Et où que j'aille, dans l'univers entier, Je rencontre toujours, Hors de
moi comme en moi, L'irremplissable Vide, L'inconquérable Rien.
Tous ceux qui l'approchaient, tous ceux auxquels elle parlait, ceux qui
jouaient avec elle, formaient, autour d'elle, une sorte de cour d'amour;
c'étaient ses chevaliers. Les chevaliers de Fermina Mârquez, donc,
étaient admirés de tous les élèves, et peut-être même des plus jeunes
parmi les surveillants. De ces belles promenades dans le parc, nous ne
rapportions plus
l'odeur du tabac fumé en cachette, mais le parfum des
petites Américaines. Était-ce le géranium ou le réséda ?
Valery Larbaud 1881-1957 est un écrivain français.
Unique enfant du pharmacien Nicolas Larbaud (cinquante-neuf ans à la
naissance de son fils) et d’Isabelle Bureau des Etivaux (trente-huit
ans), il n’a que huit ans lorsque son père décède en 1889.
Élevé par sa mère et sa tante, il obtient sa licence ès-lettres en 1908.
En décembre 1908, pour le prix Goncourt, Octave Mirbeau vote pour
"Poèmes par un riche amateur" que Larbaud a publiés sans faire connaître
sa véritable identité.
La fortune familiale (son père était propriétaire de la source Vichy
Saint-Yorre) lui assure une vie aisée qui lui permet de parcourir
l’Europe à grands frais. Paquebots de luxe, Orient-Express, Valery
Larbaud mène la vie d'un dandy et se rend dans les multiples stations
thermales pour soigner une santé fragile.
Son roman "Fermina Márquez", consacré aux amours de l'adolescence et
souvent comparé au "Grand Meaulnes" d'Alain-Fournier, obtient quelques
voix au Goncourt en 1911.
Il parle anglais, allemand, italien et espagnol. Il fait connaître les
grandes œuvres étrangères : Samuel Butler, dont il fut le traducteur,
ainsi que James Joyce dont il fut correcteur-superviseur pour la
traduction de son "Ulysse", laquelle, réalisée principalement par
Auguste Morel à partir de 1924, continue jusqu'en 1929.
Quand il revient à Vichy, il reçoit ses amis, Charles-Louis Philippe,
André Gide, Léon-Paul Fargue et Georges Jean-Aubry qui fut son
biographe.
Atteint d’hémiplégie et d’aphasie en novembre 1935, il passe les
vingt-deux dernières années de sa vie cloué dans un fauteuil. Il sera
durant ces années soigné avec dévouement par le professeur Théophile
Alajouanine, spécialiste des aphasies, qui deviendra son ami et écrira
sa biographie.
Ayant dépensé toute sa fortune, il doit revendre ses propriétés et sa
bibliothèque de quinze mille volumes en 1948, en viager, à la ville de
Vichy.
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