dimanche 9 janvier 2022

Film - 4.8/5 - Il n'est jamais trop tard - 2011 avec Tom Hanks et Julia Roberts.


 L'acteur passe pour la deuxième fois derrière la caméra pour réaliser Il n'est jamais trop tard, une gentille comédie sentimentale aux côtés de Julia Roberts.

À sa manière d'entrer dans la pièce, on comprend que Tom Hanks est d'excellente humeur. À 55 ans, l'acteur réalisateur d'Il n'est jamais trop tard n'a plus rien à prouver. Cet héritier de James Stewart dont Steven Spielberg a pu dire «qu'il pouvait tout jouer», double lauréat d'un oscar du meilleur acteur pour Philadelphia et Forrest Gump, s'offre le luxe de passer derrière la caméra pour la deuxième fois, à quinze ans d'intervalle (depuis That Thing You Do, en 1996). Reconnaissant son interlocuteur, le héros du Da Vinci Code plaisante: «Cette fois nous sommes très loin d'Anges et Démons. » Comme on précise qu'il a coutume de se réinventer à chaque rôle, Hanks rétorque en s'asseyant : « N'est-ce pas ce que tout acteur doit faire?» Et l'on se rend compte que l'entretien démarre sur les chapeaux de roues, comme le scooter du film.


Tom HANKS. - Mon envie de faire ce film remonte à environ six ans. Honnêtement, c'était une idée qui me tenait à cœur. Je voulais envisager ce que pourrait devenir un homme, brutalement renvoyé de son boulot et qui décide à la cinquantaine de retourner à l'université. Le problème, c'est qu'à chaque fois que j'en parlais à un réalisateur, je n'arrivais pas à communiquer clairement ce que j'avais en tête, quelle était ma vision… C'est pour ça que j'ai décidé de réaliser le film moi-même.


Et quelle était votre vision?

Depuis le premier jour, elle n'a jamais varié d'un iota. Ma vision est avant tout faite pour combattre le cynisme ambiant. Je ne voulais ni méchants, ni gentils. Simplement raconter l'histoire d'un type poussé à la ruine par un destin indifférent. Et qui se rebiffe en repartant de zéro, c'est-à-dire en acceptant de retourner à l'école !


Le chômage des cadres en pleine récession économique, est-ce vraiment un bon sujet de comédie?

Je le crois. L'histoire du cinéma a largement prouvé que les meilleures comédies dites sociales reposent sur de tristes réalités. En ce qui concerne Larry Crowne, la récession économique frappant les États-Unis est venue rattraper notre histoire au moment où nous étions en train d'en finir l'écriture. Dans la première version du script, par exemple, Larry ne devait pas perdre sa maison. À un moment donné, je me suis dit qu'il fallait qu'il abandonne son logis parce qu'il est incapable d'en payer les traites.


Selon vous, qui est vraiment Larry Crowne?

J'ai connu un type comme Larry Crowne, qui savait précisément ce qu'il allait faire en sortant du lycée. Il a tout de suite rejoint la Navy, persuadé qu'il n'était pas capable de faire autre chose. Il a fait cinq fois le tour du monde en tant que cuistot… Ce qu'il aimait aussi dans la marine, c'était le fait d'appartenir à une communauté, un groupe d'hommes unis et solidaires les uns des autres. Pour l'anecdote, au départ, j'avais baptisé mon person­nage Harry Brown ! Mais à un moment donné, j'ai trouvé que ça sonnait comme le nom d'un cookie, alors c'est devenu Larry Crowne. Tant mieux, car je me suis aperçu que c'était le titre du film de Michael Caine ! (Rires)


C'est la deuxième fois que vous tournez avec Julia Roberts.Pourquoi elle et pas une autre?

Comprenez ceci: Julia, c'est la meilleure ! C'est la partenaire idéale. Elle ne fait rien à la légère. Si nous n'avions pas joué ensemble dans La Guerre selon Charlie, je n'aurais jamais eu le cran de l'appeler pour lui dire: «Salut, c'est Tom Hanks. J'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer. J'ai écrit un film dans lequel il y a un rôle pour toi. Il se trouve que je serai ton partenaire et que je vais également le réaliser ! » Nous avons sensiblement les mêmes priorités, dans la vie comme sur un plateau. Je crois que c'est pour cela que l'alchimie fonctionne bien entre nous. Nous avons beaucoup ri pendant le tournage. Face à elle, je me suis rendu compte que je ne pouvais que donner le meilleur de moi-même.


Êtes-vous un fan de scooter?

Je le suis, maintenant ! J'en possède même un depuis peu. Un 149 cc. Ça s'appelle un «Buddy». C'est coréen. Mais je pense bientôt monter en puissance. Il me faut plus de chevaux sous le capot ! Pour moi, c'est devenu l'accessoire le plus romantique qui soit. Souvenez-vous Audrey Hepburn et Gregory Peck dans Vacances romaines. Un scooter, c'est la liberté. Un peu comme le cheval dans les westerns. On va où l'on veut, les cheveux au vent, en zigzaguant entre les voitures au milieu du trafic. J'adore ça !

Quinze ans après le très rock'n'roll That Thing You Do , Tom Hanks a éprouvé le besoin de repasser derrière la caméra avec une comédie romantique qui lui permet de jouer les jolis cœurs face à Julia Roberts. Il n'est jamais trop tard raconte les heurs et malheurs de Larry Crowne (Tom Hanks, donc), employé dévoué d'un supermarché qui se fait virer du jour au lendemain, alors qu'il croyait qu'on allait le nommer une fois de plus «employé du mois». Sonné comme un boxeur, Larry décide tout de même de repartir de zéro à 50 ans. Il s'inscrit à l'université et tombe dans la classe de Julia Roberts… Récession économique, chômage brutal, traites impayées, l'Amérique des marginaux: tel est l'arrière-plan qui permet à Tom Hanks de trousser une sympathique petite comédie sociale, certes naïve et surannée, mais sincère. Voilà qui fait du bien en ces temps de cynisme à tout crin… Et qui donne envie d'acheter un scooter !


Aucun commentaire:

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur

 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérienc...