Le très attendu The French Dispatch était révélé en compétition au Festival de Cannes 2021. Le réalisateur Wes Anderson crée une œuvre très esthétique, composée de plusieurs sketches avec un casting grandiose : Timothée Chalamet, Léa Seydoux, Bill Murray, Adrien Brody… Le film sort dans les salles de cinéma le 27 octobre. La critique et l’avis film de Bulles de Culture.
Synopsis :
The French Dispatch met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain publié dans une ville française fictive du 20e siècle.
The French Dispatch : un film à sketches
Le réalisateur de La Vie Aquatique a un attachement tout particulier à la France. Cela se ressent indéniablement dans The French Dispatch. Celui qui a tourné en grande partie son film dans la ville d’Angoulême raconte les péripéties d’une rédaction basée dans le village fictif d’Ennui-sur-Blasé où chaque rédacteur travaille sur un article en lien avec les nouvelles locales. Autant de papiers écrits par des journalistes déjantés qui découpent le long métrage en 3 sketches. On retrouve donc dans The French Dispatch 3 histoires excentriques où après avoir pris connaissance du contexte particulier lié à la naissance de cette ville Ennui-sur-Blasé, on peut suivre un artiste emprisonné (Benicio del Toro) qui va tenter d’amadouer sa gardienne de prison (Léa Seydoux). Au même moment la jeunesse se révolte dans une sorte de mai 68 tournée en romantisme. Autre ambiance, un chef cuisinier va mener l’enquête comme un vrai flic. Comme toujours avec Wes Anderson, l’esthétique est sublime, tirée d’un courant des artistes de la Nouvelle Vague que le cinéaste admire. Les décors sont de l’orfèvrerie moderne où chaque lieu est comme une maison de poupée construite avec soin dans les moindres détails. En particulier, l’immeuble de la rédaction est une sorte de modèle réduit aux couleurs jaunis et ostentatoires qui rappelle le style déjà utilisé par le cinéaste dans Grand Budapest Hôtel. L’émotion laissée pour compte Pour sa dernière production, le réalisateur américain s’entoure d’une myriade de comédiens talentueux, à faire baver les cinéphiles de toutes les tranches d’âge. Les plus jeunes retrouveront avec plaisir l’icône du moment, Timothée Chalamet, en train de battre le pavé avec Lyna Khoudri pendant que l’excellente Frances McDormand, toujours transperçante même en noir et blanc, les observe jalousement. Les fans d’Anderson pourront également compter sur les figures incontournables de sa filmographie comme Bill Muray, Owen Wilson ou Tilda Swinton. Néanmoins, The French Dispatch reste un film à sketches avec l’inégale qualité indissociable à ce genre. En mettant l’accent sur sa maitrise esthétique, Wes Anderson réalise une pluralité de courts métrages soignés sans veiller à mettre de la cohérence à l’ensemble. Surtout, le maitre du décalé abreuve le spectateur de détails visuels couplés à une voix off omniprésente qui occupent toute l’attention, laissant de côté la possibilité pour le spectateur de ressentir toutes formes de sentiment. Concentré sur la première demi-heure, on finit par arrêter de vouloir suivre ces péripéties trop fournies. The French Dispatch devient alors une succession de tableaux ne procurant plus aucune émotion et devant lequel on reste atone.
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