Trente ans après sa parution, Les Buddenbrook figure au nombre des livres brûlés dans les autodafés. Les chemises brunes hurlent sous les fenêtres de Thomas Mann qu'une " famille allemande, une famille de la race élue ne peut jamais déchoir ". (...) Les Buddenbrook est le roman du déclin, le livre de l'essoufflement. Thomas Mann traque dans cette dynastie marchande les prodromes du désastre. L'observation de soi-même est le premier pas vers le déclin. Car s'observer, c'est s'empêcher d'agir, s'empêcher de vivre. Linda Lè. Les Buddenbrook, premier roman de Thomas Mann, devenu l'un des classiques de la littérature allemande, retrace l'effondrement progressif d'une grande famille de la Hanse, de Johann, le solide fondateur de la dynastie, à Hanno, le frêle musicien qui s'éteint quarante ans plus tard dans un pavillon de banlieue. Le style, tout en nuances, où l'émotion se teinte de connivence et d'ironie, d'affinités et de détachement, traduit parfaitement la relation que l'auteur entretient avec la réalité et accentue subtilement la transcription du lent processus de décadence. Les Buddenbrook ou le grand livre de la dégénérescence.
Le film - Les buddenbrook, le déclin d'une famille
En 1835, les Buddenbrook sont une riche famille de négociants dans le
commerce du grain. Les projets de vie des héritiers sont déjà prévus:
Thomas reprendra les reines de l'entreprise, Christian sera son brad
droit et "Toni" deviendra la femme d'un autre négociant. Ce destin tout
tracé n'arrivera pourtant jamais...
Les Buddenbrook, premier roman de Thomas Mann devenu l'un des grands
classiques de la littérature allemande, retrace le déclin d'une grande
famille de la Hanse, de Johann, le solide fondateur de la dynastie, à
Hanno, le frêle musicien qui s'éteint quarante ans plus tard dans un
pavillon de banlieue. Dans un style tout en demi-teintes, où chaque
personnage occupe l'avant-scène par intermittence, l'auteur décrit un
lent processus où le raffinement s'associe à la dégénérescence. Mais
au-delà de l'anéantissement graduel de la bourgeoisie "fin de siècle",
c'est d'une insoluble dualité qu'il s'agit ... dualité inhérente à la
personnalité de l'écrivain et qui trouvera peut-être sa forme la plus
symbolique dans la Mort à Venise : matérialisme bourgeois contre
sensibilité décadente de l'artiste. Ce thème de l'esthète vulnérable et
inapte à la vie pratique, traduisant l'affinité entre l'art et la mort,
apparaîtra en filigrane dans toute l'œuvre de Thomas Mann. Issu d'une
famille de négociants protestants de Lübeck, Thomas Mann, né en 1875,
adhéra à la cause allemande lors de la Première Guerre mondiale. Plus
tard, il s'opposa, comme son frère Heinrich, à la montée du nazisme, fut
contraint à l'exil dès 1933 et déchu de la nationalité allemande en
1936. Il vécut alors successivement en France, en Suisse et en
Californie. Il meurt à Zürich en 1955. Disciple de Nietzsche,
Schopenhauer et Wagner, il laisse une œuvre qui compte parmi les plus
importantes du XX e siècle, dont la Montagne magique, la Mort à Venise,
Tonio Kröger, les Confessions du chevalier d'industrie Félix Krull.
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