"Aujourd'hui, sur demain tu ne peut avoir prise.
Penser au lendemain, c'est être d'humeur grise.
Ne perds pas cette instant, si ton cœur n'est pas noir,
car nul ne sait comment nos demains se déguisent. "
Penser au lendemain, c'est être d'humeur grise.
Ne perds pas cette instant, si ton cœur n'est pas noir,
car nul ne sait comment nos demains se déguisent. "
Omar Khayyâm, mathématicien et poète persan mort en 1132, a laissé un
grand nombre de roba‘iyât (quatrains), dont on a toujours admiré en
Orient la construction rigoureuse et le ton sceptique.
"Sois heureux un instant, cet instant c’est ta vie."
PArmi une myriade de grands auteurs dont l'œuvre compose le patrimoine culturel de l'Iran, Omar Khayyâm est l'un des plus populaires, en tout cas le poète persan le plus lu à travers le monde. Cette large audience, le sage de Nichâpour la doit d'abord au poète irlando-britannique Edward Fitzgerald, qui le premier, en 1859, en adaptant ingénieusement les Robâiyât en vers anglais, fut à l'origine de sa consécration en dehors de son pays natal. Elle tient ensuite au caractère toujours actuel et vivace des quatrains, dont maints aspects trouvent des échos dans la sensibilité de l'homme moderne. Cette édition, débarrassée de l'usuel cortège de vers apocryphes qui défigurent l'œuvre du poète, offre, d'après les manuscrits les plus anciens, une traduction neuve et originale en quatrains, qui transpose le rythme du texte original des Robâiyât. Une belle façon de redécouvrir et d'apprécier le rationalisme teinté de pessimisme de Khayyâm, son "indifférence à la foi et au doute" et ses vibrants appels au carpe diem.