mercredi 16 juin 2021

Proust disséqué - France Culture

 

Retour sur la vie de Marcel Proust, loin de l'idée que l'on s'en fait habituellement. Et focus sur les maux et les remèdes que Proust peint dans ses romans.

Marcello Mazzarella dans le rôle du Narrateur, à Balbec, dans l'adaptation du 'Temps retrouvé' (1999) de Raoul Ruiz
Marcello Mazzarella dans le rôle du Narrateur, à Balbec, dans l'adaptation du 'Temps retrouvé' (1999) de Raoul Ruiz Crédits : Eric Caro / Gemini Films / Archives du 7eme Art / Photo12 - AFP

Pour la plupart de ses lecteurs, la vie de Marcel Proust se résume à quelques images : une chambre recouvert de liège, des salons mondains dans le Paris de la fin du XIXe siècle, des manuscrits qui se déplient au fur et à mesure des ajouts de l'auteur. S'il n'est pas le narrateur de La Recherche, Proust se retrouve tout entier dans son œuvre. 

Le vrai Proust

L'écrivain Michel Erman nous livre sa définition de La Recherche :

C'est une grande traversée de l'existence et des passions. L'existence est faite de bonheurs et de malheurs, de choses extrêmement relatives, et de contingences. Les passions, qui sont à la fois individuelles et collectives, sont situées historiquement, et nous plongent dans la réalité de la Belle Époque.

Je lis La Recherche comme une grande mise en scène de la reconnaissance hégélienne. 

Après être revenu sur les relations de Marcel Proust avec ses éditeurs et la manière dont l'auteur rédigeait ses manuscrits, en les "sur-nourrissant", il s'attache à démonter les clichés et idées reçues sur Marcel Proust - son sérieux, sa bourgeoisie, son conservatisme... 

Proust médecin et Proust malade

Ayant consacré sa vie à l'étude de l'asthme, qu'il définit comme une maladie psychosomatique, c'est par le biais médical que François Bernard-Michel en est venu à s'intéresser à Marcel Proust. Il nous raconte ici les divers médecins de l'écrivain, ses relations à eux, ses traitements...

Monsieur Proust était un grand malade. Et évidemment, il menait une vie qui n'était pas faite non plus pour qu'il soit très fort. Il ne se nourrissait pas, il travaillait énormément, et dormait peu. Céleste Albaret

Il faut réaffirmer la souffrance de Proust avec son asthme, qui devait être terrible. Son père pensait que son fils jouait la comédie, que c'était un paresseux, et la critique postérieure a aussi dit que l'asthme était une coquetterie. Il faut faire table rase de ces jugements. Proust a beaucoup souffert. François Bernard-Michel

Sa maladie, et la vie, il s'en fichait. Ce qui importait, c'était l'œuvre. Il faut finir, avancer, reprendre, réécrire. François Bernard-Michel 


Par Matthieu Garrigou-Lagrange. Réalisé par Laurence Millet. 

Avec : 

  • Michel Erman (écrivain, philosophe, professeur de linguistique à l'Université de Bourgogne ; auteur notamment de Les 100 Mots de Proust, Le Bottin proustien. Qui est dans "La Recherche" ?, et Le Bottin des lieux proustiens)
  • François Bernard-Michel (médecin pneumologue, écrivain, poète ; auteur notamment de Proust et Beckett : deux corps éloquents et Le professeur Marcel Proust)

Extraits lus :

  • Lettre de Marcel Proust à Gaston Gallimard
  • Le Côté de Guermantes, Marcel Proust

Extraits audio :

  • Céleste Albaret, gouvernante de Marcel Proust, évoquant sa relation avec l'auteur
  • Céleste Albaret, gouvernante de Marcel Proust, évoquant le travail de l'auteur

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