jeudi 30 septembre 2021

Livre - Rabindranath Tagore Sentinelle d'une Inde Nouvelle

 


Cet ouvrage, composé d'une dizaine d'articles, s'interroge sur l'impact que le poète Bengali Rabindranath Tagore (1861-1941) a eu sur le monde littéraire, artistique et politique. Il aide à comprendre comment ce penseur et réformateur social, la "grande sentinelle", ainsi que l'appelait Gandhi, mit en garde l'Inde et l'humanité tout entière contre les dangers du grégarisme, et prépara et accompagna avec intelligence et courage ses compatriotes sur les chemins de la liberté, de la démocratie et de la modernité.






Qui était Tagore, prix Nobel indien de littérature ? 

D’une créativité prodigieuse, ce libre-penseur revendique son droit à un imaginaire non asservi à la politique ou à la morale. Son œuvre, portée par son amour de la nature et de l’homme, est composée de poèmes, de romans, d’essais, de nouvelles et sera marquée par l’ombre de la mort.


Rabindranath Tagore, écrivain indien (1861 - 1941) Crédits : Hulton Archive - Getty

Matthieu Garrigou-Lagrange s'entretient avec Fabien Chartier, enseignant à l’Université de Rennes, auteur d’une thèse consacrée à la réception française et britannique de l’œuvre de Rabindranath Tagore et co-auteur de l'essai "Rabindranah Tagore. Sentinelle d’une Inde nouvelle", avec Malou L’Héritier, publié aux éditions de L’Harmattan en 2011. Il a présenté et annoté une édition des Œuvres de Tagore publié en février 2020 dans la collection Quarto Gallimard.

Pour comprendre le poète Rabindranah Tagore, artiste aux multiples facettes, il faut suivre le fil de sa vie. Quatorzième enfant de la fratrie, il voit le jour en 1861 à Calcutta et grandit dans une maison qui ressemblait à un palais, la Thakur bari. Son grand père, homme d’affaires visionnaire, moderne et provocateur, possédait sa propre flotte de navires et a été notamment reçu par Louis-Philippe. Son père, a qui est revenu la tache d’éponger les dettes du grand-père, était un homme lettré toujours en quête « du vrai, du beau et du bien ». Fâché avec l’école qu’il juge ennuyeuse, il sera quand même envoyé se former auprès des Jésuites puis en Angleterre. Rabindranah a très tôt le sens du théâtre ; il avait seulement cinq ans quand le théâtre de la Thakur bari est inauguré. Il lit beaucoup la poésie persane, mais aussi Goethe, Dante, Byron, Keats ou Shakespeare et se met à écrire très tôt. S’il est toujours en quête de sacré, il a aussi une conscience artistique, sociale, philosophique et politique très vive et veut remédier à la soumission de son pays à l’empire britannique. Contrairement à Gandhi, il pense que l’indépendance, qu’il ne verra pas puisqu’il meurt en 1941, passe par la coopération avec l’Angleterre. Il traduit ses poèmes en anglais en 1912 qui seront aussitôt remarqués et obtient de prix Nobel de littérature en 1913. Il fonde un établissement scolaire faisant de l’éducation une arme de libération pour les villageois. Ami du pacifiste Romain Rolland, il dénonce l’impérialisme, le fascisme et le nazisme. Dans les années Trente, il peint beaucoup. Dans ces textes comme dans ces toiles, il ne cessera jamais de chercher la lumière.

 

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