Quel point commun entre Cléopâtre, l'empereur romain Hadrien, le philosophe Plutarque, la Vierge noire Notre-Dame du Puy, Cagliostro, Robespierre, Bonaparte, Goethe, Novalis, Nerval ou encore Nietzsche? Une déesse égyptienne aux multiples métamorphoses: Isis.
Depuis l'ancestrale déesse Asèt 'son nom égyptien que les Grecs transcrivirent en Isis), cette fresque historique montre la pérennité d'un mythe qui a hanté non seulement l'imaginaire antique, ses rives du Nil jusqu'aux confins de l'Empire romain, mais aussi celui des Modernes. C'est ainsi que l'on retrouve la déesse préférée des pharaons à peine masquée sous les traits des Vierges romanes, puis dans la franc-maçonnerie et les fêtes de la Révolution, sur le bateau des armoiries de Paris, dans les multiples évocations de "l'Isis voilée" du romantisme et dans les fantasmes contemporains d'une égyptomanie qui n'a pas dit son dernier mot.
Adossé à des références historiques, archéologiques et littéraires solides, cet ouvrage nous montre à quel point nous sommes encore imprégnés de cette figure idéale de la Femme salvatrice, née il y a cinq mille ans.
Les vraies reines d'Egyptes, bien loin des clichés hollywoodiens
Hatchepsout, Néfertiti, Néfertari ou encore Cléopâtre : ces noms de reines égyptiennes nous sont familiers. Le cinéma et la littérature se sont emparés du destin de certaines d’entre elles, telles des synonymes de faste, de beauté et de puissance dans notre mémoire collective. Mais au-delà de ces clichés, qui étaient vraiment ces épouses, mères ou filles de pharaon qui ont influencé et marqué de leur sceau l’histoire de l’Egypte ?
Ecrire une histoire des femmes célèbres de l'Egypte ancienne ne suffit pas : il faut approcher cet univers dans la pluralité de ses niveaux, mythiques, historiques, institutionnels. Cet ouvrage, nouvel opus de l’égyptologue Florence Quentin, s’appuie sur les dernières découvertes concernant ces souveraines pour dresser le portrait des plus prestigieuses d’entre elles, qui vécurent durant le Nouvel Empire, à l’apogée de la civilisation pharaonique (entre 1550 et 1069 avant notre ère).
A travers le récit de ce que l’on sait de leur vie, se dessine aussi la condition de la femme égyptienne à cette époque. Dans toutes les classes de la société, celle-ci bénéficiait d’un respect assez rare dans le monde antique pour être mentionné.
L’Egypte ancienne fut tout à fait singulière dans sa façon de lui donner accès à des fonctions et métiers réservés habituellement aux hommes partout ailleurs. Ce statut privilégié se reflète dans la position qu’occupèrent ces puissantes souveraines, qu’elles soient « Grande Epouse Royale », régente, et même Pharaon au pouvoir absolu, comme ce fut le cas à trois reprises au Nouvel Empire (ainsi la grande bâtisseuse Hatchepsout).
Servi par une narration historique vivante, fondée sur de solides recherches égyptologiques, ce livre convie le lecteur à une immersion auprès de « Celles qui emplissaient le palais d’amour », ces « Dames de Grâce » qualifiées aussi de « Souveraines de toutes les femmes et de tous les pays ».
Reines et souveraines d'Egypte
L’un des mythes les plus populaires et les plus célèbres de la mythologie égyptienne raconte l’histoire d’une femme Isis, épouse et sœur heureuse du roi Osiris. Assassiné par le maléfique Seth, son propre frère, Osiris est protégé et défendu par son épouse. Isis organise sa protection, s’unit à lui pour assurer sa descendance et conçoit Horus. Maitresse dans l’art de la métamorphose, défenseur de sa dynastie, divinité bienveillante, elle est le modèle de la reine, et de la souveraine égyptienne. Si l’histoire les a cachées derrière la figure des pharaons, elles ont eu un rôle non négligeable dans la civilisation égyptienne. Elles se nomment Hatchepsout, Néfertiti, Tiyi et la plus connue : Cléopâtre.
Florence Quentin fait le point sur l’histoire de ces souveraines loin des clichés hollywoodiens. - La reine d’Égypte avait-elle un rôle qui dépassait celui du symbolique et du religieux ? - Était-elle définie uniquement dans sa relation au roi ? - Comment la souveraine était-elle représentée ? - A-t-on des traces d’une action politique menée par une femme de la famille royale ? Dans les sarcophages royaux, l’histoire se confond avec le mythe et l’archéologie s’aide de la légende. Florence Quentin est interrogée par Mari-Gwenn Carichon.
Notre invitée: Florence Quentin est égyptologue et spécialiste
d’histoire de l’Égypte ancienne. Elle a publié de nombreux ouvrages sur
la civilisation et le religion égyptienne : Isis l’éternelle, biographie
d’un mythe féminin, Le Livre des Égypte, savoirs et imaginaires. Son
dernier livre paru chez Perrin (mars 2021, 416 pages, 24.00 €)/ Les
grandes souveraines d'Egypte propose une galerie de portraits des
souveraines les plus marquantes de l'antique civilisation égyptienne.
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