? Pourquoi le ministère de la Santé a-t-il refusé d'écouter les élus locaux ? Existe-t-il réellement un « État profond » de grands médecins et de gestionnaires qui n'en font qu'à leur tête ? etc.

Une enquête passionnante. Un constat accablant, mais formulé dans un style nuancé.

mercredi 2 février 2022

Livre - Qu'est-ce que la littérature russe ? - Serge Rolet

 


Conçue pour des lecteurs de culture française, dans une perspective comparative, cet essai introductif place quelques repères sur le terrain faussement proche ("Dostoïevski et Tolstoï"), mais en réalité mal connu de la littérature russe. Ces repères, qui restent le plus souvent implicites dans les ouvrages disponibles, sont abordés ici dans une démarche progressive, à partir des stéréotypes les plus courants (la francophonie du "prince russe", "l'âme russe"), pour aboutir aux questions les plus pertinentes, comme celle de la relation singulière de la littérature russe avec "la vérité", qui lui donne une coloration prophétique, exotique. Les spécificités de la littérature russe, ses différences avec la littérature française, sont présentées de la manière la plus accessible possible, à l'aide de quelques outils parmi les plus largement utilisés dans les études littéraires, comme la théorie du "champ littéraire" de Bourdieu, ou la réflexion de Foucault sur la "fonction-auteur".

Humour - Un Z qui veut dire ????

 


Film - Serie - Candice Renoir S9 E10 : Mieux vaut faire envie que pitié


 Sur la scène du cabaret Fa-Si-La-Si-Do, une artiste burlesque assez ronde livre une performance à la fois drôle et sexy qui lui vaut des applaudissements enthousiastes de Candice et Nathalie. Le lendemain matin, quand Candice apprend qu'un corps sans vie a été retrouvé au Fa-Si-La-Si-Do, elle est prise d'un mauvais pressentiment, qui se confirme lorsqu'elle arrive sur place : c'est Amélie qui gît sur le sol. Au même moment, une alerte à la bombe agite l'hôtel de police. L'engin est retrouvé sous les escaliers, bloquant ainsi la moitié des effectifs à l'étage. L'activité de la BSU est suspendue, et tout le monde retient son souffle jusqu'à l'intervention des démineurs. Candice découvre qu'elle n'a pas tourné la page sur sa relation avec Antoine.

Film - Serie - Candice Renoir S9 E9 : Qui vit dans la haine ne connaît pas le repos

 


avec : Cécile Bois, Raphaël Lenglet, Ali Marhyar, Yeelem Jappain, Olivier Cabassut, Marie Vincent, Christophe Ntakabanyura, Clara Antoons


Sur la scène du cabaret Fa-Si-La-Si-Do, une artiste burlesque assez ronde livre une performance à la fois drôle et sexy qui lui vaut des applaudissements enthousiastes de Candice et Nathalie. Le lendemain matin, quand Candice apprend qu'un corps sans vie a été retrouvé au Fa-Si-La-Si-Do, elle est prise d'un mauvais pressentiment, qui se confirme lorsqu'elle arrive sur place : c'est Amélie qui gît sur le sol. Au même moment, une alerte à la bombe agite l'hôtel de police. L'engin est retrouvé sous les escaliers, bloquant ainsi la moitié des effectifs à l'étage. L'activité de la BSU est suspendue, et tout le monde retient son souffle jusqu'à l'intervention des démineurs. Candice découvre qu'elle n'a pas tourné la page sur sa relation avec Antoine.

Humour - La droite cassoulet ......

 "Après la gauche-caviar, on a la droite cassoulet. 

Une petite saucisse, et plein de fayots autour".



Livre - Pour ne pas céder: Textes et pensées - Razika Adnani


 Pour ne pas céder, textes et pensées est un recueil de textes de Razika Adnani. Il rassemble le fruit de ses réflexions et travaux de recherche sur l’islam, son sujet principal, traite de questions de philosophie essentielles ainsi que de sujets de société… la promesse d’heures de réflexion et de consciences agitées !

La religion musulmane, Razika Adnani en analyse les défis pour les sociétés actuelles, avec la distance qu’exige la philosophie : argumentation et rationalité s’unissent pour étudier, comprendre, expliquer les débats et la crise qui agitent l’islam. Le tout est présenté avec une clarté qui permet au lecteur de saisir sans peine la complexité de sujets brûlants comme le voile, la raison, la liberté, la laïcité ou le terrorisme. Spécialiste des textes religieux et de l’histoire de la pensée musulmane, elle oriente son regard vers l’avenir en quête d’un destin commun pour l’Humanité et davantage de maturité.

