On ne connaît pas la date de naissance de la France ni, d'ailleurs,
celle d'Hugues Capet. Pourtant c'est dans cette deuxième moitié du Xe
siècle, l'une des périodes les plus sombres de l'histoire occidentale,
que s'est joué l'un des actes majeurs du destin français. Après l'époque
glorieuse et bientôt légendaire de l'Empire carolingien, les invasions
normandes et musulmanes, les querelles intestines, l'effondrement
culturel conduisent à la division. La partie occidentale de l'héritage
de Charlemagne se détache de la Germanie. Progressivement, la famille
des Robertiens, implantée dans le Bassin parisien et le Val de Loire,
supplante, non sans soubresauts, les derniers Carolingiens. Le sacre
d'Hugues Capet par l'archevêque de Reims, le 3 juillet 987, est
l'aboutissement d'une évolution à la fois politique et sociale, dans
laquelle l'Église a joué un grand rôle. La dynastie nouvelle, fragile à
ses débuts, durera plus qu'aucune autre au monde : huit cents ans. Dès
le Xle siècle et jusqu'à la fin du Moyen Âge, les historiens se
demandent ce qui s'est réellement passé ce dimanche d'été à Noyon : le
destin posthume du premier Capétien est mieux connu que sa personnalité
réelle. À travers l'événement de 987 et les images qui en furent
données, les Français sentent qu'un événement fondateur s'est produit ce
jour-là, qui les concerne au plus profond d'eux-mêmes.
Laurent Theis 1948 est un historien médiéviste français, ancien élève de l'École normale supérieure.
Il est président honoraire de la Société de l'histoire du protestantisme français, qu'il a présidée de 1996 à 2002.
Agrégé d'histoire, après avoir enseigné à la Sorbonne, il a joué un rôle très actif dans l'édition tant chez Denoël que chez Tallandier, Fayard, ou, désormais, aux Éditions Perrin.
Il a été membre du Conseil d'administration du Centre national du livre et du comité d'orientation scientifique de la Maison de l'Histoire de France. Il a beaucoup fait pour la connaissance de l'histoire dans les média par ses comptes rendus dans le magazine "Le Point" et par ses interventions, de 2006 à 2009 à la chaîne de télévision "Histoire", née en 1997.
Laurent Theis est aujourd'hui membre des comités de rédaction des revues L'Histoire et Commentaire, après l'avoir été du Conseil scientifique des Rendez-vous de l'histoire de Blois.
Il a participé à la création et appartient au jury du Prix Provins-Moyen Âge. Il est également membre des jurys du prix Guizot-Institut de France, du prix du Sénat du livre d'histoire, des prix de la Fondation Napoléon, dont il est secrétaire général du jury depuis 2017, et du Prix de la biographie du Point.
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