14 juin 1940. Paris tombe aux mains des Allemands sans opposer de
résistance. Commence alors un système d’oppression dans une ville déchue
de son statut de capitale et qui change de visage. Paris devient le
foyer des « collaborateurs » qui y paradent et y tiennent leurs
meetings, celui du marché noir, de la spoliation des Juifs, du
rationnement, de la peur et de la Résistance, traquée en permanence
jusqu’à l’insurrection.
Que sait-on réellement du ressenti des habitants au quotidien ? Quelle
attitude adoptent-ils face à l’Occupant ? Comment se comportent les
Allemands et comment jugent-ils ces Parisiens qu’ils côtoient ? Si
beaucoup a été dit sur l’Occupation, peu d’historiens ont tenté de
croiser les regards des deux bords sur ces années noires. Dominique
Veillon explore aujourd’hui les registres des différents commissariats
parisiens et les rapports hebdomadaires des Renseignements généraux, les
journaux personnels et les témoignages, aussi bien allemands que
français.
Se mêlent alors dans une fresque inédite les vies des étudiants, des
commerçants, des concierges, des mères de famille, des Juifs opprimés,
des mondains ou encore des ouvriers, qui souffrent, s’accommodent ou
profitent de la présence du vainqueur.
14 juin 1940 : Paris allemand
Souvent résumée à deux dates, juin 1940 et juin 1944, l’occupation
allemande n’est pas seulement un phénomène militaire et politique.
L’idéalisation de l’histoire porte souvent à croire que toute la France
fut alors résistante, et ce au nom de ses idéaux humanistes. La raison
du rejet de l'occupation par les Parisiens est avant tout lié au fait
qu'elle s'accompagne de conditions de vie particulièrement éprouvantes
pour un pays en sortie de guerre. Les restrictions compressent la vie
des Parisiens. Pour beaucoup de Français il devient difficile de se
nourrir, de se chauffer et de s'habiller. Le visage de l’ancienne
capitale change, mais son identité est conservée. Malgré la pénurie, les
français tiennent à leur café en terrasse et les Allemands fascinés
profitent de la ville lumière. Étrange cohabitation… L'Occupation
est-elle vécue différemment par les Parisiens que par les Français qui
n'habitent pas la capitale ? Qui sont les Parisiens qui profitent de
l'occupation ? Comment s'organise la résistance ? Comment la Libération
est-elle attendue ? Quelle vision les Allemands ont-ils de Paris ? Que
nous disent les registres des différents commissariats parisiens et les
rapports hebdomadaires des Renseignements généraux ? Mari-Gwenn Carichon
reçoit Dominique Veillon.
L'invitée : Dominique Veillon, directrice de recherche honoraire au
CNRS, spécialiste de la Résistante publie un ouvrage très documenté sur
le quotidien des Parisiens sous l'occupation : Paris allemand, entre
refus et soumission aux éditions Tallandier (386 pages, 22 €).
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