Death of a Ladies’ Man – Film de Matthew Bissonnette
Death Of A Ladies’ Man s’attarde à la vie de Samuel (Gabriel Byrne), professeur de poésie alcoolique, menteur et courailleux, dont la vie prend un tournant dramatique après un deuxième divorce. Ses liens avec ses enfants adultes sont chancelants, sa consommation d’alcool explose et il se voit forcé de faire le bilan de ses aspirations et de ses réalisations.
Après avoir découvert qu'il était atteint d'une tumeur au cerveau, et donc une espérance de vie très limitée, Samuel, professeur de poésie proche de la retraite, laisse Montréal pour aller s'exiler en Irlande, terre de ses racines. Déçu par sa femme qui le trompe, hanté par des visions étranges, dont celle de son père décédé alors qu'il était enfant, l'homme de lettres dit au-revoir à ses deux enfants devenus adultes et son ex-femme qui va bientôt se remarier. En Irlande, il se met à l'écriture du roman qu'il a toujours voulu écrire et tombe amoureux de Charlotte, une jeune québécoise qui lui redonne goût à la vie.
Gabriel Byrne (Samuel O'Shea), Jessica Paré (Charlotte Lafleur), Brian Gleeson (Ben), Antoine Olivier Pilon (Layton), Karelle Tremblay (Josée), Pascale Bussières (Dr. Sarah Savard), Carolina Bartczak (Linda), Joel Bissonnette (Brendan), Suzanne Clément (Geneviève)
L’esprit de Leonard Cohen plane sur Death Of A Ladies’Man, le plus récent film de Matt Bissonnette. Ses chansons, sa poésie, sa ville et plusieurs des thèmes qui traversent son œuvre habitent en effet le film du réalisateur d’origine montréalaise.
Ce n’est pas la première incursion de Matt Bissonnette dans cet univers. En 2002, il a lancé Looking For Leonard, film resté confidentiel, où l’un des personnages lisait le roman Beautiful Losers de Cohen.
L’une des grandes qualités du film de Matt Bissonnette, ce sont ses dialogues, souvent teintés d’un humour noir très fin, qu’on savoure particulièrement dans les scènes où Samuel discute avec le fantôme de son père. Et c’est là l’autre intérêt Death Of A Ladies’ Man : cette espèce de réalisme magique qui fait qu’on glisse sans prévenir dans l’imagination du vieil homme, où se terrent ses fantasmes et ses questions existentielles (la raison pour laquelle sa mère les a abandonnés, son père et lui, notamment).
Ces scènes où l’imaginaire prend le dessus confèrent une amusante théâtralité au film qui, malgré son propos grave, reste d’une relative légèreté. Il permet aussi de glisser des clins d’œil à l’œuvre de Cohen, dont les chansons éclairent la trajectoire de son personnage principal. C’est en effet dans ce déchirement entre désir de liberté et responsabilité, entre la réalité des relations humaines et les aspirations poétiques que Samuel rejoint Cohen, et que le film trouve sa profondeur.
Il n’y a rien de bien neuf dans ce que raconte Matt Bissonnette, qui fait en somme le portrait d’un homme cherchant à faire amende honorable auprès de ceux qu’il a aimés, mais aussi blessés. Son film séduit néanmoins, grâce à sa finesse d’ensemble et au talent de son interprète principal, Gabriel Byrne, d’une présence imposante et d’une fragilité terriblement humaine.
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