C’est un endroit que l’on peut situer précisément sur une carte. Une île, peut-être un peu moins connue que ses voisines de Port-Cros et Porquerolles, portant le beau nom de Levant. C’est un endroit où l’on peut vivre nu, mais seulement sur 5% du sol, les 95% restants étant occupés par l’armée…
Quand elle débarque dans ce décor de rêve, l’héroïne de cette histoire ne peut imaginer qu’elle va y vivre une révélation.
Celui qui l’a invitée l’accueille avec à peine un paréo, car ici la nudité est la norme. Elle comprend dès le lendemain, en retirant à son tour ses habits sur une plage, que lorsqu’on est nu, sans protection, désarmé, on est obligé de s’en remettre à la douceur du monde. Et que ce n’est qu’un début, car il reste encore beaucoup de couches à retirer, jusqu’au cœur, à la douceur absolue…
Dans la chambre à l’hôtel, Capitale de la douleur, de Paul Eluard. Douceur, violence… Les deux se font face évidemment. Pourquoi la violence a-t-elle lieu ? Comment y répondre ? Rien qu’en se mettant nue, elle est confrontée à son histoire, traversée un jour par la plus grande violence. Dans sa chair. Et par l’histoire de sa famille, bouleversée par la guerre.
De plus, c’est une petite île, mais elle contient le monde entier. D’autres, autour de notre héroïne, sont venus là pour réparer la violence qu’ils ont subie. Ou commise. Et à travers eux surgissent les événements et conflits qui agitent notre époque.
« Un être de plus en plus doux, dans un monde de plus en plus violent
Même avant d’arriver ici je pensais c’est ce que je deviens »
Sophie Fontanel ou l'engagement dans l'intime
Sophie Fontanel, journaliste et écrivaine, née le 24 août 1962 à Paris, France• Crédits : Frédéric REGLAIN/Gamma-Rapho via Getty Images - Getty
Sophie Fontanel, dont la curiosité semble illimitée, est tout à la fois journaliste, écrivaine, twitteuse et chroniqueuse de mode. Cette émission retrace pas à pas le chemin qu'elle a parcouru jusqu'à aujourd'hui, de manière à redessiner les contours de ce que représente, pour elle, la culture générale.
Un échange sans exhibition ni inhibition avec celle qui nous permet, dans son dernier roman paru en octobre, de donner un sens bien particulier à cette "douceur" que nous recherchons tous. Depuis son premier roman en 1995 intitulé Sacré Paul et récompensé par le prix du premier roman, jusqu'à son plus récent, Capitale de la douceur, Sophie Fontanel a beaucoup écrit et publié. Cette discussion sera le moyen d'observer le mouvement qui a donné forme à ses œuvres, en réfléchissant au sens qu'elle donne à l'acte d'écrire mais également à son engagement dans la société. Nous visiterons uns à uns ses points d'ancrage dans le vaste domaine de la culture, de ses modèles à ses aspirations propres, afin de mettre un pied sur le sol qui est le sien et d'adopter, le temps d'une heure, le regard qu'il permet de donner sur notre culture.
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