"Il est des talents si impétueux que les événements les plus dévastateurs de l'histoire ne peuvent les étouffer. Admirée et aimée par Pasternak, Rilke et Mandelstam, Tsvétaïéva fait l'objet aujourd'hui d'un véritable culte en Russie. Entre révolte et impossible espoir, la singularité tragique de son itinéraire, d'une indestructible intégrité, garde en effet toute sa charge libératrice. « Jamais, comme l'affirma Joseph Brodsky, une voix plus passionnée n'a retenti dans la poésie russe du XXe siècle. »
L'ensemble présenté ici comporte Le ciel brûle (soit les poèmes de jeunesse datant des années 1910-1923) et Tentative de jalousie, qui réunit tous les grands chants de la maturité (1924-1939). Ce large choix de textes, où se mêlent à l'infini tendresse et paroxysme, donne au lecteur l'image la plus juste possible du lyrisme expressionniste de Tsvétaïéva, dont l'œuvre tout entière apparaît comme une extraordinaire leçon de vie.
Une Vie, une Œuvre : 1892-1941 (France Culture, 1991)
Marina Ivanovna Tsvetaïeva 1892-1941 est une poétesse russe.
Son premier recueil, "L'Album du soir", est édité alors qu'elle n'a que 18 ans.
En 1912, elle épouse Sergueï Efron qui lui donnera trois enfants. Après
la révolution son mari rejoint les troupes des armées blanches. Marina
retourne à Moscou où elle sera bloquée durant cinq ans. Elle aura à
subir les terribles privations de ces années, en 1920 sa fille meurt de
faim.
En 1921, elle apprend par Boris Pasternak que son mari est finalement en
vie et qu'il réside à Prague. Pour Marina, c'est le début de dix-sept
longues années d'exil, qui commencent par Berlin, puis Prague et Paris.
Les années 20 voient les poèmes de Marina rencontrer la faveur du
public. En 1928, en rendant hommage à sa force poétique elle s'aliène
les milieux de l'émigration. Même si elle écrit beaucoup pendant son
exil, elle souffre d'être rarement publiée à cause de sa prise de
position.
Son mari travaille avec la police secrète soviétique et participe à des
attentats contre des opposants anti-staliniens, ce qu'elle semblait
méconnaître. Sa fille Alia regagnera l'URSS en 1937, bientôt suivie par
son père qui échappera ainsi à la police française.
En 1939, n'y tenant plus, Marina et son fils rentrent en Union
soviétique. Le malheur l'y attend : son mari est fusillé en 1941, sa
fille passe huit ans en prison. En 1941, Tsvetaïeva et son fils sont
évacués à Ielabouga, dans la république de Tatarie. Elle s'y retrouve
sans aucun soutien et se pend le 31 août 1941.
Son fils disparaîtra pendant la guerre et c'est grâce à sa fille revenue des camps Staliniens que nous connaissons son œuvre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire