Première biographie française consacrée à celui que l’on surnomma «
l’autre Corse », Carlo Andrea Pozzo di Borgo (1764-1842), éternel
expatrié, général dans l’armée russe, diplomate dans les cours de
Saint-Pétersbourg et de Londres, qui voua toute sa vie une haine féroce à
son compagnon d’adolescence à Ajaccio : Napoléon. Par l’auteur de Une
histoire érotique de Versailles et Ninon de Lenclos. Avec une préface du
grand spécialiste en France de Napoléon, Jean Tulard.
Né à Alata, près d’Ajaccio, en 1764, dans une famille noble, parente des
Bonaparte, Carlo Andrea Pozzo di Borgo aura un destin bien différent de
celui de son illustre voisin Napoléon.
L’historien corse Michel Vergé-Franceschi retrace cette vie romanesque
dans une biographie très réussie. Juriste, député à la Constituante,
puis à l’Assemblée législative, « Pozzo est homme de l’ordre, de la
légalité ». Face aux exactions révolutionnaires, fidèle à Paoli, il se
rallie aux Anglais qui occupent la Corse de 1794 à 1796. Après, ce sera
l’exil forcé loin de son île natale. Il entre au service du tsar
Alexandre Ier en 1804 et entame une carrière diplomatique qui le mènera à
Vienne et à Constantinople. Il entrera à ses côtés dans Paris en 1814.
Se souvenant de sa nationalité française, Louis XVIII le fait comte et
pair de France. De 1834 à 1839, on le retrouve ambassadeur de Russie
auprès de la reine Victoria. Pozzo di Borgo meurt en 1842 dans son hôtel
particulier parisien de la rue de l’Université, ayant survécu plus de
vingt ans à son vieil ennemi Napoléon.
Pozzo di Borgo: l'ennemi juré de Napoléon
Il était l’adversaire mythique de Napoléon et en même temps son cousin
pauvre… Celui que Bonaparte défie dans le fameux film d’Abel Gance, au
terme d’une folle poursuite à cheval. Lamartine affirmait qu’ « il était
doué de l’extérieur le plus noble, de l’élocution la plus pénétrante et
la plus passionnée, des manières les plus simples et les plus
élégantes, militaire, diplomate, publiciste, homme de plaisirs et
d’affaire tout à la fois […] un de ces hommes dont le mérite et le
charme éclatent aux yeux dès le premier regard. » De son côté Adolphe
Thiers, estimait que « Dieu lui avait accordé une sorte de génie aussi
admirable que celui des batailles… le génie de la politique. » Cet homme
s’appelle Carlo Andrea Pozzo di Borgo. Avec une forme de détachement,
il disait de lui-même : « Moi comme bien d ‘autres, nous serons des
planètes secondaires, autour du grand soleil [Napoléon] ». Mais il
ajoutait immédiatement après : « Soit qu’il ait vivifé ou brûlé tout le
monde. » Storiavoce vous propose de partir à la découverte de ce
personnage fascinant qui courra l’Europe de Paris à Ajaccio, de
Saint-Pétersbourg à Vienne en passant par Londres, avec l'historien
Michel Vergé-Franceschi, interviewé par Christophe Dickès.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire