Réalisateur : Tony Gatlif
Acteurs : David Murgia, Slimane Dazi, Karoline Rose, Suzanne Aubert
"Tom Medina" : Tony Gatlif se transporte en Camargue sans tenir tout à fait sa monture
Avec "Tom Medina", projeté hors compétition à Cannes, le festival complétait sa sélection déjà pléthorique avec un habitué cannois qui signe un film mi-figue, mi-raisin.
David Murgia et Slimane Dazi au milieu des cavaliers de Camargue dans "Tom Medina" de Tony Gatlif (2021). (LES FILMS DU LOSANGE)
Prix de la mise en scène en 2004 pour Exils, Prix spécial du jury Un certain regard en 1993 avec Latcho Drom, Tony Gatlif a sa place à Cannes s’il a un film sous le coude. Tom Medina, qui sort mercredi 4 août, suit un jeune délinquant en réhabilitation pris en charge par un gardian camarguais. Avec une musique toujours importante, le réalisateur de Gadjo Dilo perd un peu le fil de son scénario, mais offre son lot d’images puissantes.
Une Camargue habitée
A 18 ans à peine, Tom Medina, petit voleur récidiviste, est placé chez Ulysse pour apprendre le métier de gardian en Camargue. Il se reconnaît dans cette culture du taureau, et s’investit dans son apprentissage. Il ressent tellement l'âme du pays qu’il est habité de visions. Entre son mentor dévoué, la fille de celui-ci aguerrie au métier et chanteuse rock, puis sa rencontre avec une jeune femme à la recherche de sa fille, Tom se cherche lui-même.Comme son personnage Tom Medina, le scénario du film part dans tous les sens, comme s’il avait été écrit au jour le jour. Ce qui fonctionne chez Godard ou Gaspar Noé, est ici dispersé. D’autant que les acteurs n'y mettent pas du leur. Le film est toutefois traversé de fulgurances oniriques et d’images camarguaises somptueuses.
De bonnes intentions
La musique tient une bonne place dans le film. Co-auteur de la B.O avec sa compositrice attitrée, Delphine Mantoulet, Tony Gatlif passe des chants gypsies au rock hurlé de Karoline Rose Sun qui joue Stella, la fille d’Ulysse. Comme il est dit dans le film, des forces telluriques traversent le delta camarguais, bousculent les âmes, et la musique est son medium.
Mais Tom Medina fait les frais de cette force, de cette puissance, avec son scénario mal ficelé, ses lourdeurs, sa direction d’acteurs superficielle. Le beau sujet de l’âme camarguaise vécue de l'intérieur transparaît mais pèche par manque de cohérence et de maîtrise.
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