Tome I : «J'aime les livres. Tout ce qui touche la
littérature – ses acteurs, ses héros, ses partisans, ses adversaires,
ses querelles, ses passions – me fait battre le cœur. Le triomphe du Cid
m'enchante. La "petite société" autour de Chateaubriand et de cette
raseuse de Mme de Staël m'amuse à la folie. La mort de Lucien de
Rubempré me concerne autant que Wilde ou le baron de Charlus. Et, j'aime
mieux le dire tout de suite, Proust me fait beaucoup rire.
En un temps où les livres sont contestés et menacés par la montée de quelque chose d'obscur qui ressemble à la barbarie, cette histoire de la littérature n'a d'autre ambition que d'inviter le lecteur à en savoir un peu plus sur les œuvres passées ici en revue. Si elle donne à quelques gens d'aujourd'hui l'envie d'ouvrir un roman de Stendhal ou de Queneau ou de découvrir un poème d'Aragon, l'auteur aura atteint son but. Il aura largement été payé de son temps et de sa peine qui fut aussi un plaisir.»
En un temps où les livres sont contestés et menacés par la montée de quelque chose d'obscur qui ressemble à la barbarie, cette histoire de la littérature n'a d'autre ambition que d'inviter le lecteur à en savoir un peu plus sur les œuvres passées ici en revue. Si elle donne à quelques gens d'aujourd'hui l'envie d'ouvrir un roman de Stendhal ou de Queneau ou de découvrir un poème d'Aragon, l'auteur aura atteint son but. Il aura largement été payé de son temps et de sa peine qui fut aussi un plaisir.»
Tome II : «Je voudrais ici, tout de suite, dire et
répéter avec force que le second tome est très loin de signifier un
second choix. Je n'allais pas tirer toutes mes cartouches d'un coup, dès
le premier assaut. Je gardais pour la suite quelques biscuits de
réserve et des trésors encore cachés.
La méthode suivie dans ce deuxième volume est la même que dans le premier : présenter en quelques mots l'écrivain et son œuvre ; tâcher de leur rendre, sous la rouille, leur jeunesse et leur nouveauté. Je ne parle pas des vivants, parce que la mort et le temps n'ont pas pu accomplir leur travail de faucheur, de crible, de critique et d'arbitre ; et je parle des morts comme s'ils étaient vivants.
Tels qu'ils sont, en tout cas, les deux tomes de cette histoire menée au pas de charge et pleine d'impertinence – dans tous les sens du mot – peuvent peut-être constituer une sorte d'introduction à un des chefs-d'œuvre les plus accomplis de l'esprit des hommes depuis son éclosion : la littérature française.»
La méthode suivie dans ce deuxième volume est la même que dans le premier : présenter en quelques mots l'écrivain et son œuvre ; tâcher de leur rendre, sous la rouille, leur jeunesse et leur nouveauté. Je ne parle pas des vivants, parce que la mort et le temps n'ont pas pu accomplir leur travail de faucheur, de crible, de critique et d'arbitre ; et je parle des morts comme s'ils étaient vivants.
Tels qu'ils sont, en tout cas, les deux tomes de cette histoire menée au pas de charge et pleine d'impertinence – dans tous les sens du mot – peuvent peut-être constituer une sorte d'introduction à un des chefs-d'œuvre les plus accomplis de l'esprit des hommes depuis son éclosion : la littérature française.»
Jean d'Ormesson.