1808. La paix a été de courte durée. En effet, la flotte anglaise à qui Napoléon avait fermé tous les ports d’Europe, a bravé l’interdit et débarqué à Lisbonne. Napoléon veut envoyer son armée mais pour cela, ses troupes devront traverser l’Espagne. Une Espagne en pleine guerre civile, le fils du roi cherchant à détrôner son père. Napoléon rencontre le roi et le prince, assiste à leurs querelles et décide de mettre un terme à cette crise en prenant le pouvoir : il installe son frère Joseph sur le trône d’Espagne. Tandis que le fier Murat bataille contre les insurgés espagnols, une partie de l’armée française capitule contre les anglais entrés en Espagne. Napoléon doit rappeler en renfort le corps d’armée du maréchal Ney stationné en Allemagne. Saisissant l’aubaine de ce deuxième front qui s’ouvre au sud, les autrichiens en profitent pour réarmer. La situation est critique.
Avec l’aide de son fidèle ambassadeur en Russie Caulaincourt, Napoléon rencontre le Tsar Alexandre à Erfurt, voulant s’assurer qu’il tiendra sa promesse de ne pas se joindre aux coalisés. Les deux hommes rient et chassent ensemble. Mais quand Napoléon pose des questions à Alexandre, celui-ci élude. Napoléon joue son va-tout : il somme le Tsar de s’engager à ses côtés. En vain. Napoléon a compris : il ne peut rien attendre d’Alexandre, qui derrière sa cordialité cache une haine farouche pour ce que représente l’Empereur des français : un certain ordre du mérite qui ne pèse pas lourd face à la très ancienne dynastie des Romanov…
Napoléon doit partir combattre en Espagne. Il est sombre, tôt ou tard, la guerre aura lieu. Peut-être aurait-il dû écouter Marie Walewska quand elle lui demandait, au nom de la noblesse polonaise, de rendre la souveraineté à la Pologne affaiblissant du même coup l’empire russe ? Pourquoi donc les hommes s’entêtent-ils toujours à trahir ? …Ses frères, Talleyrand trop ambigu pour être sincère, même Murat qu’il a marié à sa sœur Caroline, et qui, persuadé que Napoléon ne sortira pas vivant du bourbier espagnol, fait courir à Paris le bruit de sa mort imaginant déjà lui succéder. Mais que croient-ils donc tous ? Oublient-ils que lui seul les a faits ? De retour à Paris, Napoléon règle quelques comptes : il démet Talleyrand de ses fonctions. Il est surtout différent : plus inquiet, moins confiant, refusant d’entendre les voix de ses proches qui s’élèvent contre une nouvelle guerre. Qu’importe, Napoléon veut vaincre ou mourir. Ce sera Essling où le fidèle maréchal Lannes, qui, expirant dans les bras de Napoléon, l’exhorte de mettre fin à la guerre. Napoléon a défait la nouvelle coalition mais à quel prix ? Trop d’hommes sont morts, la France est exsangue, et la paix fragile. Il ne voit plus qu’une solution : un mariage qui lui assurera l’alliance avec la maison autrichienne. L’heure est venue de renoncer aux anciennes amours : il répudie Joséphine, désespérée. Napoléon est au sommet de la gloire. Mais maintenant il est bien seul…
Marie-Louise, fille de l’Empereur d’Autriche et qui s’apprête à devenir la nouvelle impératrice, est en route pour Paris. En amour comme à la guerre, il faut surprendre. Napoléon, vient à sa rencontre. En pleine forêt, sous la pluie, il arrête le cortège, pénètre dans la calèche et découvre une ravissante jeune fille : son œil naïf, ses lèvres mutines… Napoléon en tombe immédiatement amoureux. Mars 1811. Cent et un coups de canons sont tirés dans le ciel de Paris : Marie-Louise vient d’accoucher d’un garçon, le petit Roi de Rome.
Napoléon est le plus heureux des hommes et contemple en pleurant l’enfant qui dort. Pourquoi la vie ne ressemble-t-elle pas à cette innocence ? Napoléon espérait qu’une fois allié à la maison d’Autriche, la paix durerait. Or le Tsar a massé 300 000 hommes aux frontières de Pologne. Il faut repartir en guerre. N’écoutant pas les conseils de ses proches, il entraîne une armée immense—600 000 hommes— dans l’immensité de la plaine de Russie, à la poursuite d’une armée russe invisible. Arrivé aux portes de Moscou, il découvre une ville désertée de ses habitants. Le Kremlin lui aussi est vide. Le tsar est parti, laissant tout sur place. Moscou vide devient une prise de guerre dérisoire. Napoléon est inquiet : son destin semble lui échapper… En pleine nuit, on le réveille. Napoléon se précipite à la fenêtre : la ville était piégée, des incendiaires ont mis le feu à l’arsenal, Moscou n’est bientôt plus qu’un immense brasier.
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