jeudi 7 octobre 2021

Livre - La Fin de l'homme rouge - ou le temps du désenchantement - Svetlana Alexievitch - 2015 prix Nobel de littérature


 Après soixante-dix ans de marxisme-léninisme, après des millions de morts, après l'implosion de l'URSS, que reste-t-il de l'Homo sovieticus ? Armée d'un magnétophone et d'un stylo, mue par l'attention et la fidélité, Svetlana Alexievitch a rencontré des survivants qui ont vécu la petite histoire d'une grande utopie et témoignent de cette tragédie qu'a été l'Union soviétique.
Ce magnifique requiem fait ainsi résonner des centaines de voix brisées : des humiliés et des offensés, des gens bien, d'autres moins bien, des mères déportées avec leurs enfants, des staliniens impénitents malgré le Goulag, des enthousiastes de la perestroïka ahuris devant le capitalisme triomphant et, aujourd'hui, des citoyens résistant à l'instauration de nouvelles dictatures...
A la fin subsiste cette interrogation : pourquoi un tel malheur ? Le malheur russe ? Impossible en effet de se départir de l'impression que ce pays a été "l'enfer d'une autre planète".



Svetlana Alexievitch : La Fin de l’homme rouge (France Culture / Théâtre et compagnie)

Svetlana Alexievitch : La Fin de l’homme rouge (France Culture / Théâtre et compagnie). Photographie : © Nobel Media AB. Photo: A. Mahmoud. Diffusion sur France Culture le 26 janvier 2020.

 « Pendant quarante ans, Svetlana Alexievitch a parcouru ce pays qu’on appelait l’URSS et enregistré des centaines de témoignages. “Ce qui m’intéresse, écrit-elle, c’est le petit homme, le grand petit homme car la souffrance le grandit. Dans mes livres, il raconte lui-même sa petite histoire, et en même temps, il raconte la grande histoire.” D’une personne à l’autre, de voix en voix, elle a écrit six livres qui n’en font qu’un seul, un livre sur l’histoire d’une utopie : le socialisme. “La Fin de l’homme rouge” fait résonner les voix des témoins brisés de l’époque soviétique, voix suppliciées des Goulags, voix des survivants et des bourreaux, voix magnifiques de ceux qui ont cru qu’un jour “ceux qui ne sont rien deviendraient tout”, et sont aujourd’hui orphelins d’utopie. “J’ai cherché ceux qui ont totalement adhéré à l’idéal. Ils n’ont pas été capables de lui dire adieu, se perdre dans une existence privée, vivre, tout simplement. J’ai été choquée et horrifiée par l’être humain, j’avais envie d’oublier ce que j’avais entendu. Et plus d’une fois aussi, j’ai eu envie de pleurer de joie devant la beauté de l’être humain. Ce qui m’attirait, c’était ce petit espace, l’être humain. Juste l’être humain. En réalité, c’est là que tout se passe. Je suis entourée de ces voix, ces centaines de voix, elles sont toujours avec moi. J’aime les voix humaines solitaires, c’est ce que j’aime le plus, c’est ma passion.” » 

Emmanuel Meirieu Mise en scène et adaptation : Emmanuel Meirieu Traduction : Sophie Benech Une réalisation d’Alexandre Plank et Emmanuel Meirieu. Avec Stéphane Balmino, Évelyne Didi, Xavier Gallais, Maud Wyler, Anouk Grinberg, Jérôme Kircher, André Wilms et la voix de Catherine Hiegel Musique : Raphaël Chambouvet Prise de son, montage, mixage : Mathieu Touren Assistante à la réalisation : Manon Dubus Production : La Criée - Théâtre National de Marseille / Le Bloc Opératoire

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