« Les héroïques », la révélation François Créton
L’acteur, écorché vif, puise dans sa propre expérience pour jouer le rôle de cet ancien toxico qui tente d’assumer tardivement ses responsabilités de père et de fils dans un premier film de Maxime Roy aussi touchant que maîtrisé.
Présenté cet été en séance spéciale au Festival de Cannes, ce premier long métrage est la bonne surprise des sorties de cette semaine. Par la qualité de son écriture mais surtout par la présence, intense de son interprète principal et coauteur du film, François Créton. L’acteur au physique anguleux et à la silhouette familière, croisée dans tout un tas de seconds rôles au cinéma et à la télévision y joue le rôle d’un ancien toxico, qui après toute une vie d’addiction et confronté à la mort prochaine de son père, cherche à reprendre le contrôle de sa vie.
L’acteur, écorché vif, a puisé dans sa propre histoire pour bâtir avec le réalisateur son personnage de Michel, grand ado rebelle de cinquante ans qui roule en chopper, parle le verlan et a du mal à assumer une nouvelle paternité tardive.
S’il s’agit bien d’un personnage de fiction l’identification du comédien à son personnage est telle qu’il a tenu à jouer avec son propre fils aîné, Roméo. Richard Bohringer, Ariane Ascaride, Clotilde Courau et Patrick d’Assumçao, tous très justes, complètent la distribution d’un film qui dès la première scène vous prend aux tripes.
Le chemin d’une rédemption chèrement acquise
Dans une réunion des Alcooliques anonymes, Michel, sevré depuis quatre mois, confie dans un torrent de paroles désordonnées, qui le submerge et nous avec, l’impasse dans laquelle l’a mené sa vie. À 53 ans et tout juste 50 kg, sans emploi et sans autres qualifications que sa passion pour les moteurs, il vit dans un sous-sol miteux où il doit accueillir un week-end sur deux le bébé que lui a réclamé sa compagne avant de le quitter. Ses retrouvailles tardives avec un père violent, atteint d’un cancer, le conduiront sur le chemin d’une rédemption durement acquise, entre galères et tentations de la rechute.
Aussi touchant qu’agaçant par son incapacité à se plier au « système », Michel essaie malgré tout d’être un homme bien. Un bon père et un bon fils. Et cette quête bouleversante, filmée au rythme des trépidations de la vie, empêche le film de tomber dans la noirceur la plus absolue. Tout comme la solidarité qui se tisse autour de lui à travers son groupe de parole où il trouvera l’aide et le soutien, matériel et spirituel, pour se reconstruire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire