dimanche 6 octobre 2019

Peintre - Maruyama Ōkyo - Japon


 Maruyama Ōkyo ou Maruyama'kyo (de son vrai nom Maruyama Masataka, surnom : Chūsen, noms familiers Iwajirō et Mondo, noms de pinceau Sensai, Isshō, Kaun, Untei, Senrei, Rakuyō-Sanjin et Seishūkan), est un peintre japonais du XVIIIe siècle, fondateur de l'école Maruyama, devenue, ensuite, Maruyama-Shijō. Il est né le 12 juin 1733 à Tamba (près de Kyoto) et mort le 31 août 1795.

Maruyama Ōkyo est issu d'une famille d'agriculteurs de la région de Tamba. Dès l'âge de six-sept ans, à Kyoto, il entre dans l'atelier d'Ishida Yūtei (1721-1786), peintre de l'École Kanō. Il acquiert une grande maitrise dans le maniement du pinceau, tout en poursuivant parallèlement une bonne formation classique, comme le prouvent ses multiples copies d'anciens.




Selon Christine Guth, « il apprit la perspective et le clair-obscur -dans les estampes coloriées à la main- que l'on produisait dans la ville chinoise de Suzhou et qui arrivaient au Japon via Nagasaki »1. Il les adopta pour réaliser des estampes utilisées comme "images de lunettes". Tôt amené à gagner sa vie, il réalise, en effet, ces megane-e : des vues plus ou moins "stéréoscopiques" permettant à plusieurs images de se fondre en une seule vue par un jeu d'optiques. 


C'est pendant l'ère Hōreki (1751-1764) que les Hollandais importent ce dispositif qui fait fureur. Il s'agit de dessins (pour les Hollandais ou d'estampes comme celles réalisées par Maruyama) qu'on place dans une boîte en bois munie d'une lentille convexe et d'un miroir incliné à 45°. Ce dispositif permet, à la fois, d'agrandir l'image et de créer un effet de profondeur2. Ōkyo est appelé à en accroître le répertoire pour le compte d'un marchand de curiosités de Kyoto, vers 1760, et il en subsiste encore aujourd'hui un nombre considérable3. C'est le genre du megane-e2. On se met à fabriquer ces instruments, au Japon, de proportions réduites par rapport aux boîtes des Hollandais, ce qui rend leur manipulation aisée. Maruyama réalise ainsi un grand nombre de gravures dans lesquelles il a recours à la perspective occidentale, comme cette vue devant le Théâtre de Kabuki, dans le quartier de Sijō, vers 1759, ou l'Ishiyama-dera, avant 1795.

 

 

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