vendredi 18 octobre 2019

Livre - Le mariage du ciel et de l'enfer - William Blake

 




Le temps a rendu justice à celui qui, longtemps considéré comme un fou, fut l'immense poète, graveur et visionnaire que l'on sait, - éternel enfant, éternel " primitif " que son ardeur imaginative, son lyrisme, sa violence condamnèrent à n'avoir de renommée que posthume.
 

 

Autodidacte, il dénonce la raison tyrannique des philosophes, s'enflamme pour la révolution. Ses admirations sont aussi significatives que ses refus. Il préfigure quelques-unes des lignes de force du romantisme et goûte certains de ses grands intercesseurs, Swedenborg, Shakespeare, Dürer. Une vie intérieure puissante, une simplicité mystérieuse et désarmante guide son bras. Dans Le Mariage du Ciel et de l'Enfer, il proclame l'unité humaine, attaque la prudence et le calcul au nom de l'épanouissement de l'être réconciliant désir, sagesse et raison.



L'amour comme la haine étant nécessaires à la vie, c'est le choc des contraires qui provoque le surgissement de la force créatrice et la progression de l'être individuel. Il oppose ainsi la raison à la vision intuitive, à laquelle va sa préférence. " L'astre Blake étincelle dans cette reculée région du ciel où brille aussi l'astre Lautréamont. Lucifer radieux, ses rayons revêtent d'un éclat insolite les corps misérables et glorieux de l'homme et de la femme ".
André Gide.


William Blake 1157-1827 est un peintre et un poète pré-romantique britannique.


Fils d'un bonnetier, il montre, dès l'enfance, d'étonnantes dispositions pour le dessin et la poésie. Il est envoyé à dix ans dans une école de dessin, où il compose ses premiers poèmes. Devenu élève du graveur James Basire à quatorze ans, il est chargé de dessiner les antiquités de l'abbaye de Westminster et des autres vieux édifices, milieux qui ne manquent pas d'exercer une vive influence sur son imagination mélancolique. Il grave de nombreuses illustrations pour livres d'après Stothard et d'après ses propres dessins. Il participe, de manière très impulsive, aux émeutes de 1780 devant la prison de Newgate, la bastille londonienne.


Marié en 1783 selon ses goûts (il apprend à sa femme Catherine à lire, à écrire, et à enluminer ses gravures), il songe à rendre par la plume et le crayon les visions qui le hantaient. Un premier opuscule (1783), contient ses poésies composées entre sa douzième et sa vingtième année. Trop pauvre pour faire face aux frais d'impression de ses œuvres, il se fait son propre éditeur et imagine d'y appliquer son écriture mise en relief par la morsure sur des plaques de cuivre. Il publie ainsi "Les Chants d'Innocence", ornés de ses dessins (1789), œuvre singulière, qui a du succès, ce qui l'encourage à donner successivement, sous la même forme: "Livre de prophétie" (1791) et "Les Chants d'Expérience" (1794).

En même temps, il fait figurer, à plusieurs expositions de l'Académie royale, des peintures allégoriques, historiques et religieuses. Il publie "Le mariage du Ciel et de l'Enfer", satire du "Du Ciel et de l'Enfer" de Swedenborg, en 1790.


En 1797, il entreprend une édition illustrée par lui des "Nuits" d'Young, qu'il laisse inachevée, puis il part vivre, à Felpham, auprès du poète William Hayley, faisant des dessins pour celui-ci, et peignant quelques portraits, et ne revient à Londres qu'au bout de trois ans. Sa mort interrompt l’illustration de "La Divine Comédie" (1825-1827) de Dante.

Bien que considéré comme peintre, il n'a en fait guère peint de tableaux à l'huile, préférant l'aquarelle, le dessin, la gravure, la lithographie et surtout la poésie. Il est l'auteur d'une œuvre inspirée de visions bibliques à caractère prophétique. Son style halluciné est très moderne et à part parmi ses pairs bien que ses thèmes soient très classiques.

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