Avec le même caractère, la même exigence, elle aborde les questions de l’identité, de la relation à l’autre et de la violence. Là encore, pensée et savoir se conjuguent pour combattre le risque de « moralisation de la violence », concept qu’elle élabore. Femme de convictions, elle ignore les modes et ne craint pas d’aller à contrecourant d’idées reçues. Positive, elle nous donne des clefs pour relever les défis d’un monde en ébullition.

Livre - La France de face - Anne Nivat

 


Depuis son livre-enquête Dans quelle France on vit, Anne Nivat a continué de parcourir la France, rencontrer et écouter des centaines de personnes issues de générations, de parcours et de milieux différents. Des gens simples et remarquables.

A Denain, Givors, Alès, dans la vallée du Diois, à Saint-Maixent-l’Ecole, Fégréac, Andernos-les-Bains ou Châlons-en-Champagne, elle a observé La France de face. Ni de haut, ni d’en bas.

Elle a vécu des scènes intimes, surprenantes, drôles, inquiétantes, obtenu des témoignages inattendus, émouvants, parfois dérangeants. Tous illustrent l’état de notre pays traversé par la défiance et les colères, mais aussi parcouru d’élans d’humanité.

Au gré des pages se dessine une France à mille lieues de celle que nous croyons connaître, où les préoccupations quotidiennes des Français sont très éloignées des sujets de la vie politique nationale.

Dans ce « road-movie » palpitant et empathique, Anne Nivat nous invite à plonger en nous-mêmes, sans hystérie, préjugé ou concession. Elle rappelle à quel point la démocratie se mérite. L’observer, y compris quand elle semble dysfonctionner, c’est aussi la choyer.

mardi 1 février 2022

Vocabulaire - Mouvement raëlien

 


Le mouvement raëlien (initialement appelé MADECH, mouvement pour l'accueil des Elohim créateurs de l'humanité) est un mouvement sectaire fondé par le Français Claude Vorilhon, dit Raël, en 1974. La doctrine du mouvement se fonde sur un prétendu contact entre ce dernier et des extraterrestres techniquement avancés, auxquels Vorilhon donne le nom d’« Elohims ». Selon la secte, ils auraient créé la vie sur Terre ainsi que les grandes religions. Le mouvement est identifié comme secte en France depuis 1995. Il apparaît que son dirigeant historique s’arroge les exclusivités sexuelles de femmes membres de la communauté sélectionnées sur la base de leur beauté et que les membres versent une part substantielle de leurs revenus à la secte, via des comptes en Suisse et au Liechtenstein. Le mouvement a gagné en notoriété en prétendant avoir réalisé des clonages humains, ce qui a permis à ses dirigeants de s’enrichir aux dépens de plusieurs personnes, par le truchement de sociétés extraterritoriales.


A côté de la croyance aux extra-terrestres, les dirigeants ont en effet mis en avant le clonage et le transfert de la conscience comme moyen d'accéder à l'immortalité. Le mouvement promeut également la « géniocratie » et prône une certaine forme de libération sexuelle ainsi qu'une pratique qu'il appelle « méditation sensuelle ».

Humour - Poupée sans visage


 

Livre - Le temps des tribus - Michel Maffesoli

 


Irrésistiblement les sociétés modernes se transforment. Émiettement du corps social, épuisement des institutions, effondrement des idéologies, transmutation des valeurs : derrière la société de masse, qui a longtemps défini l'une des formes de la modernité, se profilent désormais les nouvelles figures d'une socialité exubérante et polymorphe dont Michel Maffesoli livre ici les premiers contours.

Le Temps des tribus est ainsi le diagnostic raisonné des sociétés d'aujourd'hui, une exploration méthodique de leurs métamorphoses. Quand le sentiment et l'émotion se substituent aux idéaux de la Raison, et qu'à la logique de l'identité succède la logique de l'affect. Nous sommes entrés dans l'ère des "tribus", des réseaux, des petits groupes, et vivons à l'heure des rassemblements éphémères et effervescents... Un livre qui trace les voies d'une authentique sociologie du présent.



Conférence Michel Maffesoli, sociologue

« Vivre sans progrès : du progressisme à la progressivité »

Le « mythe du progrès » était la caractéristique essentielle de la modernité. Le paradis céleste devenant un possible paradis terrestre, l’on pouvait, grâce à l’avancée de la science et au développement technologique, accéder à une société parfaite où les maladies, les dysfonctionnements, voire la mort, pourraient être dépassés. Comme cela arrive, régulièrement, dans l’inéluctable cours des histoires humaines, cette époque est en train de s’achever. Après avoir désenchanté le monde, la technologie s’emploie à le réenchanter . Et ce en redonnant sens aux valeurs traditionnelles, au localisme et à une « écosophie », toutes choses mettant l’accent sur ce que l’École de Palo Alto nomme « proxémie », autre manière de rappeler le retour de la philosophie « progressive », celle de l’enracinement dynamique.

