lundi 14 juin 2021

Livre - Sylvie - Gérard de Nerval


"Si un écrivain a cherché à éclairer les lois profondes presque insaisissables de l'âme humaine, c'est Gérard de Nerval dans Sylvie. Cette histoire que l'on a qualifiée de peinture naïve, c'est le rêve d'un rêve. Gérard essaie de se souvenir d'une femme qu'il aimait en même temps qu'une autre. En évoquant ce temps dans un tableau de rêve, il est pris du désir de partir. Il arrive... dans un pays qui est plutôt pour lui un passé et ce qu'il voit alors, pour ainsi dire détaché par une nuit d'insomnie, est entremêlé si étroitement aux souvenirs qu'on est obligé à tout moment de tourner les pages qui précèdent pour voir où on se trouve... présent ou rappel du passé. La couleur de Sylvie est une couleur pourpre d'un rose pourpre en velours pourpre ou violacé, et nullement les tons aquarellés d'une France modérée. Gérard a trouvé le moyen de donner à son tableau les couleurs de son rêve."
 

 

 

Anthologie française - Gérard de Nerval (1ère diffusion : 15/10/1958 Chaîne Nationale)

 


Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, est un écrivain et un poète français.
Il ne connut jamais sa mère, morte en Allemagne deux ans après sa naissance. Il passe ses premières années dans le Valois à Mortefontaine auprès de son oncle Antoine Boucher.
À Paris, où il fait ses études au collège Charlemagne, il se lie d'amitié avec Théophile Gautier. Il se montre un élève studieux. Ses premiers textes littéraires sont des élégies inspirées par l'épopée napoléonienne (Napoléon et la France guerrière, élégies nationales, 1827).
En 1828, imprégné de culture germanique, il révèle à ses contemporains les maîtres qu'il aime et qu'il imite Goethe dont il traduit le Faust. À la même époque, il se fait journaliste, se lie avec les principaux écrivains romantiques du Cénacle (Hugo, Nodier, Petrus Borel, etc.) et se mêle à la bohème littéraire de l'époque qui donne bals, soupers, fêtes costumées, Petits châteaux de Bohème.

À la suite d'une manifestation du Petit Cénacle, les agents du guet interviennent et arrêtent trois ou quatre Jeunes-France dont Nerval fait partie avec Théophile Gautier. Enfermé à la prison de Sainte-Pélagie, Nerval écrit un petit poème aussitôt publié dans Le Cabinet de lecture du 4 septembre 1831. De nouveau dans la nuit du 2 février 1832, les Jeunes-France sont arrêtés, pris pour des conspirateurs, et cette fois leur peine est plus longue.
Nerval ne sort de prison que pour apprendre une mauvaise nouvelle : le 2 avril 1832, une épidémie de choléra vient d'éclater. Son père lui demande de le seconder et Gérard ne peut qu'accepter. Il se fait médecin en 1832.
En 1834, il rencontra l'actrice et chanteuse Jenny Colon, pour laquelle il se prend d'une passion désespérée sans succès. Désespéré par le mariage de Jenny avec un flûtiste en 1838, Nerval qui lui conserve une image idéale tente de trouver une consolation dans les voyages, en Allemagne puis en Autriche. Son exaltation aboutit en 1841 à une crise très grave, il est soigné pour troubles mentaux pendant 6 mois dans une maison de santé, la clinique du docteur Blanche.
Ses œuvres les plus célèbres ("Aurélia", "Les Filles du feu") naissent à cette époque, dans un état de détresse mentale toujours accentuée. Il est retrouvé pendu le 26 janvier 1855, rue Vieille-Lanterne à Paris.
C'est auprès des symbolistes à la fin de son siècle, puis auprès des surréalistes que l'œuvre de Nerval trouvera le plus d'écho.
 

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