Force of Nature est un film américain réalisé par Michael Polish, sorti en 2020.
Cardillo, un policier au passé trouble, est chargé de protéger les résidents d'un immeuble pris au piège après un ouragan. Parmi eux, Ray, un détective à la retraite, refuse d'être évacué. Parallèlement à la catastrophe météorologique, un groupe de braqueurs tente de réaliser un casse au sein de ce même bâtiment.
Mel Gibson (VF : Jacques Frantz) : Ray
Kate Bosworth (VF : Chloé Berthier) : Troy
Emile Hirsch : Cardillo
David Zayas : John le baptiste
« Force of nature » : ainsi s'intitule le dernier film de Mel Gibson à être proposé en France, mais le terme pourrait aussi s'appliquer à l'acteur. A 65 ans, l'Américain poursuit contre vents et marées une carrière cabossée, dont la plupart des longs-métrages récents, même avant la pandémie de Covid-19, n'ont plus droit à une diffusion dans les salles de cinéma dans notre pays, atterrissant directement dans les rayons des DVD ou sur les plates-formes de streaming.
C'est le cas de « Force of nature », un film d'action datant de 2020 proposé depuis ce vendredi sur Amazon Prime Video où, malgré une affiche le mettant en valeur, l'ex-Mad Max ne tient finalement qu'un second rôle aux côtés d'Emile Hirsch, Kate Bosworth et Stephanie Cayo. Celui d'un ancien flic têtu et malade au dernier degré, qui refuse de quitter son appartement, à Porto-Rico, alors qu'un ouragan va dévaster l'île. Malgré son état de santé, il va aider deux policiers venus l'évacuer contre des truands sans pitié. Une histoire efficace, mais qui ne figurera pas parmi les meilleures prestations de l'artiste…
« Mel Gibson y joue un rôle relativement proche de celui qu'il avait dans Traîné sur le bitume (NDLR : excellent polar, à retrouver également sur Amazon Prime Video), relève Matthieu Rostac, spécialiste de l'acteur et auteur de « Mel Gibson, sur la brèche » (Editions Capricci). Un vieux flic usé, fatigué, hirsute, à qui on ne la fait pas. Aussi, comme dans pas mal de ses derniers rôles, il joue avec ses propres codes, sa propre légende, en incarnant un vieux con pas forcément très enclin au progrès. »
Blacklisté dans les années 2000
Un « vieux con », c'est précisément ce que beaucoup ont reproché à l'acteur d'être, après des déclarations antisémites en 2006 et une condamnation pour violences contre sa compagne, en 2010. Sans oublier des problèmes d'alcoolisme récurrents, ou des propos exaltés, Gibson ne cachant pas son catholicisme intégriste. D'où un sacré passage à vide au début de ce siècle, et une image de marque profondément ternie.
Mais l'ex-flic fou furieux de la saga « l'Arme fatale » a su rebondir. « Il a été complètement blacklisté au milieu des années 2000. Entre 2003 et 2009, il n'a rien tourné du tout, souligne Matthieu Rostac. Il lui était très difficile de trouver des rôles, alors qu'il était dans les années 90 un facteur important du système hollywoodien. Aujourd'hui, il fait sa vie, il a pris un chemin différent. Gros avantage pour lui, il a créé sa propre structure en 1989, Icon Productions, et a des fonds, car elle fait beaucoup de distribution, aux Etats-Unis et en Océanie. Il a donc assez d'argent pour produire des projets, où il peut être acteur, ou juste producteur. »
Gibson donne aujourd'hui souvent sa chance à des réalisateurs jeunes ou peu connus, et il redevient réalisateur, certes rare, mais fréquentable. « Si tel n'était le cas, il n'aurait pas réussi à financer son dernier film en tant que cinéaste, Tu ne tueras point, sorti en 2016, relève Matthieu Rostac. Surtout, il n'aurait pas été auréolé de deux Oscars (meilleur montage et meilleur mixage son). Des prix certes techniques, mais qui confirment bien le retour timide de Gibson, sinon la tolérance de nouveau accordée par l'industrie hollywoodienne à son égard. »
En France, il faudra, jusqu'à nouvel ordre, écumer les rayons DVD ou les plates-formes pour apprécier l'acteur. Après « Force of nature », ce sera le cas de « The Professor and the madman », précédé d'une réputation flatteuse et proposé à partir du 17 mars sur OCS. On peut cependant toujours rêver pour l'avenir d'un retour sur grand écran. Pas avec le projet d'une « Arme fatale 5 », désormais peu crédible vu l'âge de tous les protagonistes. Mais pourquoi pas avec le remake du mythique western « La Horde sauvage », où Gibson serait derrière la caméra, et Jamie Foxx et Michael Fassbender devant.
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