Paru en 1944, ce petit livre est un grand classique de la littérature scientifique. Son auteur (1887-1961), physicien, prix Nobel 1933 pour son équation ("de Schrödinger") et ses travaux sur la physique quantique dont il est l'un des fondateurs, a dû quitter son Autriche natale en 1939 pour l'Irlande, où il est resté jusqu'en 1956. Philosophe autant que physicien, il s'intéresse ici au support physique de l'hérédité : qu'est-ce qui, au coeur de la cellule, pourrait bien se transmettre d'une génération à l'autre ? Avec des arguments de physicien et non de biologiste, Schrödinger évoque un "cristal apériodique", un filament moléculaire fait d'une répétition de molécules identiques, qui doit se trouver dans les chromosomes et constituer en quelque sorte la mémoire de l'espèce. Dans les années qui suivent, les premiers biologistes moléculaires parviennent à élucider la structure de la plus célèbre des molécules, l'ADN, dont les propriétés répondent exactement à celles prévues par Schrödinger. À lire comme un roman policier scientifique... dont on connaîtrait le dénouement, ce qui n'en rend l'intrigue que plus passionnante ?
« Comment peut-on expliquer à l’aide de la physique et de la chimie les événements qui se produisent dans l’espace et dans temps à l’intérieur des limites spatiales d’un être vivant ? » Erwin Schrödinger
Nébuleuse de la Patte de Chat, photo prise par le télescope de 2,2m de l'observatoire de La Silla au Chili.• Crédits : European Southern Observatory (ESO).
En 1946, le physicien Erwin Schrödinger publiait Qu’est-ce que la vie ?, ouvrage assez original dont on répète souvent qu’il a donné à la biologie moléculaire son impulsion initiale. Dès la première page, Schrödinger posait ce qui semble être la bonne question : « Comment peut-on expliquer à l’aide de la physique et de la chimie les événements qui se produisent dans l’espace et dans temps à l’intérieur des limites spatiales d’un être vivant ? » Nous nous proposons de tenter de répondre à cette question en tenant compte des connaissances nouvellement acquises. Ou plutôt, nous allons la reformuler par le biais d’un triple détour : La Terre est-elle unique ? La vie est-elle unique ? La vie sur Terre est-elle unique ?
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