Chef-d'oeuvre de la première littérature mystique de langue française, Le Miroir des âmes simples et anéanties révèle une richesse spirituelle qui place son auteur Marguerite Porete dans la lignée de saint Jean de la Croix, Maître Eckhart ou Hadewijch d'Anvers. Du coeur de l'expérience religieuse la plus radicale - Dieu est Amour -, l'auteur pose les questions qui, de l'Evangile au rationalisme moderne, ont façonné l'âme occidentale : l'Amour vrai est-il soumis à autre chose qu'à lui-même ? Fût-ce à la morale, à la religion, à Dieu même ? La force et l'audace de ces interrogations, qui conduisirent en 1310 leur auteur au bûcher de l'Inquisition, traversent les siècles à la rencontre de tous ceux qui, aujourd'hui comme hier, "fine Amour demandent".
Une Vie, une Œuvre : Miroir des simples âmes anéanties...
Marguerite Porete, ou Marguerite Porrette, dite Marguerite des Prés, ou la Porette, est un auteur mystique et chrétien du courant des béguines, née vers 1250, brûlée le 1er juin 1310 avec son livre Le Miroir des âmes simples et anéanties.
Vivant à Valenciennes à une époque de grande effervescence religieuse, Marguerite fait partie des Béguines, un mouvement composé de femmes libres, d'âmes en quête d'Amour divin réfutant l'idée de toute autorité religieuse ou maritale. Dans la lignée des Béguines les plus connues telles que Hadewijch d'Anvers*, Marguerite Porète est celle qui s'est particulièrement démarquée autant par son destin tragique que par son témoignage mystique d'une hauteur vertigineuse. Une œuvre qui deviendra le témoin de la spiritualité béguinale et, d'une manière générale, de la mystique occidentale.
«En 1306, l'évêque de Cambrai ordonne de faire brûler publiquement son livre. Une autre accusation suivra en 1302. Refusant d'abjurer sa doctrine, Marguerite Porète est jugée hérétique en avril 1310 par une commission de théologiens. Déclarée relapse le 30 mai 1310, elle est brûlée à Paris [Place de Grève] le 1er juin de la même année.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire