LES COBAYES
En couple depuis le lycée, Charlotte et Adam viennent d’avoir leur premier enfant. Pourtant, ils ne sont pas heureux et les habitudes remplacent peu à peu l’enthousiasme, au risque de les séparer… Espérant retrouver l’élan des débuts, ils décident de devenir les cobayes d’un traitement révolutionnaire supposé renforcer le lien et le désir. En seulement quelques jours, les effets sont spectaculaires : la passion renaît et le couple se rapproche encore plus que ce qu’ils avaient imaginé. Mais si la chimie peut créer le bonheur, que se passe-t-il quand le traitement s’arrête ? C’est à partir de là que Charlotte et Adam vont réellement découvrir tout ce qu’il faut faire de fou pour s’aimer…
CRITIQUE DU FILM
Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour ? Avec Les cobayes, Emmanuel Poulain-Arnaud souhaitait s’éloigner de la traditionnelle romcom (coup de foudre, élément perturbateur, reconquête) pour raconter une histoire d’amour lorsqu’il s’agit de se battre pour la faire subsister. Convaincu que pour aimer, il faut le décider, il imagine avec son co-scénariste Noé Debré (Stillwater, Le prince oublié, Dheepan) un récit conjugal dans la lignée de Black Mirror. Et si une pilule pharmaceutique doublée d’une étreinte quotidienne permettaient de redonner du souffle aux sentiments qui s’éteignent à mesure que la routine s’installe ?
Charlotte et Adam se retrouvent à des endroits différents de l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Chez l’une, le doute gagne du terrain et la hante peu à peu, incertaine de l’avenir de leur couple. Son compagnon, dans un état de nonchalance mêlée de déni, prend presque pour acquise leur histoire, persuadé qu’ils sont faits l’un pour l’autre et que leur amour est plus fort que les tracas quotidiens et le poids des habitudes. En positionnant les deux conjoints face à cette découverte scientifique, Emmanuel Poulain-Arnaud signe une fable sentimentale entre récit d’anticipation et conte absurde, où le remède miracle n’est finalement qu’un ressort pour évoquer cette histoire d’amour face à la réalité de la vie de couple moderne.
En plaçant l’amour sous assistance chimique, Les cobayes se demande s’il est encore possible de s’aimer durablement dans une société qui prône l’épanouissement individuel et promeut l’expérimentation à tout va. Portée par Judith Chemla et Thomas Ngijol, cette comédie un brin bancale pose le doigt sur ce l’on ne préfère pas regarder.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire