Le Pont (en allemand : Die Brücke) est un film allemand de Bernhard Wicki, sorti en 1959, adapté du roman autobiographique Die Brücke de Manfred Gregor (pseudonyme de Gregor Dorfmeister, auteur et journaliste allemand) publié en 1958.
L'histoire se passe en Allemagne, en avril 1945, dans les dernières semaines de la guerre en Europe.
Un remake est réalisé en 2008 par Wolfgang Panzer pour la télévision.
Des garçons de 16 ans sont mobilisés dans le Volkssturm, la milice populaire allemande levée en 1944 pour épauler la Wehrmacht dans la défense du territoire du Reich. Après quelques jours d'instruction, le bataillon est envoyé au combat. À la supplique du commandant de compagnie, le chef de corps fixe aux enfants une mission sans aucun danger : sous le commandement d'un vieux sergent expérimenté, défendre un pont sans intérêt d'aucune sorte qui, de toute façon, va être détruit par une équipe de sapeurs aguerris.
Par hasard, ce pont se trouve être celui menant à leur village natal. Le sous-officier en maraude est pris à tort pour un déserteur et tué par des Feldgendarmes. Livrés à eux-mêmes, les enfants voient passer l'armée allemande en déroute. Ils hésitent à abandonner le combat — conseil donné par les militaires en retraite — mais un avion américain mitraille le pont, tuant l'un d'entre eux. Les autres, autant par vengeance que pour sauver leur village, défendent le pont contre un peloton de soldats américains auxquels ils détruisent deux chars.
Un soldat américain s’aperçoit de l'âge de ses adversaires et les supplie de partir : « Go home ». Mais ceux-ci ne le comprennent pas et le tuent. L'un après l'autre, les jeunes sont tués, sauf deux. Les Américains finissent par reculer. Après le combat, les sapeurs allemands — lesquels avaient prévu de laisser passer les Américains avant d'intervenir — se présentent afin de faire sauter l'ouvrage. Les deux gavroches, choqués d'apprendre qu'ils ont sacrifié leurs camarades pour rien, tirent sur les sapeurs, tuant le chef du détachement, qui s'enfuient, non sans lâcher une rafale qui tue l'un des gamins. Le dernier survit pour raconter l'histoire.
Ce film est tiré d'une histoire vraie, dans laquelle il n'y a que trois adolescents de la commune pour défendre le pont. L'un d'entre eux, pensant ce combat inutile, déserte le soir même sous les moqueries de ses camarades. Le lendemain, 28 avril 1945, il constate que les Américains sont passés, le pont est intact et ses deux camarades sont morts. Trois jours plus tard, le cessez-le-feu intervenait pour toute l'Allemagne.
Le survivant, Manfred Gregor, décide de raconter ce combat absurde d'une jeunesse endoctrinée dans lequel il aurait pu être le troisième mort. L'histoire originale étant trop courte, le scénario est remanié pour en faire un roman. Ces modifications permettront à l'auteur de rester anonyme et d'éviter d'éventuelles représailles de jeunes Allemands encore sensibles aux thèses que le régime national-socialiste leur avait inculquées.
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