Après la sortie du recueil "la chanson des gueux", Jean Richepin fut condamné par la justice pour outrage aux bonnes moeurs. Au poète qui parle des "gueux", de leurs misères, de leurs souffrances, on reproche surtout de faire l'apologie de la crapule, de la paresse, de l'ivrognerie, et du proxénétisme, et de faire de la bien mauvaise littérature.
Lorsqu'il le publie de nouveau en 1881, il indique qu'il a enlevé les textes incriminés qui sont finalement peu nombreux. Par contre, il indique avoir ajouté 35 poèmes inédits pour compléter son oeuvre.
Né à Médéa (Algérie), le 4 février 1849.
Ce petit-fils de paysans dont le père était médecin militaire eut très tôt la vocation de la littérature. Entré à l’École normale supérieure en 1868, il obtint sa licence de lettres en 1870 et servit pendant la guerre dans un corps de francs-tireurs.
Dans les années qui suivirent, il collabora à plusieurs journaux et exerça plusieurs métiers des plus divers, professeur , matelot ou portefaix. Fréquentant le Quartier Latin, il se lia avec Pétrus Borel et Jules Vallès. Sa vie marginale lui inspira son premier recueil de poésie, un ouvrage provocateur, La Chanson des gueux, publié en 1876. Il fit scandale à sa sortie car Jean Richepin, tel un Villon moderne, y dépeignait un peuple semblant tout droit sorti de la Cour des Miracles. La Chanson des gueux coûta à Richepin 500 francs d’amende et un mois de prison.
Écrivain prolifique, Jean Richepin produisit maints autres recueils de poèmes : Les Caresses, Les Blasphèmes, La Mer, Mes Paradis, Les Glas, des romans dans la veine populiste : Les Étapes d’un réfractaire, La Glu, Miarka, la fille à l’ours, Les Braves gens, Césarine, Les Grandes amoureuses et des pièces de théâtre dont les plus célèbres furent Nana Sahib et Le Chemineau.
Jean Richepin fut élu à l’Académie française en remplacement d’André Theuriet, le 5 mars 1908. Se présentaient contre lui Edmond Haraucourt et Henri de Régnier. Il obtint au quatrième tour 18 voix sur 32 votants et fut reçu le 18 février 1909 par Maurice Barrès. Il devait recevoir à son tour le maréchal Joffre en 1918, et Georges Lecomte en 1926.
Mort le 12 décembre 1926.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire