Sélectionné comme film de pré-ouverture de la 26e édition du Festival de films francophones Cinemania, le long métrage La nuit des rois du cinéaste franco-ivoirien Philippe Lacôte a été distingué par le jury du prix rayonnement.
“Pour sa grande maîtrise formelle de l’image et du son; pour avoir su nous rallier derrière le pouvoir millénaire des histoires qu’on se raconte – de Shakespeare aux mille et une nuits en passant par La Cité de Dieu – et pour l’époustouflante performance d’acteur centrale qui ancre ce récit libre et surprenant, le Prix Rayonnement du meilleur long-métrage québécois ou en co-production est décerné à La nuit des rois de Philippe Lacôte”, a-t-on indiqué par communiqué.
L’histoire de ce film se déroule à la MACA, la célèbre prison d’Abidjan, l’une des plus surpeuplées d’Afrique de l’Ouest. Lors de la scène d’ouverture, un jeune pickpocket (Kone Bakary) qui sera renommé “Roman” débarque derrière les barreaux.
Dans l’établissement où c’est un caïd qui gouverne, les règles sont spéciales. Mais le leader, Barbe Noire (Steve Tientcheu), est vieillissant et presque mourant. Évidemment, son leadership est contesté. Que faire se demande alors ce dernier.
Ce dernier pense alors l’idée, pour gagner du temps, d’organiser un rituel consistant à obliger un prisonnier à raconter des histoires durant toute une nuit. Le jeune homme se lance alors dans le récit de l’histoire de Zama King.
Le film est une co-production entre Yennenga Production (Sénégal), Banshee Films (France), Wassakara Productions (Côte d’Ivoire) et Peripheria (Canada). Il a été présenté à Venise et au Festival international du film francophone (Fiff) de Namur. C’est le second long-métrage de Philippe Lacôte à qui l’on doit aussi Run, prix du Jerusalem Film Lab et présenté dans la section Un certain regard du festival de Cannes 2014.
“Avec La Nuit des Rois, j’avais envie d’observer la société ivoirienne par le prisme de la plus grande prison du pays, la MACA, le temps d’une nuit de fin de règne et de renversement des pouvoirs”, confie le cinéaste.
Ceux qui connaissent un peu la Côte d’Ivoire savent que ce pays est englué depuis quelques décennies par la question de la succession à la tête du pays.
Avis aux curieux, il y a dans ce film une expression du monde imaginaire africain. “Le monde imaginaire du territoire que j’aime filmer implique des visions et des hallucinations, tout en oscillant librement entre le réalisme et le surnaturel. À travers les histoires de Roman, la dimension épique du film se déploient, portée par les grands espaces, filmée avec une large camera en mouvement”, ajoute encore le réalisateur dans le dossier du presse du film.Somme toute, l’intrigue de ce long métrage peut se tenir pourvu qu’on aborde la projection avec une envie sincère d’aller jusqu’au bout (et presque sans attente particulière). Il y a peut-être un seul hic, à notre humble avis, mais qui n’est pas surmontable. Le registre de langue utilisé par le caïd, donc le chef de la prison (Steve Tientcheu est Français d’origine camerounaise), dénote avec celui des autres prisonniers qui sont pour la plupart des Ivoiriens.
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