«L'ENFANT DE PERSONNE» :
QUELLE TERRIBLE HISTOIRE VRAIE A INSPIRÉ LE TÉLÉFILM ?
Le téléfilm-choc sur les mineurs placés intitulé «L’Enfant de personne», qui sera diffusé à la télévision ce lundi soir, est inspiré de l’histoire vraie de Lyes Louffok.
A l’occasion de sa programmation spéciale en faveur des Droits de l’enfant - dont on célèbrera la Journée internationale ce 20 novembre - France 2 propose ce lundi 15 novembre à 21h05 de découvrir ce bouleversant téléfilm, récompensé au dernier festival de La Rochelle.
« L’enfant de personne » suit le terrible calvaire de Lyes, 6 ans, dont la famille d’accueil qui déménage dans le Sud se voit refuser de l’emmener avec elle par L’Aide sociale à l’enfance, laquelle estime que cela éloignerait le petit garçon de sa mère biologique pourtant inapte à s’occuper de lui. Lyes est alors arraché des bras d’Emilie et Paul qui l’élevaient depuis ses quatre mois pour se retrouver confié à une femme violente. Le début pour lui d’une décennie cauchemardesque…
« Il est grand temps de donner la parole aux 'enfants placés'. De les écouter, de faire entendre leur voix et leur silence. Ces enfants de personne qui se construisent dans un système qui pour les protéger, les sépare d’abord, les 'place' ensuite, et les déplace… Ces enfants ont les mêmes droits que les autres. Ce sont nos enfants. Entendons-les... », implore Akim Isker, le réalisateur de cette fiction avec au casting Isabelle Carré, Nawell Madani et Andréa Bescond. Un téléfilm coup de poing inspiré du livre autobiographique «Dans l’enfer des foyers», publié par Lyes Louffok chez Flammarion en 2014.
UN PARCOURS JALONNÉ DE SOUFFRANCES
Agé aujourd’hui de 27 ans, ce dernier, qui oeuvre depuis 2016 au Conseil National de la Protection de l’Enfance, y racontait son douloureux parcours d'enfant placé à l'Aide Sociale à l'Enfance. Une décennie de malheurs et de violences, mettant en exergue les dysfonctionnements de la protection de l’enfance avec des éducateurs dépassés, parfois maltraitants, des enfants en détresse dans des situations d’une extrême gravité, comme des cas d'abus sexuels… «J’ai vu des filles sucer pour une cigarette, des tournantes organisées le week-end, quand plus personne n’est là pour surveiller, un petit attardé mental se faire violer par un ado», racontait Lyes en 2014 à L’Observateur.
Maltraitance, décrochage scolaire, violences sexuelles… De son passage qui durera deux ans « chez l’horrible dame blonde » qui, raconte-t-il, le battait, le faisait dormir sur un morceau de polystyrène dans une chambre vide, le faisait manger seul et ne l’avait pas scolarisé, en passant par ses cinq années sous médicaments « pour le calmer » dans sa troisième famille d’accueil et la maltraitance physique dans un foyer qui finira par le rendre « incontrôlable », Lyes a littéralement vécu «l’enfer» jusqu’à son arrivée à 15 ans chez Yasmina, maman d’accueil expérimentée et affectueuse chez qui il pourra enfin «se reconstruire».
«Le système est très opaque. En vingt ans, l’inspection générale des affaires sociales n’a mené que 35 missions d’inspection dans les foyers, déplore Lyes dans le Parisien. Il y a urgence. On ne peut plus se contenter de mettre des pansements sur des plaies béantes », alarme-t-il. Au manque de moyens de gérer les plus jeunes, s’ajoute l’absence de suivi des majeurs qui représenteraient un quart des SDF...
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