vendredi 12 mars 2021

Livre - Moravagine - Blaise Cendrars

 


Moravagine, c'est le mal, la folie, l'énergie destructrice, incarnés dans le dernier descendant d'une famille royale en exil.
Son histoire, pleine de bruit et de fureur, est racontée par son témoin, son confident Cendrars lui-même, dont Moravagine, sa créature, est le double, l'ombre maudite qu'il cherche à exorciser dans cette œuvre envoûtante, une des plus originales de notre époque.

"Un monstre, je te dis...", lance Blaise Cendrars, lorsqu'il annonce à son ami Jean Cocteau, le 1er septembre 1917, qu'il vient de mettre le point final à La Fin du monde. Neuf ans plus tard, le roman paraîtra sous le nom de son inquiétant héros, Moravagine. Enfermé dès sa naissance et réputé incurable, celui-ci s'évade de l'asile psychiatrique grâce à un jeune médecin qui joue l'apprenti sorcier pour le voir à l'œuvre. Pendant plus de dix ans, ils vont parcourir ensemble le monde entier en se faisant terroristes, chercheurs d'or ou aviateurs tandis que le "grand fauve humain" parsème sa route de cadavres de femmes.

Dans cette figure du mal, Cendrars a voulu peindre son double démoniaque. Pour échapper à sa fascination, il a exploré les limites de la folie et du génie créateur.

Blaise CENDRARS – Un siècle d'écrivains : 1887-1961 (DOCUMENTAIRE, 1999)

 

Blaise Cendrars
1887-1961, de son vrai nom Frédéric-Louis Sauser, est un écrivain d'origine suisse, naturalisé français, né le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel (Suisse), et mort le 21 janvier 1961 à Paris. Il est également connu sous les pseudonymes de Freddy Sausey, Frédéric Sausey, Jack Lee, et Diogène.

Il mène d'abord une vie d'aventurier et de bourlingueur avant d'écrire et de publier ses premiers poèmes : Les Pâques en 1912 (qui deviendra Les Pâques à New York en 1919), qu'il signe du pseudonyme de Blaise Cendrars, alors que malade, il se voulait renaissant à travers les braises et les cendres, tel le phénix, .De Moscou il part par le Transsibérien, en Chine: il effectue ses fabuleux voyages en compagnie d'un certain Rogovine et vit avec lui des produits de la vente de pacotilles diverses (des cercueils, des couteaux de poche, des tire-bouchons, etc...) La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, publié en en 1913 en est l'écho transposé. Il participe dès le début à la guerre de 14-18 comme engagé volontaire dans la légion étrangère : gravement blessé en 1915, il sera amputé du bras droit. Le 28 septembre 1915 (ou le 16 février 1916 ? ), il est naturalisé français et reprend en 1917 l'écriture. Il publie, en 1918, un court texte en prose : J'ai tué, premier livre illustré par Fernand Léger et seul livre illustré des dessins de sa période cubiste: quelques pages parmi les plus fortes et les plus dérangeantes écrites sur la guerre? Mais, lassé du milieu littéraire, il se tourne quelques années vers le cinéma puis abandonne après l'échec. Il voyage alors au Brésil en 1924.

Il s'oriente dès lors vers le roman avec L'Or en 1925, où il retrace le dramatique destin de Johann August Suter, millionnaire d'origine suisse ruiné par la découverte de l'or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années vingt, un romancier de l'aventure que confirme Moravagine en 1926, avant qu'il ne devienne dans les années trente, grand reporter, puis, correspondant de guerre dans l'armée anglaise en 1939. il quitte Paris après la débâcle, et s'installe à Aix-en-Provence puis à Villefranche-sur-mer. Il ne reprend l'écriture qu'en 1943 en rédigeant des récits autobiographiques avec L'Homme foudroyé (1945), La Main coupée, Bourlinguer. De retour à Paris en 1950, il participe à des programmes artistiques et des entretiens radiophoniques réputés.

 

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