Livre - Gouverner au nom d'Allah. Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe - Boualem Sansal

 


Boualem Sansal propose un panorama synthétique de l'islam contemporain et de ses rapports avec les pouvoirs politiques.

L'ouvrage est didactique, sans être pour autant neutre : l'auteur n'y abandonne pas ses prises de position humanistes, intransigeantes, qui l'ont amené à dénoncer en Algérie à la fois le pouvoir militaire et le totalitarisme islamiste.

Il explique en détail l'histoire de la religion musulmane, ses mouvances multiples, ses tensions et ses contradictions. Après avoir brossé un tableau d'ensemble des courants musulmans, Sansal s'interroge sur les acteurs de la propagation de l'islamisme : les États prosélytes, les élites opportunistes, les intellectuels silencieux, les universités, les médias, la rue arabe?

Il questionne aussi l'échec de l'intégration dans les pays d'accueil des émigrés. Plus largement, sa réflexion interroge l'identité du monde arabe : alors que les Arabes ne représentent qu'une minorité des musulmans (la grande majorité est en Asie), ils revendiquent à la fois l'origine et la propriété de l'islam.

Or le 'monde arabe' est une fiction : tous les pays colonisés par les Arabes étaient à l'origine habités par d'autres peuples qui existent toujours (à commencer par les Berbères en Algérie), mais chacun fait comme si le monde arabe était une entité cohérente, éternelle.

L'islamisme arabe tend à s'imposer, mal évalué par les pouvoirs occidentaux qui lui opposent des réponses inappropriées, tandis que les femmes et les jeunes, ses principales victimes, sont de plus en plus à sa merci. Le texte s'apparente moins à un pamphlet qu'à une synthèse engagée, précise, documentée.

Des annexes proposent des compléments intéressants : synthèse sur les différents courants de l'islam, répartition des musulmans dans le monde, monographie du monde arabe, extraits des Prolégomènes d'Ibn Kaldoun consacrés aux Arabes.

Film - 3.9/5 - Wild wild west - 1999 inspiré de la série télévisée Les Mystères de l'Ouest

 


Wild Wild West, ou Les Mystères de l'Ouest au Québec, est un film américain réalisé par Barry Sonnenfeld et sorti en 1999.


Le film est librement inspiré de la série télévisée Les Mystères de l'Ouest, diffusée de 1965 à 1969. Le film reçoit des critiques très négatives et est une déception au box-office en raison de budget imposant.







Le film débute avec un homme éffrayé qui court dans un champ de maïs avant d'avoir la tête coupé par une grande scie circulaire et qu'un officier confédéré ne récupère l'outil tranchant.





En 1869, quatre ans après la fin de la guerre civile, le capitaine de l'armée américaine James T. Jim West et le marshal américain Artemus Gordon traquent l'ex-général confédéré  Bloodbath McGrath, responsable d'un massacre à New Liberty où les parents de West ont été tués. Sans se connaitre encore, ils trouvent le général mais l'opération tourne au désastre pour les deux agents. A la maison blanche, le président Ulysses S. Grant les informe de la disparition des principaux scientifiques du pays et d'un complot ourdie par McGrath. Il leur confie la tâche de retrouver les scientifiques et de découvrir ce qui se passe.


Film - 3.5/5 - Les particules élémentaires 2006


Les Particules élémentaires (titre original : Elementarteilchen) est un film allemand réalisé par Oskar Roehler, sorti en 2006.


Il a été récompensé d'un Ours d'argent du meilleur acteur en 2006.



Le film est une adaptation libre du roman de Michel Houellebecq Les Particules élémentaires publié en 1998.

Michael et Bruno, demi-frères, ont des comportements diamétralement opposés. Ils se trouvent chacun devant la femme de leur vie, mais ces deux femmes tombent malades : vont-ils poursuivre la relation ou retourner à leur vie de solitaires ?...


 


Les romans de Michel Houellebecq sont-ils adaptables à l’écran ? Cette question existentielle, vous vous la posez autant que nous, puisque vous avez cliqué pour lire cet article. Avec cet adage qui vous trotte en tête, assénant que les bons romans font rarement des chefs-d’œuvre de cinéma. Comme ces livres de Balzac qui ont donné des téléfilms ronflants sur le service public, et contribuent surtout à ajouter une couche de poussière sur l’image des classiques de la littérature pourtant géniaux.


