La timidité des arbres, des cimes aux racines
Discuté depuis les années 1920, ce phénomène a été surnommé "crown shyness", ou couronne de timidité en français, par des chercheurs australiens au cours des années 60. L'appellation fait la part belle à l’anthropomorphisme, alors qu'on peut difficilement estimer que les arbres sont pusillanimes. Au contraire, ce que l'on nomme également "fente de timidité" tiendrait plutôt du rapport de bon voisinage qu'entretiennent les végétaux.
En France, on peut facilement observer ce phénomène chez les pins parasol du cap d’Antibes ou parmi les chênes verts du midi. Selon le botaniste et biologiste Francis Hallé, il existerait ainsi une centaine de types d'arbres, au rang desquels les pins ou les fagacées (hêtres, chênes, châtaigniers, etc.) qui se comportent de la sorte et évitent soigneusement d'entrelacer leurs branchages, comme on le constate facilement depuis les sous-bois, mais aussi vu de dessus.
Timidité des arbres : comment communiquent les plantes ?
Les citadins regardent les arbres comme des "robots biologiques" conçus pour produire de l'oxygène et du bois. Forestier, Peter Wohlleben a ravi ses lecteurs avec des informations attestées par les biologistes depuis des années, notamment le fait que les arbres sont des êtres sociaux. Ils peuvent compter, apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins malades. Ils avertissent d'un danger en envoyant des signaux à travers un réseau de champignons appelé ironiquement "Bois Wide Web".La critique allemande a salué unanimement ce tour de force littéraire et la manière dont l'ouvrage éveille chez les lecteurs une curiosité enfantine pour les rouages secrets de la nature.
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