jeudi 14 octobre 2021

Film - 5/5 - Green zone - 2010


« Green Zone » chasse aux mensonges dans l'enfer vert de Bagdad


 

 

 

 

 

C’est en avril 2003 que les forces américaines ont investi ce périmètre situé au centre de Bagdad et que l’on appelle la « Green Zone », siège des bâtiments stratégiques du régime de Saddam Hussein avant l’invasion. Les quartiers de Bagdad en dehors de la « zone verte » sont appelés, eux, « Red Zone ».

 


Inspirée par le livre du journaliste américain d’origine indienne Rajiv Chandrasekaran, qui couvrit le Moyen-Orient et la guerre d’Irak pour le Washington Post, l’histoire racontée par le film est celle de Roy Miller, un jeune sous-officier américain dont la mission est de trouver les armes de destruction massive qui ont servi de prétexte à George W. Bush pour investir l’Irak et destituer Saddam Hussein.


Tous les sites sur lesquels est envoyé l’adjudant-chef Roy Miller se révèlent bidons. De ces armes effroyables, il n’y a de trace nulle part. Ses doutes quant à la crédibilité du mystérieux informateur qui renseigne l’état-major sont balayés par Poundstone, agent du renseignement pour la défense. Violant son devoir de réserve, Miller mène une enquête personnelle avec l’appui d’un vieux briscard de la CIA, lui aussi perplexe, et ouvre les yeux d’une journaliste du Wall Street Journal qui a accrédité l’existence de ces armes ainsi que la thèse d’une source confidentielle nommée Magellan.

Manipulations politiques avérées


Aussi fictive que soit cette intrigue, elle touche à des manipulations politiques avérées, et nul ne pourra s’empêcher d’identifier Poundstone à Paul Bremer (gouverneur américain de l’Irak) ni cette journaliste à Judith Miller, Prix Pulitzer pour des enquêtes sur Al-Qaida, qui publia de fausses informations sur les armes irakiennes. Réalisé par un cinéaste, Paul Greengrass, qui fut lui-même jadis journaliste pour la chaîne britannique ITV, Green Zone s’ajoute à la liste des films refusant d’harmoniser l’industrie cinématographique et les stratégies de l’administration au pouvoir.

 

 

Construit comme un thriller, bourré d’action, filmé d’une caméra nerveuse, Green Zone n’évacue pas les arrière-pensées de la famille Bush et nous renvoie une image crédible de l’anarchie humaine et diplomatique régnant là-bas. Le scénario a le bon goût d’intégrer les enjeux intérieurs de l’Irak

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