Des coupoles dorées surmontées d'une croix chrétienne, dans l'air des odeurs de myrrhe et d'encens...
On pourrait se croire en Grèce, au Liban, en Arménie, voire au Montenegro.
Et pourtant, non !
En fait, nous sommes à deux pas de l'un des sanctuaires les plus connus du catholicisme européen.
Ces dômes d'or surplombent le sanctuaire de Lourdes dans les Hautes-Pyrénées. Le Patriarche de Constantinople viendrait-il chasser sur les terres du Pape François ? Pas du tout !
Ce n'est pas une église orthodoxe, c'est une église catholique de style byzantin, une église catholique ukrainienne.
Des rites identiques
Le frère Herman Nichak est arrivé de Kiev en 2012. Dans sa petite église byzantine, lui et deux religieuses voient passer des milliers de pélerins ukrainiens.
Cette église ukrainienne est la soeur jumelle d'une église orthodoxe.
Ici, on retrouve cette cloison de bois qui sépare le sanctuaire du reste de l'église. C'est l'iconostase.
Ici, pas de statues, seulement des icônes.
Les rites orthodoxes et les rites catholiques ukrainiens sont exactement les mêmes. La seule différence, c'est que les catholiques reconnaissent le pouvoir du Pape tandis que les orthodoxes ne le reconnaissent pas.
Un officier devenu prêtre
Lors de la seconde guerre mondiale, de nombreux ukrainiens se battent aux côtés des alliés contre les forces de l'Axe.
Un jeune officier fait un voeu : "Si je m'en sors, je deviens prêtre et je bâtis une église".
Quelques années plus tard, ce prêtre, Vasyl Pryjma, découvre Lourdes et peut réaliser son voeu.
Les bâtisseurs
L'argent arrive du monde entier. Dans les sous-sol, des plaques de marbre rappellent les noms des donateurs de la diaspora.
Les travaux sont engagés par des ouvriers ukrainiens venus d'Alsace-Lorraine.
L'église est achevée et consacrée en 1982.
On estime à environ 5000 le nombre d'Ukrainiens qui viennent, tous les ans, en pélerinage, à Lourdes.