lundi 25 octobre 2021

Film - 4.6/5 - The Handmaid's Tale - 1990 - "La Servante écarlate", série adaptée du roman de Margaret Atwood qui dépeint une société imaginaire, connait un vif succès grâce à sa portée féministe inspirante.


 "The Handmaid's Tale" : tout le monde a oublié ce film sorti en 1990

Alors que la saison 3 de la série "The Handmaid's Tale" sort sur Hulu, rappelons-nous que le livre avait déjà été adapté en film il y a bientôt 30 ans.

Par Louise Wessbecher







SERIES - Il y a trente ans de ça, le livre “La Servante écarlate” de Margaret Atwood faisait déjà des émules. Cinq ans après sa publication en 1985, le roman dystopique avait inspiré le réalisateur allemand Volker Schlöndorff et son scénariste Harold Pinter. Mais le film “The Handmaid’s Tale” n’avait pas autant fait parler de lui que la série actuellement diffusée sur Hulu.



Le 9 mars 1990 aux Etats-Unis, et dans les semaines qui suivirent en France, en Allemagne, ou en Argentine, sortait pourtant en salle “The Handmaid’s Tale”, un long-métrage d’un peu moins de deux heures adapté du roman éponyme de l’auteure avec l’actrice Natasha Richardson dans le rôle titre (“A nous quatre”, “Coup de foudre à Manhattan”).



Le synopsis est dans la lignée de l’histoire qu’on connaît: “A la fin du XXe siècle, les Etats-Unis sont gouvernés par un mouvement intégriste de droite. La pollution, les accidents nucléaires et les expériences génétiques ont rendu la plupart des femmes stériles. Celles qui sont encore fécondes sont placées comme reproductrices aupres des chefs de la nation, les ‘Commandants’. C’est ainsi que Kate, qui voulait s’enfuir, est enlevée à sa famille pour servir de reproductrice au Commandant Fred...”



En juin 2017, un internaute nommé Matt Skutta a posté sur Youtube une vidéo de huit minutes dans laquelle il met côte à côte des passages du film de 1990 et de la première saison de la série de Hulu. Là aussi, la ressemblance est troublante. D’ailleurs voir ces images que près de 30 ans séparent rendent aujourd’hui d’autant plus flagrant l’aspect visionnaire de l’oeuvre de Margaret Atwood qui a vu le jour à une époque où les questions de genre et de sexisme étaient bien moins dans l’air du temps.



 


Une happy end de mauvais goût

Pourtant à sa sortie, le film n’emballe pas les critiques. Et si le manque d’ouverture d’esprit sur un tel sujet à l’époque peut être pointé du doigt, cela ne fait pas tout. Le 29 juin 1990, un journaliste du journal Le Monde décrit “La Servante écarlate” comme une “fable moraliste” dans laquelle Volker Schlöndorff “assène sa leçon pendant cent minutes au bout de quoi nous apprenons que seul l’amour peut vaincre” et épingle une “mise en scène terriblement démonstratrice”.


Un autre journaliste, américain cette fois, écrit dans Entertainment Weekly que le film est “regardable” mais qu’il s’agit surtout de “balivernes de parano - tout comme le livre”. Seul point de différence avec le roman, et non des moindres: “Le comble du ridicule est une intrigue secondaire avec Aidan Quinn en beau sauveur de Richardson. Comme si Atwood, après tout ce nettoyage didactique, ne pouvait s’empêcher de céder au fantasme de la princesse dans son histoire”. Car oui dans “The Handmaid’s Tale” de 1990, Volker Schlöndorff imagine une happy end roman à sa servante. Pas sûr que Margaret Atwood ait apprécié.


A l’époque, le film avait tout de même engrangé quelque 5 millions de dollars d’entrées au box-office américain et avait été sélectionné en compétition pour l’ours d’or à la Berlinale de 1990. Aujourd’hui, les cinéphiles qui l’ont vu lui attribuent une note de 3,3/5 sur Allociné et seulement 31% de critiques positives sur RottenTomatoes. 


Aucun commentaire:

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur

 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérienc...