Le Trio Joubran est un groupe de musique palestinienne, formé en 2004 par trois frères : Samir, Wissam et Adnan Joubran. Leur musique, qu'ils qualifient de « compositions innovantes pour oud et percussions », prend sa source dans la musique classique arabe mais laisse place à une grande part d'improvisations. Ils sont accompagnés depuis 2007 par le percussionniste Youssef Hbeisch.
Le Trio Joubran dévoile le très beau clip du morceau "The Hanging Moon"
Le trio Joubran, en mémoire du poète Mahmoud Darwich
"Je ne conçois pas l'oud uniquement réservé à une tradition ou à un public particulier", déclarait au Monde, quelques jours après le concert, Samir Joubran, le leader et le plus âgé du trio (né en 1973 à Nazareth, en Israël). En public, les Joubran sont capables d'improvisations savantes sur les différents maqâmat (modes de la musique classique arabe) et puis de fantaisies plus légères - par exemple, la relecture libre d'un passage d'Asturias du compositeur espagnol Isaac Albéniz.
Le Trio Joubran & Mahmoud Darwish - على هذه الأرض
Chez les Joubran il y a donc Samir, Wissam (né en 1983, à Nazareth, premier luthier du monde arabe diplômé de l'Institut Stradivari, à Crémone, en Italie) et Adnan (né en 1985, à Nazareth), qui les a rejoints en 2004. Le trio s'est installé en France où Samir et Wissam Joubran avaient donné leur premier concert au festival Les nuits atypiques de Langon (Gironde), en 2002.
Les Joubran ont une égale admiration pour Mahmoud Darwich. Pour célébrer celui qui disait que la poésie est d'abord musique, le Trio Joubran a donné un concert le 11 mars à Haïfa (Israël) et un autre à Ramallah (Palestine) le 13 mars, jour de naissance de Mahmoud Darwich. L'Autorité palestinienne, qui avait décrété un deuil officiel de trois jours après sa mort, a décidé, désormais, de fêter cette date comme journée nationale pour la culture. Le récital du trio, accompagné avec une délicatesse très affinée par le percussionniste palestinien Youssef Hbeisch, semble presque une ode au poète disparu, tant celui-ci est présent.
La voix enregistrée de Mahmoud Darwich, nue ou accompagnée par le trio et les percussions, déclame les vers qui défilent, traduits en français sur un panneau blanc accroché en fond de scène : "Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : sur cette terre se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues. On l'appelait Palestine. On l'appelle désormais Palestine. Ma Dame je mérite la vie, car tu es ma Dame." Un drapeau palestinien apparaît sur le tissu, sous les mots. La salle applaudit.
"Nous avons deux combats à mener. L'un pour notre carrière et l'autre pour la paix en Palestine, la fin de l'occupation", déclarait Samir Joubran autrefois. Même si, aujourd'hui, le trio souhaite d'abord que l'on se déplace pour sa musique et ne veut plus entendre parler d'empathie à son égard, amertume, rage et espoir affleurent à chaque instant, autant sur scène que dans la salle.
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