UN PRÉCÉDENT AU CINÉMA


Pour Houellebecq, il faut dire que l’expérience a déjà eu lieu. Il a d’abord lui-même réalisé « La possibilité d’une île » en 2008 (le roman est de 2005), avec Benoît Magimel. Un film à l’esthétique décalée avec des touches de science-fiction seventies, sur lequel la critique avait eu la main un peu lourde. Et puis l’adaptation d’Extension du domaine de la lutte en 1999, cinq ans après le roman. Qui ne restera pas dans les annales, mais se laissait volontiers regarder, avec un José Garcia plutôt bon dans le costume de l’informaticien raté.


Pour Les Particules élémentaires, il y avait déjà eu l’adaptation allemande d’Oskar Roehler en 2006. Le roman avait en effet rayonné outre-Rhin, où l’écrivain a vendu 200 000 exemplaires. On y découvre la satire culte du duo de demi-frères, Michel et Bruno, symboles biberonnés au Prozac de ce que la société moderne crée de solitude et de dépression individualistes. Cette fois-ci ce sont des Français qui s’y collent. Une fiction en deux épisodes de 60 minutes diffusée ce lundi 31 janvier à 21 h 10 sur France 2. À la réalisation ? Antoine Garceau, à qui on doit le succès de la série « Dix pour cent ». France Télé assume le côté « valorisation du patrimoine », dans la fiche de présentation du téléfilm : « Mettre en valeur notre patrimoine littéraire reste une des plus belles missions du service public. Dans cette perspective, adapter Michel Houellebecq est un pari audacieux pour la fiction de France Télévisions. »


BRUNO ET MICHEL

Le pari est-il réussi ? Si avant de la visionner, on accepte le principe qu’une adaptation télévisuelle d’un roman Houellebecq ne produira jamais l’effet dudit roman, on peut déjà plus librement répondre à la question. Ensuite, « Les Particules élémentaires » n’a pas plus de prétention que celle d'être un téléfilm, avec les moyens et l’esthétique service public ; et la touche plusbellelavisante qui va avec. Et dans ce contexte, Antoine Garceau s’en sort plutôt bien. Les passages de jeunesse de Bruno et Michel ne sont pas tellement prenants, et on met une bonne heure à entrer dans le téléfilm, mais l’atmosphère s’installe aisément une fois les quelques scènes dérangeantes retranscrites à l’écran, et l’arrivée définitive des personnages adultes, avec les très bons Guillaume Gouix et Jean-Charles Clichet (aux faux airs de Philippe Katerine), dans les rôles de Bruno et Michel.


Car retranscrire Houellebecq au cinéma consiste à partir d’emblée avec un handicap : raconter l’histoire de ses romans en se passant de cette petite voix off géniale qu’est le narrateur. D’ailleurs, les meilleures scènes des « Particules élémentaires » sont couronnées, justement, par une voix off qui lit des passages du roman pour mieux donner à contempler le triste destin des personnages. On découvre donc les trajectoires croisées de Michel et Bruno, livrés à eux-mêmes par Jeanine (Pascale Arbillot), leur mère irresponsable partie vivre la révolution sexuelle avec un groupe de hippies. Guillaume Gouix, avec son air de Monsieur Tout le monde, survole le casting dans le rôle de Bruno, prototype du raté houellebecquien. Fils d’un chirurgien idiot et hystérique – très bien joué par Patrick Mille – dont il a vu les prouesses sexuelles étant enfant. Assez pour le rendre obsédé, au point de se masturber frénétiquement, mettre la main sur le genou de ses élèves à l’âge adulte, finir muté à la commission des programmes, dépressif, accro au Prozac en quête de l’amour véritable dans des campings libertins.


DÉPRIME HIVERNALE ? ALLEZ-Y

Jean-Charles Clichet endosse plutôt bien le costume de Michel, docteur en biologie surdoué, dont les découvertes sur le clonage vont bouleverser l’humanité. L’air paumé, asexué mais amoureux d’Annabelle (Déborah François), qui elle aussi va prendre en pleine gueule le mur en béton de la vie. « Les Particules élémentaires » est diffusé un lundi soir, ce qui tombe bien, c’est le jour de la déprime. Ne luttez pas contre ce coup de mou hivernal qui vous rappelle que vous êtes nul, laissez-le vous envahir pour mieux comprendre que la misère des personnages raconte quelque chose de profondément humain.

Humour - Tintin à Roubaix


 

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur

 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérienc...