Neuf ans après la web-série YouTube du même nom, les deux pires dealeurs de Paris sont de retour pour un cocktail explosif à base de blagues bêtes et méchantes n’épargnant rien ni personne. Un spectacle hilarant à force de mauvais goût et de vulgarité décalée.
To rire or not to rire, telle est la question qui s’impose au visionnage d’En passant pécho – adaptation Netflix de la web-série YouTube du même nom au succès indéniable en 2012 – qui sème le trouble entre consternation et admiration. Peut-être parce que, en 2021, période qui voit tant de personnes fragilisées par l’existence, un tel étalement de cruauté et de vulgarité relève d’une audace sans borne.
Produit par Chi-Fou-Mi, qui nous a habitué à des projets plus... "respectables" (Pupilles, Le Chant du Loup, Le Grand Bain, Le Monde est à toi), En Passant Pécho nous raconte les aventures des deux pires dealers de Paris, Hedi (Hedi Bouchenafa) et Cokeman (Nassim Lyes). Leur quotidien minable est bouleversé quand la soeur du premier, Zlatana (clin d’oeil à une chanson du rappeur Rohff), une michetonneuse de première, épouse un baron de la drogue issu de la bourgeoisie : Arsène Van Gluten (Fred Testot). Une aubaine pour les deux compères qui vont pouvoir assouvir leurs rêves de grandeur façon Scarface.
Fort du public qui suivait la web-série (près de 37 millions de vues sur YouTube), le film En Passant Pécho assume son statut de comédie de niche, ne cherchant absolument pas à séduire les non initiés. Ce qui fait sa force et toute sa faiblesse. Si vous n’aimez pas l’humour de quartier type Les Kaïra de Franck Gastambide, ce stoner movie bien gras qui empile les gags lourdingues, avec en prime quelques blagues problématiques, risque de vous provoquer une overdose.
Pour les autres, ce bon gros délire complètement déjanté aura de quoi plaire, avec son humour très codifié et sa liste de guest impressionnante (Benjamin Tranié, Fred Testot, Vincent Desagnat, Hakim Jemili Brahim Bouhlel, Julien Courbey, le rappeur Sadek, Bun-Hay Mean alias Chinois Marrant, Jonathan Lambert…). Et on ne pourra pas non plus reprocher aux deux acteurs principaux de se donner à fond, surtout Nassim Lyes/Cokeman, totalement survolté, et qui, on vous prévient, passe absolument tout le film en slip.
"Qu’est-ce qui m’a pris de venir jouer dans ce film merde avec ces répliques à la con",
lâche Fred Testot dans une séquence très méta précédant le climax.
C’est aussi la sensation que le spectateur pourra avoir en regardant le
générique de fin défiler.
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