En 1952, pour le cent cinquantième anniversaire de sa naissance, Aragon célèbre Victor Hugo. Il publie Avez-vous lu Victor Hugo ? que des articles parus tout au long de l'été 1951 dans les Lettres françaises ont préparé. Et c'est tout un bouquet foisonnant : Les éditions sociales donnent à lire Hugo, poète réaliste, Europe : Hugo vivant, la Pensée : le Parti communiste français et Victor Hugo. Autant de discours prononcés la même année, autant d'éloges du caractères national de la poésie hugolienne : " la grandeur, le cour, la hauteur des vues, les perspectives prodigieuses, l'amour de la paix et du progrès, la confiance dans l'homme et son élévation illimitée. "
Pourtant, célébrer Hugo, cela n'allait pas de soi si l'on se réfère à la tradition communiste. Marx, qui meurt deux ans avant le poète, n'a pas été tendre à son sujet. Dans ses articles écrits à chaud mais publiés bien plus tard en brochure sous le titre Les luttes de classes en France (1848-1850), comme tout au long de sa correspondance avec Engels, Hugo est étrillé, moqué, épinglé comme " ancienne notabilité louis-philipparde ", plus tard rangé parmi les ennemis de la Commune. Son Napoléon le Petit est pris pour cible dans la préface du 18 brumaire de Louis Bonaparte. L'extrême gauche révolutionnaire a refusé de participer à ses grandioses funérailles nationales, considérées comme " une promenade carnavalesque ". Dans une conférence tenue trois jours après ses obsèques, Jules Guesde affirme que Hugo est un homme du passé et que la classe porteuse d'avenir n'a rien à en apprendre. Quelques semaines encore et ce sera le terrible pamphlet de Paul Lafargue, le gendre de Marx, La légende de Victor Hugo, au verdict sans appel : " Hugo fut bourgeois jusque dans la moindre de ses actions. "
Biographie de Victor Hugo
Victor Hugo est considéré comme l'un des plus importants écrivains français.
Fils
d'un général d'empire, il passe son enfance entre Paris, Naples et
l'Espagne au gré des mutations de son père. En 1813, la famille revient
s'installer à Paris. En 1816, il écrit dans son journal : « je veux être
Chateaubriand ou rien ». De 1817 à 1820, il hésite entre l'écriture et
Polytechnique. Il participe à trois concours de poésie, obtient deux
fois le premier prix et opte pour l'écriture. En 1819 encore lycéen, il
crée avec ses frères la revue, Le Conservateur Littéraire.
Ses
premiers poèmes sont publiés en 1821. Mais il ne connaîtra le véritable
succès qu'en 1827 avec la pièce "Cromwell", témoignage de son héritage
shakespearien illustré notamment par sa célèbre préface. D'autres drames
romantiques suivront, comme "Hernani" (1830), "Lucrèce Borgia" (1833)
et "Ruy Blas" (1838).
En 1822, il épouse Adèle Foucher qui lui
donne cinq enfants. Il aura néanmoins de nombreuses maîtresse (Juliette
Drouet, Léonie d'Aunet ou Alice Ozy). En 1833, il rencontre l'actrice
Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse et qui lui sauvera la vie lors
du coup d'État de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes.
Romancier du peuple, il écrit pour celui-ci à travers des
chefs-d'oeuvre comme "Notre-Dame de Paris" (1831) et surtout "Les
Misérables" (1862). En 1841, il entre à l'Académie Française et devient,
en 1845, Pair de France.
Au début de la Révolution de 1848, il
est nommé maire du 8e arrondissement de Paris, puis député de la
deuxième République et siège parmi les conservateurs. Lors des émeutes
ouvrières de juin 1848, Victor Hugo, lui-même, va participer au
massacre, en commandant des troupes face aux barricades, dans
l'arrondissement parisien dont il se trouve être le maire. Il en
désapprouvera plus tard la répression sanglante. Il fonde le journal
L'Événement en août 1848.
Fervent partisan de la démocratie il
est élu député de l'Assemblée Constituante en 1848. Il vote pour les
conservateurs et soutient la candidature de Napoléon, mais rompt son
engagement en 1849. Pilier de la résistance, il doit s'exiler jusqu'en
1870. Installé à Jersey et Guernesey, il écrit "Les Châtiments", et "Les
Contemplations". De retour en France, à plus de 60 ans, il entame la
rédaction de "La Légende des siècles"
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