dimanche 14 novembre 2021

Film - 5/5 - Bergman Island - 2021

 


Bergman Island est un film suédo-germano-belgo-français réalisé par Mia Hansen-Løve sorti en 2021.










Deux cinéastes s’installent le temps d’un été sur l’île suédoise de Fårö pour écrire. Entre balades, projections et discussions sur Bergman qui y vécut, le couple découvre l’île et ses paysages sauvages. Dans ce décor réalité et scénario s’entremêlent dans une douce atmosphère.


Tim Roth : Tony

Mia Wasikowska : Amy

Vicky Krieps : Chris





Récits croisés de deux couples, l’un de chair, l’autre de fiction, sur l’île de Farö. Une subtile et orageuse réflexion sur l’amour, 

où plane l’ombre de Bergman.




Rions, un peu, avec Ingmar Bergman, puis, redevenus graves, rendons-lui hommage. Dansons sur la tombe d’un amour qui n’a pas encore fini de bouger, écrivons son épitaphe. Découvrons le passage du Nord-Ouest entre la vie et la fiction. Examinons ce qui sépare les femmes des hommes au moment de créer une œuvre d’art. Le cahier de devoirs de vacances de Mia Hansen-Love offre un programme chargé. Pourtant, quand on le referme, au bout des presque deux heures de projection de Bergman Island, c’est le goût des vacances qui reste en bouche, pas celui des devoirs.



Tout – l’entrelacs compliqué des thèmes évoqués, la mise en abyme de deux niveaux de fiction, le jeu avec l’autobiographie (la réalisatrice, dont Olivier Assayas fut longtemps le compagnon, a écrit un scénario mettant en scène un couple de cinéastes) – devrait pousser l’entreprise vers le sérieux, voire la raideur. Mais le regard que porte Mia Hansen-Love sur son quartette d’interprètes est comme la lumière d’été scandinave qui baigne son film. Il refuse la nuit sans nier son existence.


C’est à l’approche de l’été, donc, que Chris (Vicky Krieps) et Tony (Tim Roth) débarquent à Farö. L’île de la mer Baltique où Ingmar Bergman a tourné quelques chefs-d’œuvre et passé ses étés, avant d’y mourir, accueille désormais des artistes convaincus que le génie du lieu nourrira leur inspiration. Le cinéma est à Chris et Tony ce que l’anglais est aux Américains et aux Britanniques, un langage commun qui les divise. D’autant que c’est probablement lui – le cinéaste britannique sexagénaire à l’imposante filmographie – qui lui en a enseigné les rudiments à elle, d’un quart de siècle plus jeune et encore à l’orée de sa carrière.


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