En France, les « problèmes de l’immigration » se succèdent en rafale, dans un débat récurrent attisé par les cycles de la vie politique et en particulier le rythme de la présidentielle : crise des réfugiés, islam et laïcité, droit du sol, double nationalité, regroupement familial, « jungle » de Calais…
François Héran replace les arguments de ce débat dans une perspective démographique et politique. Il revient notamment sur l’ère Sarkozy : neuf années de mainmise sur la politique migratoire de la France, mais pour quel bilan ? Abandon de la politique d’« immigration choisie », persistance de l’immigration dite « subie » mais légale : en fin de compte, une personne sur quatre vivant en France est immigrée ou enfant d’immigré. Le volontarisme ultra rêve encore, cependant, de faire sauter le verrou des droits fondamentaux.
Soulignant le progrès des connaissances sur l’immigration, l’auteur réfute les erreurs grossières de certains politiques (Marine Le Pen en tête) et essayistes médiatiques (tel Éric Zemmour). Il revisite la question de la citoyenneté : « droit du sang » et « droit du sol » sont en fait deux versions d’un même droit, le droit du temps. Sans occulter les obstacles à l’intégration, il la montre aussi à l’œuvre, comme dans ce gymnase de banlieue où chacun, sans distinction d’origines et de croyances, vient donner son sang, peu importe à qui.
Au final, une approche sereine et réaliste. Ni pour ni contre l’immigration : avec elle, tout simplement.
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