D'écrivain comblé et adulé, Stefan Zweig était devenu un exilé se
plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier.
Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et
Freud, Stefan Zweig souffrait d'être si peu semblable à ses modèles. Il
lit et commente passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa
liberté intérieure, la force d'assumer son ultime décision.
Ainsi l'attitude de Montaigne face à la vie, comme celle de tous les
libres penseurs, aboutit à la tolérance. Celui qui revendique pour
lui-même la liberté de pensée reconnaît le même droit à chacun, et
personne ne l'a mieux respecté que lui. Il ne recule pas d'effroi devant
les cannibales, ces Brésiliens comme celui qu'il a rencontré à Rouen,
parce qu'ils ont mangé des hommes. Il dit clairement et calmement qu'il
trouve cela bien moins important que de torturer des hommes vivants, de
les tourmenter et de les martyriser. Il n'est pas de croyance ou
d'opinion qu'il refuse de prime abord, et son jugement ne se laisse
troubler par aucun préjugé : "Je n'ai point cette erreur commune de
juger d'un autre selon que je suis." Il met en garde contre la violence
et la force brutale qui, plus que tout, peuvent gâter et insensibiliser
une âme en soi bien faite.
Autre présentation:
Fuyant le nazisme en 1935, Zweig se réfugie à Pétropolis, où il lit
Montaigne. Cet humaniste lui enseigne que seule compte la liberté
intérieure. Avant de mourir, il rédigera une courte biographie de
l'auteur.
dimanche 28 février 2021
Livre - Montaigne - Stefan Zweig
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