Napoléon III est, sûrement, le plus mal aimé des chefs d'État de la France et le Second Empire le plus mal connu de ses régimes. Et pourtant, de 1848 à 1870 se crée la France contemporaine.
S'il inaugure son règne par un coup d'État, Louis Napoléon Bonaparte, aussitôt, rétablit le suffrage universel banni par la Deuxième République agonisante. Et, à la différence de son oncle, il sera le champion du progrès social (droit à l'instruction pour les filles, droit de réunion, droit de grève...), autant que de la prospérité économique : il étend le réseau de chemin de fer, développe l'industrie, favorise la recherche scientifique et protège Pasteur, modernise les villes dont pas une qui ne porte, aujourd'hui, les traces éclatantes de l'urbanisme nouveau.
Avec le Second Empire, le rayonnement de la France est à son apogée. La gloire militaire ne manque pas : Alma, Magenta, Solferino... L'Italie lui doit son unité et le Mexique sa liberté. L'empire colonial est déjà largement constitué. Mais il y aura Sedan. Le désastre. On ne pardonne ni les mauvais débuts ni les défaites !
En historien autant qu'en politique, Philippe Séguin brosse, ici, un portrait sans fard du très grand homme d'État que fut Napoléon III. S'inscrivant dans une courte lignée de chercheurs d'origine essentiellement anglo-saxonne, il s'attache à rétablir les faits. Et c'est avec fougue et générosité que, contre Victor Hugo, l'irréductible ennemi de l'empereur, il le proclame Louis Napoléon le Grand.
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